Les acériculteurs en colère ont envoyé des canettes de sirop d’érable remplies de copeaux de bois aux députés caquistes pour dénoncer « une exploitation forestière intensive » qui les priverait de précieuses coupes à blanc sur les terres publiques aux quatre coins du Québec.
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« Si les forestiers nous devancent, ils couperont les érables qui mettent 50 ans à pousser. Ils n’ont pas de vision à long terme», dénonce Linda Lafontaine, de l’Érablière du lac Blanc, dans Lanaudière, qui compte 5 800 coupes en forêt publique.
« Au Québec, l’industrie acéricole est probablement celle qui se transmet le plus de père en fils, de mère en fille », soupire-t-il.
Photos prises au Chantier Désiré dans les Laurentides le 19 juillet 2021. (Abattage d’érables sur terrain public, Stratégie nationale de production du bois MFFP).
Photo fournie par PPAQ
Photos prises au Chantier Désiré dans les Laurentides le 19 juillet 2021. (Abattage d’érables sur terrain public, Stratégie nationale de production du bois MFFP).
À la mi-novembre, la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, a présenté de nouveaux objectifs aux producteurs, mais ceux-ci les ont immédiatement rejetés d’emblée.
Ils claquent la porte
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les producteurs d’or doré semblent affamés. Le journal J’ai appris qu’un important envoi de canettes de sirop d’érable remplies de sciure de bois venait d’être effectué pour sensibiliser les élus caquistes.
Selon le gouvernement, près de 18 % de la production acéricole au Québec se fait en forêt publique.
Photo fournie par PPAQ
Illustration fournie par le PPAQ
Illustration fournie par le PPAQ
Vendredi dernier, les producteurs, qui avaient perdu patience, ont même annulé la rencontre avec le ministère de l’Agriculture, des Forêts et de l’Industrie.
« Dans de nombreuses régions, le secteur forestier bénéficie d’une offre de terres à 100 %. Cela signifie que les producteurs propriétaires d’érables doivent fournir le bois aux usines», explique Luc Goulet, président des Producteurs et Producteurs Acéricoles du Québec (PPAQ).
Les producteurs souhaitent disposer de 25 000 hectares réels de forêt publique à court terme et de 35 000 hectares à moyen terme.
« Nous maintenons les villages en vie. Nous occupons le territoire. Nous voulons notre juste part. Nous ne demandons pas d’argent au gouvernement», insiste-t-il.
Extrait d’une étude sur les impacts du sirop d’érable réalisée par le PPAQ.
Photo fournie par PPAQ
Il y a trois ans, Le journal » a lancé le cri du cœur d’un acériculteur de quatrième génération qui accusait déjà le Québec de détruire ce fleuron, laissant libre cours aux entreprises papetières dans les forêts publiques.
« François Legault est un garçon de la ville, un garçon de Montréal, qui n’y connaît rien. Il s’en fiche. Pour lui, ce sont des chiffres et de l’argent. C’est l’État qui finance ce carnage», déplore Jonathan Blais, producteur de sirop d’érable et président des PPAQ de l’Estrie.
À l’époque, le directeur général du Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ), Jean-François Samray, s’était étonné du départ du producteur.
« Je ne connais pas beaucoup de gens dans l’industrie des pâtes et papiers qui fabriqueraient du papier avec de l’érable à sucre », a-t-il rétorqué.
Jonathan Blais propriétaire de l’érablière devant sa forêt de magane o qui est sur le point d’être rasée, voitures jeudi 28 janvier 2021. YVES CHARLEBOIS/AGENCE QMI
Agence QMI
À la fin mai, les acériculteurs du Québec se sont vu confier Agenda ils en avaient assez d’avoir des difficultés à obtenir de l’électricité pour leurs projets d’investissement, qui passeraient en deuxième position derrière les usines étrangères de l’industrie des batteries.
Le lendemain, Hydro-Québec se défendait en affirmant qu’elle n’avait aucun intérêt à les fournir, tout en admettant qu’il pouvait y avoir des « demandes complexes ».
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Le sirop d’érable en chiffres
Producteurs d’érable : 13 500
Entreprises : 8 400
Millions de livres : 239
(Source : Producteurs acéricoles du Québec)
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