Première exposition en Côte d’Ivoire du photographe sénégalais Alun Be

Les dix œuvres de la série représentent la même petite fille dans un paysage côtier. Mis en scène dans une recherche initiatique et onirique, avec un usage systématique de métaphores et de symboles, souligne Perfect Black, également photographe, mais venu assister à l’inauguration en simple spectateur : « Je la décrirais comme une série épurée, narrative, introspective, visuellement très agréable. C’est une sorte de voyage, on voit cette petite fille se remettre en question. D’abord dans sa robe rouge, isolée face à la mer… Puis on la voit à nouveau pêcher des masques africains avec une canne à pêche. Ensuite, on voit cette petite fille évoluer vers une robe blanche. C’est véritablement un voyage, un voyage, mais évolutif, questionnant, naviguant. »

Une recherche personnelle, mais aussi universelle, d’où dérive le titre de l’exposition, explique l’artiste Alun Be : « »(Re)Silenzio » signifie simplement « retour au silence ». J’ai eu un beau parcours artistique qui m’a permis d’exposer partout dans le monde, en Asie, en Amérique, en Europe, en Afrique. J’avais besoin, personnellement, de revenir dans cet endroit où ma création était plus naïve et donc plus authentique, plus sincère, plus honnête. Il m’a donc fallu reprendre ce chemin, revenir à ce silence où tout a commencé. Nous vivons tous ces moments où nous nous disons : « JeJ’ai marché, J’ai parcouru de nombreux kilomètres dans ma vie, et aujourd’hui je me sens perdu et j’ai besoin de me retrouver, de revenir à quelque chose de plus… simplement moi-même.” »

Une atmosphère chaleureuse se dégage de l’exposition, servie par une scénographie intimiste, où les murs sont peints en gris foncé et où seules les photographies sont éclairées. Un choix de la galeriste Gazelle Guirandou. ” Pour chaque exposition nous avons une scénographie différente. Et là, nous avons voulu repeindre pour créer un sentiment d’intimité. Il s’agit d’une série assez intimiste, qui a toute une histoire, la scénographie a donc été étudiée en conséquence. Ce que nous essayons de proposer, c’est un certain chemin pour mieux apprécier ces œuvres. Ce parcours n’est évidemment pas obligatoire, mais la scénographie a été conçue pour inviter les gens à le suivre. »

La galerie LouisSimone Guirandou clôturera l’année avec cette exposition, qui durera jusqu’au début janvier.