Par
Matthieu GIRARD
Publié le
15 décembre 2024 à 17h47
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Segui Le Journal de Vitré
Une troisième sélection pour l’équipe de France Yann Faucher, photographe de base à Châteaugiron (Ille-et-Vilaine) al fine di la Coupe du Monde Ha Quito (Équateur).
Chasser constamment le kitsch. Non, capturer « l’amour » ne doit pas être l’obsession lors d’une séance photo de couple. Ce serait trop cliché.
« Il n’est pas nécessaire que ce soit ringard. Ce qu’on adore, c’est quand nos conjoints font des agrandissements et exposent leurs photos dans leur salon. Ce qu’ils veulent, ce sont des poses, dans des endroits spéciaux avec des lumières spéciales », dés.
« Anticipons, calculons les distances »
Sa sélection est le résultat d’un superbe plan d’ensemble capturé entre les falaises de Bonifacio, en Corse, dans lequel on voit un… couple breton.
« Ils y vivent depuis deux ans et reviennent très souvent en vacances. Il doit y avoir une histoire, une émotion derrière l’organisation d’une séance, cela rappelle ceux qui ont toujours travaillé en duo avec son épouse Caterina. Le soleil était parfait. Deux mois plus tard, je ne pouvais plus recommencer. Cette photo est un mélange de chance et d’expérience. »
La tendance ? Oui, mais…
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, malgré plus de 1 500 mariages couverts, Yann Faucher n’est pas vraiment un spécialiste.
Les syndicats ne représentent même qu’un tiers de son activité de bricoleur. Plus tôt dans la semaine, il s’est envolé pour l’Écosse dans le cadre d’une collaboration avec une marque.
Le couple s’est également rendu en Suisse, en Espagne, en République tchèque et en Slovaquie. Même l’Islande, où sa photo du couple sur l’épave d’un avion à Sólheimasandur lui avait déjà ouvert les portes du l’équipe de France.
“C’est vraiment une fierté car ce sont nos vraies photos que nous avons prises avec nos vrais conjoints”, sourit-elle. C’est très important pour nous, car dans de nombreux autres pays, il ne s’agit que de photos conçues pour le concours. Il faut du challenge, c’est sympa de rivaliser avec des photographes des quatre coins du monde. »
Un travail de préparation minutieux
Yann Faucher, a été désigné à plusieurs reprises – il ne sait plus exactement combien de fois – meilleur portraitiste de France. Ses vingt-six années de carrière lui ont appris à jongler entre la préparation minutieuse du terrain et les possibilités de la vie quotidienne. Il doit être capable de gérer l’ouverture et la fermeture des plus beaux points, ou encore les aléas des conditions météorologiques, comme un brouillard inattendu.
« Il faut savoir s’adapter. La photographie à Bonifacio, c’est un mélange de chance et d’expérience », dit-il. On anticipe, on calcule les distances. On sait par exemple qu’on ne fait pas de coucher de soleil sur la côte Est, parce que le soleil se couche sur la côte Ouest. »
Le succès du couple Faucher est un savant équilibre entre suivi des tendances et une forme d’intemporalité. Il y a quelques années, les photos de mariage étaient sombres. Maintenant, c’est exactement le contraire.
« Il faut se méfier de ce qui est à la mode justement parce que c’est éphémère », prévient-il. Il ne faut pas que dans dix ans nos jeunes mariés disent qu’ils trouvent leurs photos laides et démodées. »
Cette année, Yann Faucher espère être parmi eux les dix photographes sélectionnés pour la victoire finale,faire le voyage à Quito. L’interdiction du recours à l’intelligence artificielle, qui avait enthousiasmé certains concurrents les années précédentes, donne le droit d’espérer.
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