L’acteur et réalisateur américain Sean Penn, figure incontournable du cinéma mondial, a fasciné son public lors d’une conférence de presse tenue à Marrakech en marge de la 21ème édition du Festival International du Film de Marrakech. Entre réflexions intimes et réponses fortes, il a partagé sa vision du métier, ses engagements et les enjeux de notre -.
Interrogé sur la part de lui-même qu’il apporte à ses rôles, Sean Penn surprend par son humilité : « Quant au vrai Sean, il change constamment selon un horaire qui ne s’arrête jamais. Je n’ai donc pas encore de réponse claire à vous donner. », a-t-il confié.
Connu pour son franc-parler, l’acteur, interrogé sur l’importance de s’exprimer, a décrit son approche du monde et de l’art comme celle d’un artisan : « Je ne me suis jamais senti à l’aise d’utiliser des termes comme activiste, humanitaire ou même intelligent. En tant qu’acteur et dans d’autres formes d’engagement public, je me suis toujours considéré comme un plombier, essayant de comprendre un problème et de le résoudre. ».
Lorsqu’une question portait sur les jeunes générations, prises entre activisme et carrières artistiques, Penn n’a pas mâché ses mots : « Je leur dirais de ne jamais utiliser les réseaux sociaux pour eux-mêmes « . Selon lui, ces outils détournent les individus de leur authenticité et de leurs véritables aspirations.
Salué pour sa performance dans Asphalt City, puis interrogé sur la méthode qu’il a suivie pour préparer le rôle, Sean Penn a tout d’abord souligné l’importance de la collaboration avec des réalisateurs et partenaires talentueux : « J’ai travaillé avec un excellent réalisateur qui nous a donné beaucoup de - pour approfondir notre performance. J’ai également collaboré avec une actrice talentueuse ».
Évoquant son expérience avec Clint Eastwood sur d’autres projets, il a souligné la magie du premier tournage : « Il faut une préparation minutieuse pour que le premier plan soit authentique. Avec d’autres réalisateurs, l’approche peut être plus réfléchie sur plusieurs prises “, a-t-il expliqué.
Interrogé sur son rôle de « diplomatique » au Maroc, au nom des Etats-Unis, Sean Penn a tenu à préciser sa position : « Si par diplomate américain vous entendez un porte-parole, je ne me considère pas comme tel. Comme de nombreux pays aujourd’hui, nous sommes confrontés à de grands défis dans la définition de notre identité collective. Dans ce contexte, nous nous efforçons de contribuer de manière positive. Personnellement, je me considère comme un patriote, mais peut-être comme un patriote en crise. Je me souviens de Brendan Behan qui, lorsqu’on lui a demandé s’il voulait se lancer en politique, a répondu qu’il ne le pouvait pas parce qu’il n’avait qu’un visage et qu’il refusait de le cacher. ».
Réparer le monde, malgré tout
Sean Penn, à un moment donné au cours de la conférence, a parlé d’être « un plombier répare les fuites « . Une expression qui a poussé un journaliste à lui poser la question, compte tenu des nombreux « pertes » aujourd’hui à la maison, ce qui lui semblait la chose la plus urgente.
Face à cette question, Sean Penn a utilisé une image puissante pour décrire sa démarche : « Si nous nous concentrons sur une seule fuite, nous risquons de perdre tout le pipeline. Malgré les grands défis auxquels le monde est confronté, je me réveille chaque jour avec un peu de magie pour ce monde « . Penn a insisté sur la nécessité de ne pas céder à la culture de la dénonciation, tout en restant conscient des dangers qui nous attendent.
Lorsqu’on lui a demandé s’il avait eu l’occasion de voir un film marocain, Sean Penn n’a pas manqué d’évoquer son appréciation pour le travail d’Asmae El Moudir, La Mère de tous les mensonges, primé lors de la 20ème édition du FIFM. Selon lui, ce type de production illustre la richesse et la puissance du cinéma marocain, capable de résonner au-delà des frontières.
Dans un mélange de sincérité et de réflexion, Sean Penn a laissé son empreinte à Marrakech. A travers ses réponses, il a confirmé qu’il n’est pas seulement une star, mais un artiste et penseur engagé, toujours prêt à « réparer les fuites » du monde à sa manière.
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