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Face aux protestations, la Cinémathèque annule finalement la projection de “Dernier Tango à Paris”

De nombreuses voix féministes se sont élevées pour déplorer que le film, qui comprend une scène de viol tournée sans le consentement de l’actrice Maria Schneider, ait été programmé sans aucun support pédagogique.

Depuis les années 1970, Maria Schneider garde le silence sur ces clichés traumatisants, évoquant un double viol de la part de l’acteur et du réalisateur qui s’étaient décidés sur scène sans lui parler. Tous les films Archives/Mary Evans/Aurimages

Di Télérama, con AFP

Publié le 15 décembre 2024 à 9h31

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jeune projection de Dernier tango à Parisqui devait avoir lieu ce soir à la Cinémathèque française de Paris, a finalement été annulée. Depuis plusieurs jours, des associations féministes et des personnalités du cinéma critiquent le choix de l’institution patrimoniale de programmer sans aucun soutien pédagogique le film de Bernardo Bertolucci (1972), qui comprend une scène de viol tournée sans le consentement de son actrice Maria Schneider.

L’institution a pris cette décision « afin de calmer le jeu et de faire face aux risques sécuritaires que cela comporte »a-t-il déclaré samedi dans un tweet, quelques jours après le procès du réalisateur Christophe Ruggia, jugé pour agression sexuelle contre l’actrice Adèle Haenel alors qu’elle avait entre 12 et 14 ans. « Nous sommes une cinémathèque, pas un camp retranché. Et nous ne pouvons pas prendre de risques pour la sécurité du personnel et du public. »a répondu à l’AFP Frédéric Bonnaud, directeur de la Cinémathèque. « Des gens violents commençaient à s’annoncer et maintenir cette projection précédée d’un débat devenait un risque complètement disproportionné. Péché “a-t-il précisé.

Le dernier tango à Paris il devait être projeté dans le cadre d’une rétrospective consacrée à l’acteur américain Marlon Brando. Un choix vivement dénoncé par l’actrice Judith Godrèche, figure du mouvement #MeToo en , qui a déploré le manque de contextualisation du film et le manque de respect envers l’actrice Maria Schneider décédée en 2011, après une vie abîmée. Le film évoque la relation entre un veuf américain de passage à Paris et une très jeune femme. Ce huis clos, à la fois sexuel et morbide, atteint son point culminant dans une scène de sodomie non consensuelle (simulée).

“Il est - de se réveiller, chère Cineteca, et de redonner quelque chose aux actrices de dix-neuf ans (Âge de Maria Schneider au moment du tournage, ndlr) leur humanité en se comportant humainement »il a écrit sur Instagram. Récemment, alors qu’une enquête visait Benoît Jacquot accusé de contrôle et de viol par Judith Godrèche, l’association patrimoniale avait annulé deux films du cinéaste sous la pression de la société civile. Fin 2017, la Cinémathèque avait déjà annulé une rétrospective consacrée au réalisateur Jean-Claude Brisseau, condamné en 2005 pour harcèlement sexuel.

Une scène imposée à l’actrice, sans qu’elle n’en sache rien

La scène du viol Dernier tango à Parisqui a valu au film X l’ire du Vatican, est entré dans l’histoire du cinéma avant de symboliser les violences sexuelles dans le septième art des années plus tard. Car, bien que simulée, la scène s’est imposée à l’actrice, sans qu’elle n’en sache rien. Ce que des actrices hollywoodiennes comme Jessica Chastain ont dénoncé lors de l’émergence du mouvement #MeToo en 2017. « À tous ceux qui ont aimé le film, vous regardez une jeune fille de 19 ans se faire violer par un homme de 48 ans. Le directeur a planifié l’attaque. Cela me rend malade. » Depuis les années 1970, Maria Schneider garde le silence sur ces clichés traumatisants, évoquant un double viol de la part de l’acteur et du réalisateur qui s’étaient décidés sur scène sans lui parler. Elle sera à peine entendue, comme le montre le film Mariesorti en juin.

La journaliste Chloé Thibaud, auteur de Désir de violence : ce que la pop culture nous apprend à aimerR.il avait également signalé “comme une honte” la diffusion du film “sans rien pour le contester.” Le collectif 50/50, qui lutte pour l’égalité au cinéma, a également lancé un appel « méditation réfléchie et respectueuse sur les paroles de la victime, l’actrice Maria Schneider » pour accompagner cette projection. De son côté, le syndicat SFA-CGT l’a rappelé. « Filmer et diffuser des viols reste répréhensible ». « Aujourd’hui, nous le savons. Nous ne pouvons pas faire semblant de ne pas comprendre et voir le sens de cette scène de viol.”» a écrit le syndicat, tout en veillant au respect des “liberté d’expression”.

Tout en défendant son choix, le directeur de la programmation de l’institution, Jean-François Rauger, s’est exprimé vendredi télérama « un chef-d’œuvre qui explore la relation entre metteur en scène et interprète » – la Cinémathèque avait alors promis, vendredi, “un moment d’échange avec le public” en amont de la projection, un “sur les questions” qu’il a soulevé. Il a finalement préféré annuler l’événement. Toutefois, Frédéric Bonnaud insiste sur le fait que le film a été diffusé “Aucun problème” alla Cinémathèque nel 2017 “en hommage à son directeur de la photographie”.

 
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