l’essentiel
Le Centre Pompidou de Paris expose Abdelkader Benchamma jusqu’au 6 janvier 2025. A 50 ans, le designer mazamétien poursuit son ascension vers les sommets de l’art contemporain.
Son nom n’est pas connu des Tarnais. Pourtant, Abdelkader Benchamma amène la ville de Mazamet, où il est né en 1975, au sommet de l’art contemporain. Il a participé au prestigieux prix Marcel-Duchamp, associé à une exposition au Centre Pompidou du 2 octobre au 6 janvier. Cette reconnaissance, visant à « distinguer et promouvoir les artistes les plus représentatifs de leur génération au niveau international », représente pour lui une « incroyable consécration ».
Pour l’occasion, le Mazamétain présente son œuvre Au bord des mondes, une installation in situ composée cette année à l’encre et au fusain sur les murs du Centre Pompidou, avec également du papier marouflé sur toile et des projections de films d’animation. Abdelkader Benchamma montre ainsi une sorte de peinture rupestre, « entre les origines de l’humanité et un avenir de science-fiction, entre figuration et abstraction », réalisée en deux semaines avec l’aide d’un assistant et d’un échafaudage.
“Cadeau pour dessiner”
De cette salle du Centre Pompidou aux murs tous conçus et peints par Abdelkader Benchamma, le garçon tarnais semble bien loin. Mais tout a commencé pour lui à Mazamet, où ses parents, arrivés d’Algérie au tournant des années 60 et 70, l’ont conçu. Son « don pour le dessin », comme il l’appelle, s’est particulièrement manifesté dans ses nombreux moments passés au « . la grande bibliothèque », située juste à côté de la maison familiale. « J’y ai lu beaucoup de bandes dessinées et j’ai commencé à créer les miennes », se souvient-il.
Tarnais poursuit ensuite son essor à Mazamet, où il étudie au collège Marcel-Pagnol. « On faisait beaucoup de sport à l’époque, se souvient Abdelkader Benchamma. Nous marchions souvent vers la Montagne Noire. » Il rejoint ensuite Albi et son lycée de Bellevue pour poursuivre une option artistique. L’artiste finit par quitter son département natal lorsqu’il intègre les Beaux-Arts de Montpellier, avant ceux de Paris au début des années 2000.
Son neveu, le footballeur Samy Benchamma
Résidant actuellement simultanément dans la préfecture de l’Hérault et à Paris, Abdelkader Benchamma n’a pas perdu ses liens avec Mazamet et le Tarn, où vivent encore ses parents et trois de ses six frères et sœurs. «Je retourne souvent leur rendre visite», raconte l’intéressé. Ils suivent attentivement mon évolution et mes créations, ce qui me fait très plaisir. » Il en profite également pour entendre son neveu, Samy Benchamma, footballeur né à Castres qui joue au FC Sochaux-Montbéliard, en équipe nationale.
Cet attachement territorial fort n’empêche pas l’artiste de se projeter ailleurs, parfois très loin. Abdelkader Benchamma a inauguré samedi 16 novembre une exposition de ses œuvres aux Pays-Bas au Musée Het Noordbrabants. Mazamétain prépare également la Biennale des arts islamiques, prévue à Djeddah (Arabie Saoudite), de fin janvier à mai, où il présentera une “grande installation conçue”. Après cela nous aurons besoin d’un repos bien mérité au pied de la Montagne Noire…
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