Vincent Lavoie, professeur au Département d’histoire de l’art, est co-commissaire de l’exposition Faits divers – Une hypothèse en 26 lettres, 5 équations et aucune réponseprésentée jusqu’au 13 avril 2025 au Musée d’art contemporain du Val-de-Marne (MAC VAL), à Vitry-sur-Seine, France. Ce projet, réalisé avec le directeur du MAC VAL, Nicolas Surlapierre, constitue la première exposition consacrée à l’analyse artistique de l’actualité en France.
«La nouvelle a toujours frappé l’imagination», constate le professeur. Cela suscite la curiosité et le doute, la fascination et la peur. C’est cette dynamique d’attraction et de répulsion que nous avons voulu montrer dans cette exposition.”
Genre journalistique né en 1919e siècle, l’actualité a toujours fasciné les écrivains. De grands noms de la littérature comme Edgar Allan Poe, Émile Gaboriau et Truman Capote ont utilisé l’actualité pour créer leurs œuvres. « C’est la même chose pour les arts visuels, précise Vincent Lavoie. De nombreuses œuvres artistiques se sont inspirées de crimes célèbres pour proposer des représentations alternatives. »
L’enseignant, qui anime le séminaire Réinventer la nouveauté dans l’art contemporain proposé dans le cadre du master en histoire de l’art, est une sommité dans le domaine de l’histoire de la photographie et du photojournalisme. Il publie notamment des ouvrages sur L’Affaire Capa, qui décortique la photo la plus célèbre de la guerre civile espagnole (1936-1939), et sur les photos utilisées lors des procès de Nuremberg des camps de concentration nazis.
Pour créer l’exposition, les commissaires ont mené des recherches pendant plus de deux ans et rassemblé une centaine d’œuvres de plus de 80 artistes. « La plupart des œuvres ont été réalisées dans les années 1990 et 2000, mais nous avons également sélectionné des œuvres plus anciennes, remontant au milieu des années 1920.e siècle, et d’autres très récentes», commente Vincent Lavoie. Parmi les œuvres sélectionnées, nous soulignons De courtes études sur les morts inexpliquées de l’artiste américaine Corinne May Botz. «Il reproduit de vraies scènes de crime… en miniature!», explique Vincent Lavoie. Les corps sont des poupées et les meubles sont des jouets pour enfants. L’artiste a en effet photographié l’intérieur des modèles utilisés pour former les futurs agents du FBI dans les années 1940 et 1950. »
L’exposition a reçu la marque d’intérêt national du ministère de la Culture pour l’originalité du sujet et pour l’engagement du musée à s’adresser à tous les publics, initiés et nouveaux. « L’inauguration a été l’une des plus populaires de l’histoire du MAC VAL et de nombreux articles dans la presse française lui ont été consacrés », observe le professeur. C’est un thème qui résonne même si on n’est pas un spécialiste de l’art contemporain.”
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