« Alors, comment est-il dans la vraie vie ? »
Il respire l’aisance naturelle de ceux qui ont fait leur corps”un temple sacré» et la sérénité de ceux qui n’ont plus rien à prouver. Humble, fidèle à ses modestes racines albanaises, il exprime sa profonde gratitude à ses parents, à la France et à Aix. Très occupé, il a dû attendre quelques mois avant de décrocher l’entretien, car son emploi du - est chargé, il reformule souvent sa réponse pour trouver le mot juste.
Spirituel, on le sait marqué par les lectures de Deleuze, Spinoza, André Gide, John Cage, George Orwell ou Primo Levi et il philosophe volontiers : «Rien que la position de l’être humain debout, entre ciel et terre, comme un petit lien, je trouve que symboliquement, ça nous dit quelque chose… Parfois, je me surprends à fantasmer comme ça ! il rit. Mais attention, j’essaie de rester très consciente des réalités du monde qui, parfois, ne sont pas si réjouissantes..»
Progressiste et optimiste, il nous invite à embrasser les changements sociétaux : «Je pense que le monde s’améliore, même si nous traversons une période de crise. C’est comme la tectonique des plaques, quelque chose bougedit-il. Cela peut faire peur, mais il y a des valeurs magnifiques qui apparaissent et qu’il faut suivre. Je pense notamment à l’évolution des rapports de genre dans cette partie du monde. Evidemment, il y a des conflits, des radicalisations, le basculement aux Etats-Unis qui pourrait très bien se produire aussi en France. Mais pour moi, c’est juste une sorte de réaction de peur, plus qu’une proposition profonde.»
Finalement, très pudique, il sonde son interlocuteur avant de se livrer. Il mentionne simplement le documentaire Danse ta douleur sur sa création Soul Kitchen avec les détenues des Baumettes, sans préciser qu’elle a été réalisée par… son épouse, la réalisatrice Valérie Müller avec qui il a deux filles, Agathe et Iris, qui travaillent toutes deux dans le secteur artistique.
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