Cest presque devenu un mantra. Chaque année à la même époque, l’organisateur du festival de musique classique de Royan Un Violon sur le sable compte son argent pour reconstituer le budget et, forcément, il y a toujours quelque chose qui coince un peu.
Cette année, c’est le pompon. Il ne s’agit plus de stress, pour Philippe Tranchet, mais de dépression saisonnière. Une métaphore pour exprimer une inquiétude très légitime. Les mauvaises nouvelles s’accumulent et, même si tous les festivals de France et de Navarre sont dans le même bateau, ici ça sent encore un peu plus le roussi qu’ailleurs. La faute à la crise du Cognac, entre autres.
Nous sentons une grande morosité dans le monde économique et l’instabilité politique n’aide pas
Hennessy, la marque au bras fort, partenaire du festival depuis plus de trente ans, a connu des jours meilleurs et a annoncé qu’elle réduisait son soutien financier « de moitié » cette année. Et comme le disait élégamment Jacques Chirac, « les ennuis volent toujours en escadrons », un autre partenaire privé de longue date, le groupe d’hôtellerie de plein air Siblu, a annoncé mettre un terme à son engagement.
Le soutien du maire
“On sent une grande morosité dans le monde économique et l’instabilité politique n’aide pas”, constate Philippe Tranchet qui avait déjà renoncé à 60 000 euros du Conseil départemental avec une subvention divisée par deux en attendant la position du Conseil régional. Pour le moment, l’intéressé estime une perte totale à 200 000 euros.
S’il n’est pas question, aujourd’hui, de tirer un trait sur le festival encore prévu sur la plage de la Grande Conche en juillet prochain, il y a en revanche urgence à trouver de nouveaux partenaires. Et pour l’instant, ce n’est pas sous les sabots d’un cheval.
En frappant à la porte de la mairie de Royan ce lundi 16 décembre, l’organisateur du Violon a trouvé une oreille attentive. Le maire Patrick Marengo n’envisage pas une seule seconde de signer l’acte de décès d’un festival qui représente l’attraction majeure de l’été dans la région. L’élu n’a d’autre choix que d’éviter le pire. Ce ne sera pas, a priori, en mettant la main à la poche, les coffres du château sonnant creux. « Il faut convaincre de nouveaux supporters. Je pense notamment aux entreprises à qui la municipalité a confié de grands projets», précise l’intéressé, espérant un retour en grâce.
“Gardez un équilibre”
Patrick Marengo compte donc jouer le VRP de luxe pour trouver des partenaires au Violin. Et pourquoi ne pas, également, demander une petite extension à la Communauté Urbaine Royan Atlantique ? « C’est une possibilité, même si cela donne déjà, auprès de l’office de tourisme, un ticket de 100 000 euros. » Mais dans une situation exceptionnelle…
De son côté, Philippe Tranchet a déjà fait le ménage dans la programmation en renonçant à certains noms. « Il faut cependant maintenir un équilibre », prévient celui qui rejette l’idée de supprimer une soirée de concert sur les trois prévues. « Cela ne permettrait aucune économie », explique-t-il. Quant à faire payer l’entrée au festival, c’est impossible. « L’ensemble du site devrait être fermé. Impensable! » On sait déjà ce que l’organisateur de Violin demandera au Père Noël…
37e édition d’Un Violon sur le sable à Royan les 19, 22 et 25 juillet 2025, plage de la Grande Conche. Billetterie : billetterie.production114.com/violon/boutique-violon
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