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« Sarah Bernhardt, la divine », « Oh, Canada », « Mufasa »… Les sorties cinéma du mercredi 18 décembre

♦ Sarah Bernhardt, la divine ***

de Guillaume Nicloux

Film français, 1h38

Guillaume Nicloux a choisi de raconter l’histoire de Sarah Bernhardt sur deux époques : 1915, âgée de 70 ans et alitée à l’hôpital après l’amputation de sa jambe, et 1896, vingt ans plus tôt, où l’actrice était alors au faîte de sa gloire. est célébrée par ses amis et admirateurs. Le cinéaste épure largement les grandes lignes de sa biographie pour ne retenir que le vague portrait d’une femme incroyablement libre, déterminée, audacieuse, aimante, qui a su imposer son pouvoir à une époque où une actrice était souvent réduite à son statut de ” « démandaine ».

L’une des grandes forces du film est de dépoussiérer le mythe pour nous offrir une Sarah Bernhardt vivante et vibrante, dont l’extrême modernité résonne en nous. Sandrine Kiberlain, dont le talent, l’abattement et la fantaisie nous entraînent dans la démesure et la déraison de son personnage, incarne Sarah Bernhardt avec l’emphase et la théâtralité qui sied au personnage.

» LIRE L’ENTREVUE : Sandrine Kiberlain : “Pour jouer Sarah Bernhardt, j’ai convoqué toutes mes quinquagénaires”

» LIRE LA REVUE : “Sarah Bernhardt, la divine”, dans la peau d’un monstre sacré

♦ Oh, le Canada ***

de Paul Schrader

Film américain, 1h35

Paul Schrader adapte l’avant-dernier roman de l’écrivain américain Russell Banks, qui a imaginé un entretien en forme de confession donné à la fin de sa vie par un cinéaste engagé, Leonard Fife (Richard Gere), à ​​l’un de ses anciens élèves et disciples. . Épuisé par la maladie et les traitements, il n’a qu’une seule exigence lors de l’enregistrement : que sa femme Emma (Uma Thurman) soit présente à tout moment. Léo compte bien se mettre à nu devant la caméra et confier la somme des petites lâchetés et mensonges dont il se rend coupable.

Le film navigue alors entre le présent, avec toute la réalité brute de son déclin physique, et les années 1960 dans une Amérique en pleine tourmente culturelle. Le tout parfaitement maîtrisé par Paul Schrader, 78 ans, qui trouve en Leonard Fife, comme chez son créateur Russell Banks, un alter ego générationnel confronté aux choix moraux et éthiques de tout un pays.

» LIRE LA REVUE : « Oh, Canada », la fable crépusculaire de Paul Schrader

♦ Le Beau Rôle ***

de Victor Rodenbach

Film français, 1h24

Pour Nora et Henri, la trentaine, la fusion dure depuis des années. Déjà à l’université, elle met en scène et joue dans une complémentarité exaltante. Les pièces se succèdent, avec succès et reconnaissance en conséquence. Lorsque son agent lui conseille d’auditionner pour un prochain film, c’est pour Henri de faire un pas vers le vide, sans Nora. Lorsqu’il décroche ce rôle en or, elle voit ce retrait comme une trahison.

Compagnon de la réalisatrice Pauline Bayle, Victor Rodenbach signe un premier long métrage très réussi, en partie nourri de leurs expériences, qui explore les coulisses du théâtre et du cinéma et les méandres de la vie à deux. Sa comédie romantique, qui défie avec allégresse les codes du genre, se révèle sérieuse et pétillante, juste et hilarante.

» LIRE LA REVUE : « Le beau rôle », s’aimer et travailler ensemble

♦ Tout le monde aime Touda ***

par Nabil Ayouch

Film marocain, 1h42

Tout le monde aime Touda dresse le portrait d’un Cheikhate, un de ces chanteurs traditionnels marocains, dont le chant est un cri de résistance contre les puissants et l’ordre établi. Touda est de celles-là, qui s’efforce de maintenir cette tradition, malgré le peu de considération que ces femmes reçoivent aujourd’hui. Élevant seule son fils, chantant dans des bars miteux pour gagner sa vie, elle rêve d’aller à Casablanca.

Toute l’énergie du film repose sur son interprète principale, Nisrin Erradi, et sur une scène d’ouverture éreintante de viol. Le cinéaste n’hésite pas à décrire de manière crue le sort de ces femmes, le plus souvent comparées à des prostituées et soumises à la volonté des hommes.

» LIRE LE PORTRAIT : Zohra El-Fassia, la première

» LIRE LA REVUE : «Everybody Loves Touda», une chanson comme un cri de rage

♦Mufasa*

par Barry Jenkins

Film d’animation américain, 1h59

Disney raconte l’histoire de la jeunesse de Mufasa, le père de Simba, décédé dans des circonstances tragiques en Le Roi Liontrahi par son frère ennemi, Scar. Avant d’être le fier souverain de la savane, Mufasa était aussi un lionceau vivant des jours heureux. Mais une pluie torrentielle éloigne le jeune félin de sa famille. Adopté par une nouvelle tribu de lions, Mufasa noue une forte amitié fraternelle avec Taka, fils du chef. C’est le début d’une épopée, vers une terre promise où les animaux cohabitent en paix…

Malgré ses décors spectaculaires et ses images d’un réalisme troublant, le film déroule un programme aux intentions nobles mais de manière trop prévisible. Peu de surprises attendent le spectateur qui battra l’ennui en comptant le nombre de poils sur les moustaches de Mufasa et de ses amis…

» LIRE LA REVUE : “Mufasa”, Caïn et Abel dans la savane

Non ! *Pourquoi pas ** Bon film *** Très bon film **** Chef d’oeuvre

 
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