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au coeur de son show époustouflant en Arabie Saoudite avec Céline Dion

« C’est fou, on avait l’impression d’être à Vegas ! » Carine Roitfeld n’en revient toujours pas. Ce 13 novembre, les 1 500 spectateurs des « 1 001 saisons d’Elie Saab » étaient pourtant à Riyad, au cœur de la péninsule arabique. Strass, courbes et transparence au royaume de la abaya. Plus qu’un défilé de mode, le créateur de haute couture a proposé un show hors du commun, le premier grand rassemblement de mode jamais organisé en Arabie Saoudite. Dans une société en voie d’émancipation, mais toujours sous l’influence du conservatisme wahhabite, il a fallu de l’audace pour demander à Carine Roitfeld, reine du « porno chic » et ancienne patronne redoutée de « Vogue », de s’occuper du style de cette Fabrication XXL.

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Un pari réussi : diffusé en direct sur MBC1, la chaîne nationale saoudienne, l’événement a rassemblé des millions de spectateurs. Et surtout un who’s who de stars ! On le doit en partie au producteur du show, René Célestin, ami de longue date d’Elie Saab, qui a fait vivre les défilés de lingerie Victoria’s Secret pendant douze ans. Ainsi que les cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux Olympiques de Paris. Un fait d’armes qui lui a permis, en mai dernier, de téléphoner à Céline Dion pour lui demander de participer à ce projet unique.

Une ode à la féminité fidèle à l’esprit Saab

Grande fan d’Elie et de ses créations, qu’elle porte depuis des années, la diva accepte, se réjouissant de chanter « I’m Alive » avec une touche orientale : « Il fallait faire un clin d’œil à ceux qui accueillent. Ils ont une culture riche dont ils sont fiers mais que certains Occidentaux ont pu mépriser, explique René Célestin. Tout au long du projet, des idées ont été présentées et soumises aux autorités saoudiennes et ont toujours été acceptées, sans aucun changement. » Même son de cloche du côté de Roitfeld, qui affirme avoir joui d’une telle liberté qu’elle a dû se fixer des limites !

Le créateur a ainsi célébré en grande pompe, et dans la magie d’une nuit orientale, ses 45 ans de carrière. Une ode à la féminité fidèle à l’esprit Saab, mais avec retenue pour ne choquer personne. L’événement faisait partie de la saison de Riyad. Créé en 2019, promouvant le sport, la musique et la culture, ce festival majeur est vu comme une démonstration de force de la politique d’ouverture vers l’étranger. Un système qui s’inscrit dans le cadre du grand plan de relance du pays, Vision 2030, lancé par le prince héritier Mohammed Ben Salman (« MBS »), afin de libérer l’économie saoudienne de sa dépendance au pétrole, avec des investissements dans le tourisme et la culture, un certain enjeu sociétal. modernisation avec de nets progrès en matière de droits des femmes et la création d’une Autorité générale du divertissement.

La diversité et la société du divertissement sont désormais partout

Mathias Curnier

« Il faut rappeler que, jusqu’en 2017, l’organisation d’un concert de musique en public était interdite et le port du voile obligatoire. Aujourd’hui c’est un autre monde : tout s’est accéléré avec la mise en œuvre de la Vision 2030, les mentalités ont radicalement changé. La diversité et la société du divertissement sont désormais partout », explique Mathias Curnier, directeur du tourisme et de la communication à l’Agence française pour le développement d’AlUla. Depuis sa création en 2018, Afalula a lancé une série d’initiatives spectaculaires pour renforcer l’offre culturelle et touristique du royaume.

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A la tête du service du développement culturel, on retrouve Catherine Pgard, l’ancienne présidente du château de Versailles. Concerts magistraux de Mariah Carey, Renaud Capuçon, Lang Lang et Andrea Bocelli, création du festival de musique électronique Azimuth et réouverture le 4 décembre du restaurant d’Alain Ducasse. L’évolution a été fulgurante, le programme époustouflant. Mathias Curnier confirme : « Ici, quand on a un projet, on s’en donne vraiment les moyens ! »

Un « Super Bowl » de mode

Après le sport et la culture, le soft power saoudien investit logiquement dans un autre secteur tout aussi fédérateur, prompt à susciter des rêves… et des revenus financiers : la mode. Une exposition Christian Dior ouvrira également cette semaine à Riyad. Coup d’envoi de cette offensive, le « défilé » du couturier libanais, nouvel objet non identifié sur la planète couture, à l’ambition hyperbolique assumée.

Pour assurer son succès, les politiques n’ont pas hésité à sortir le chéquier et à convoquer les plus grands noms. En ayant pris soin au préalable de leur offrir un écrin qui leur ressemble : The Venue, bâtiment monumental sorti des sables en à peine un an, a accueilli ce « Super Bowl » de la mode et de la culture. Au total : cinq scènes hautes en paillettes dont un podium de tops iconiques comme Eva Herzigova ou Helena Christensen, un concert de Céline Dion, une performance de Jennifer Lopez ou encore de Camila Cabello, venues avec leurs troupes de danseurs. Le tout devant un parterre de stars – Halle Berry, Monica Bellucci, Rosie Huntington-Whiteley, Poppy Delevingne, Kelly Rutherford, Alek Wek, Amelia Gray Hamlin, Adriana Lima… – arrivées des quatre coins de la planète et toutes spécialement habillées par Elie Saab. .

Un voile peut être un élément de mode, il n’y a pas de tabous à avoir

Carine Roitfeld

« Elie a le même niveau d’exigence qu’Azzedine Alaïa, ce qui est pour moi le plus grand compliment », confie Carine Roitfeld. Il reste l’un des derniers couturiers à coudre lui-même les robes de ses modèles. A part Karl Lagerfeld, j’ai rarement vu un styliste aussi aimé de son atelier. » Trait d’union entre deux mondes, son vestiaire de robes de princesse qui semblent sorties d’un conte de fées séduit aussi bien les stars hollywoodiennes que les têtes couronnées du Moyen-Orient. « On m’a souvent demandé : mais pourquoi travailler pour un pays du Moyen-Orient ? Je crois que contribuer à ce type de projets est ce qui nous permettra dans dix à vingt ans de nous sentir tous mieux ensemble dans le respect les uns des autres, analyse Carine Roitfeld. J’ai été la première à faire défiler des mannequins voilés, il y a plusieurs années. Un voile peut être un élément de mode, il n’y a pas de tabous à avoir. Dans l’émission, il y avait des top modèles musulmans. Nous avons veillé à ce qu’ils se sentent bien. »

De là à faire de Riyad un nouvel événement dans le calendrier des fashion week mondiales ? La papesse française intervient : « C’est prématuré pour le moment. Mais comme le disait Karl Lagerfeld, la première fois est toujours la plus importante. Et le défi avec Elie Saab a été relevé avec brio. »

 
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