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Après un grand succès à Cannes, le réalisateur iranien Rasoulof représentera l’Allemagne aux Oscars

Les graines du figuier sauvage, tourné clandestinement en Iran, il fera partie de la liste des films sélectionnés pour l’Oscar du meilleur film international, qui sera dévoilé en janvier 2025.

Après le Festival de Cannes, rendez-vous aux Oscars du cinéma. Contraint de fuir précipitamment l’Iran, son dernier film représentera l’Allemagne aux Oscars : une évasion symbolique pour le réalisateur Mohammad Rasoulof, reconnaissant et bouleversé d’en être arrivé là à faire reconnaître son art. Les graines du figuier sauvage, son thriller paranoïaque, tourné clandestinement en Iran, ravit la critique et remporte le prix spécial du jury à Cannes.

Mais la théocratie au pouvoir à Téhéran n’a pas présenté cette vision d’une famille choquée par le poids de la répression iranienne pour l’Oscar du meilleur film international. « Il est évidemment inimaginable que la République islamique puisse soumettre un tel film aux Oscars. »» a déclaré Mohammad Rasoulof à l’AFP avant sa sortie aux Etats-Unis mercredi. « En fait, si cela avait été possible, le film n’aurait jamais existé. »

C’est justement l’Allemagne, où le réalisateur est en exil, qui pousse ce long métrage, largement nominé aux nominations, dans la course aux statuettes. Le film a été financé par des sociétés de production françaises et allemandes. « Je suis heureux que l’Allemagne ait compris la portée internationale du film et lui ait ouvert les bras. », poursuit Mohammad Rasoulof. « C’est comme porter un flambeau, c’est un signe pour les cinéastes qui travaillent sous la contrainte partout dans le monde. » Mais le réalisateur l’admet quand même « doux-amer » confronté à cette situation. « J’ai des sentiments assez contradictoires. »

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Un film ci-dessous « pression »

Le film se déroule en pleine répression du mouvement « Femme, vie, liberté »au cours de laquelle, selon des ONG, des centaines de personnes ont été tuées. On suit Iman, juge d’instruction au service de la République islamique, alors que se prépare la révolte après la mort de Mahsa Amini, arrêtée fin 2022 pour non-respect du strict code vestimentaire religieux. Son épouse Najmeh entretient des liens avec ses deux filles insoumises, Rezvan et Sana, qui soutiennent secrètement les manifestations, sans y participer. Iman est initialement réticent à signer l’ordre d’exécuter les manifestants, sans aucune preuve. Mais la pression du régime s’accentue et lui insuffle une méfiance à l’égard des jeunes. Lorsque l’arme qu’on lui a donnée pour se protéger disparaît, son apparente paranoïa fait exploser sa famille.

Lors de la première du film à Cannes, Mohammad Rasoulof venait de fuir l’Iran à pied, à travers les montagnes, vers l’Europe. Le cinéaste, qui a déjà passé du temps derrière les barreaux, vient d’être condamné à huit ans de prison. « collusion contre la sécurité nationale », après avoir signalé le « corruption » et « incompétence » autorités iraniennes. L’actrice Soheila Golestani, qui incarne Nameh, la mère dans son film, est toujours en Iran et souffre « la pression la plus forte », se souvient Mohammad Rasoulof. Selon lui, les poursuites judiciaires contre les réalisateurs nationaux se sont accélérées ces dernières semaines.

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« L’Iran me manque »

Le film officiellement sélectionné par l’Iran pour les Oscars est Dans les bras de l’arbre. Les médias d’État le décrivent comme un drame visible « beauté » du pays et les faits saillants « l’authenticité de la famille iranienne ». Mohammad Rasoulof avoue son désintérêt pour le cinéma « réalisé selon les diktats de la censure iranienne ». « Ils ont tendance à être assez loin de la réalité. Si vous les regardez, vous avez l’impression que votre intelligence est insultée. », affronter.

Pour son thriller, il revendique des influences hollywoodiennes, qui ont surtout inspiré le dernier acte, intense et glaçant. « J’ai été influencé par deux films : Chiens de paille il Sam Peckinpah et Brillant sur Stanley Kubrickdés. J’ai vraiment aimé jouer avec les genres et les mélanger d’une nouvelle manière. »

Le réalisateur travaille actuellement sur un film d’animation sur Abbas Nalbandian, un dramaturge très occupé. « il a eu des expériences très importantes autour de la révolution » Iranien. Habitué à réaliser ses films sans être sur le plateau pour éviter la censure des autorités, Mohammad Rasoulof souhaite mener à bien ce projet, malgré son exil. Une réalité que j’ai encore du mal à accepter pleinement. « C’est très difficile de comprendre que tout cela dure depuis déjà six moisil a lâché. L’Iran me manque beaucoup. »

 
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