il bat un octogénaire qu’il tient pour responsable de la mort de sa mère

La scène décrite à l’audience du tribunal de Bergerac, ce mardi 26 novembre, est d’une extrême violence : un individu descend de son véhicule armé d’une clé cruciforme (1) et tabasse un homme de 86 ans en pleine rue. Menaces de mort, crachats, coups de pied, coups de clés… l’attaque dure plusieurs minutes, à Bergerac, ce 28 avril 2021.

La victime est grièvement blessée et souffre d’un traumatisme crânien. Son pronostic vital est menacé lorsque les services d’urgence l’emmènent à l’hôpital. Il sortira avec un ITT de quinze jours.

«Quand je l’ai vu, le sang m’est monté à la tête. Je n’étais plus moi-même.”

L’agresseur est un Bergeracois de 55 ans dont la mère vivait depuis une dizaine d’années avec l’homme qu’il venait de donner pour mort. Dix jours plus tôt, elle était décédée à l’hôpital, après avoir été laissée dans son lit, sans manger ni boire et sans soins d’hygiène, selon son fils, qui tient ni plus ni moins pour responsable l’homme agressé.

Plus de haine

Devant le tribunal, trois ans et demi après les faits, le prévenu explique sereinement les faits et présente ses excuses. « Je voulais le voir parce que j’étais en colère mais je n’avais rien prévu. Quand je l’ai vu, le sang m’est monté à la tête. Je n’étais plus moi-même. »

Devant les juges, il assure avoir pris du recul, qu’il ne nourrit plus de haine, qu’il comprend la gravité de son acte et qu’on ne peut pas se faire justice soi-même. “Je n’aurais pas dû, je veux le rassurer, je ne l’attaquerai plus”, a-t-il déclaré à propos de celui qu’il croise encore régulièrement à Bergerac.

Reconnu coupable, Karim Redjem a été condamné à trois ans de prison dont deux avec sursis, à l’interdiction de tout contact avec la victime et à une indemnisation du préjudice subi (près de 10 000 euros). Sa peine sera réduite à la détention à domicile.

Concernant le décès de sa mère, il a été précisé à l’audience que, malgré les circonstances obscures de ce décès, l’enquête menée à la suite du dépôt de plainte d’un autre fils du défunt n’avait donné lieu à aucune suite.

(1) Utilisé pour retirer les roues.