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les histoires des villas de Winter Town racontées à nouveau

CDepuis huit ans, il accumule les documents sur les 350 villas du quartier historique et prestigieux d’Arcachon, celui de la Ville d’Hiver. C’est vrai que Claude Leroy le connaît par cœur. Il y a grandi et y vit toujours. Cet enseignant à la retraite, passionné d’histoire locale, s’est lancé dans une tâche colossale : cataloguer l’histoire de chacune de ces villas et de ceux qui y ont vécu. Le résultat de ce travail, ce sont près de 10 000 pages d’archives et d’informations, glanées un peu partout, notamment grâce à des recherches sur Internet.

Une montagne de papiers et de connaissances, qu’il a fallu synthétiser pour rendre publiques et digestes ces histoires de villas de ce quartier d’Arcachon. Après « Entre art et architecture, la ville d’hiver d’Arcachon », sorti en 2022 et qui présentait 54 villas, le deuxième tome, « En Ville d’Hiver d’Arcachon », vient de paraître et peut faire un joli cadeau de Noël. Publié également aux Éditions de l’Entre-deux-Mers (25 euros), il présente 59 villas neuves. Chacune est accompagnée d’un court texte et surtout d’une aquarelle soignée et réaliste de Maurice Bénitah. Le style aquarelle sied parfaitement au charme de ces élégantes demeures du XIXème siècle.e siècle et début 20èmeeoften built on behalf of the Compagnie des chemins de fer du Midi or Émile Pereire.


“In the Winter Town of Arcachon” by Éditions de l’Entre-deux-Mers.

Reproduction SO

Personnalités

Ils étaient habités par toute la haute société de l’époque : des barons et baronnes, des ducs et des duchesses, des comtes et comtesses et même un roi d’Espagne et une princesse royale, mais aussi un président du Conseil, des ministres et leurs épouses, des commerçants, des écrivains. , journalistes, médecins, artistes, musiciens ou compositeurs, et bien d’autres. Cette succession de noms et de qualités des propriétaires et locataires de ces villas entre 1865 et 1925 aurait pu être ennuyeuse si Claude Leroy ne livrait pas des anecdotes parfois savoureuses. « Nous ne pouvons pas imaginer combien de personnes intéressantes sont restées ou ont vécu dans la Ville d’Hiver », dit-il.

“Nous ne pouvons pas imaginer le nombre de personnages intéressants qui ont séjourné ou vécu dans la Ville d’Hiver”

Des villas qui portent tout d’abord des noms évocateurs, poétiques, baroques, surprenants, exotiques, et souvent trompeurs puisqu’Alexandre Dumas n’est jamais venu, par exemple, dans la villa éponyme. Puis et surtout ils ont vu passer un grand nombre de personnalités. La Villa Val-Clair fut celle du créateur des cycles Raleigh et du câble Bowden, un citoyen anglais qui retrouva la santé à Arcachon et eut une importance décisive dans l’histoire du cyclisme. La villa Shéhérazade avait pour locataire un abbé qui inventa l’extincteur après avoir été témoin de l’incendie de la forêt de Toctoucau en 1900. Quant à la Villa San Antonio, elle abrita James Fowler qui développa l’ancêtre de la pagaie.


La villa Alexandre-Dumas n’a jamais accueilli l’écrivain.

Archives Jean-Baptiste Lenne

Maladies

La Villa Croisette, construite en 1882, doit son nom à Sophie Croisette, la fille qu’une danseuse française aurait eue avec le tsar Nicolas Ier.est. Sarah Bernhardt serait allée lui rendre visite et Camille Jullian y vivait également. La villa du Trocadéro fut le théâtre d’un conflit entre un propriétaire d’alcool bordelais et un consul des Etats-Unis qui ne payait pas son loyer. Louis Feuillade, directeur artistique de Gaumont, habite la Villa Pasteur et tourne cinq documentaires en 1908 qui sont les premières images animées du bassin d’Arcachon. La villa Irancy servait de décor aux frasques d’un ministre de l’Intérieur qui y avait installé sa maîtresse. Quant à Marie Tarbes (villa Les Oiselets), elle a reçu la Médaille des Justes pour avoir sauvé des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Et puis, un spécialiste de la recherche pétrolière s’installe à Villa Coulaine en 1914 dans l’espoir de trouver de l’or noir dans la région… sans succès, mais son inspiration est bonne puisque le pétrole jaillit des années plus tard.

On ne saurait être complet sans évoquer de nombreuses histoires douloureuses liées à ces villas puisque de nombreux malades y séjournaient, comme à Sylvabelle, destinés à recevoir des tuberculeux. Villa Tipperary, une mère de famille s’est suicidée dans la tempe aux côtés de sa fille, son quatrième enfant, qu’elle venait de perdre. Le marin et érudit Camille Papin Tissot, inventeur de la première communication sans fil en , est décédé à la Villa Régine des suites d’une maladie pulmonaire. C’est le cas de l’histoire, peuplée de destins plus ou moins tragiques.

L’ouvrage est disponible à la librairie générale d’Arcachon, mais aussi à La Teste et Cultura. Claude Leroy a également créé un site Internet, Izi travel Arcachon, qui se concentre sur 40 villas : leurs histoires, leurs noms et ceux qui s’y sont installés.

 
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