l’essentiel
Livres-objets, sculptures en papier, piles de feuilles. Le papier sous toutes ses formes est omniprésent dans ses œuvres. Rencontre avec Nathalie Dumonteil.
Que représente ce papier que vous utilisez dans vos créations ?
Je pense que c’est le livre qui me fascine. C’est la bibliothèque, la naissance de l’écriture, la presse. La durée de vie, qui peut être très courte ou préservée avec des livres très anciens. Et derrière tout ça il y a l’arbre qui a permis de créer le journal ou encore les feuilles que je recycle. Il est toujours là, dans mes créations, au lieu d’être jeté.
Qu’est-ce qui vous a amené à créer des œuvres en papier ?
J’ai commencé par écrire. Dans des ateliers d’écriture, j’écris de la poésie par moi-même. Et pour montrer mes paroles, j’ai travaillé sur le livre. Le livre-objet est né comme une petite forme poétique, un concentré de poésie à travers la forme du livre, la manière dont il est fabriqué et son contenu. J’ai alors voulu travailler uniquement sur le boîtier, en créant des sculptures et en combinant la peinture.
Quelle relation entretiennent le papier et l’écriture ?
Tous les documents que j’utilise sont pleins d’écrits. En fin de compte, mon travail est une concrétion d’écrits. Et même quand on ne le voit pas, l’écriture est toujours là, à l’intérieur. Visible ou non, l’écriture fait partie de l’œuvre. Il vous suffit de parcourir mes sculptures pour le trouver.
Vous exposez souvent avec Isabelle Crampe. Est-ce une complicité artistique ?
Nous nous sommes rencontrés aux Ateliers de l’Art Cru à Bordeaux. J’habitais alors à Marseille. C’est une complicité artistique devenue depuis une amitié. Nous avons travaillé ensemble de temps en temps, chacun dans notre région. Et nous avons exposé ensemble ses peintures et mes sculptures. Ce compagnonnage perdure, car sculptures et peintures sont souvent combinées dans des expositions.
Avec Loïc Ploteau, combinez-vous le métal avec votre papier habituel ?
Je voulais vraiment utiliser du métal. Je connais Loïc depuis longtemps, nous avons exposé ensemble, mais je ne lui avais jamais rendu visite dans son jardin sur la colline. Et j’ai vraiment découvert son univers. Cela m’est resté en tête et, lorsqu’il est venu exposer chez moi, nous en avons discuté et il m’a ouvert son matériel. En début d’année, de nouvelles sculptures sont nées dans lesquelles le papier et le métal se mélangent et se rejoignent.
Quels sont vos projets actuels ?
Je suis actuellement passionnée par les livres pour enfants avec l’écriture, la peinture et le dessin. Cela faisait longtemps que je le voulais, et j’ai profité de la période de grande quiétude post-Covid pour me lancer. C’est un tel plaisir de travailler sur ces petites histoires et de créer des illustrations qui semblent presque instantanées. Alors qu’avec les sculptures en papier, cela prend des mois. J’ai un livre prêt et je recherche un éditeur en ce moment.
En parallèle, je travaille sur un projet d’exposition que nous pourrions réaliser l’été prochain dans une petite chapelle de Luz-Saint-Sauveur avec Isabelle Crampe et Akiko Hoshina.
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