L’histoire de Kalhyge à Pouzauges (Vandée) continuera sans eux. Plus de dix travailleurs viennent d’être licenciés, cinq ont été mis au chômage technique et la situation continue d’évoluer. La direction leur a demandé, dans les mois d’août et septembre 2024, un certificat médical certifiant qu’ils avaient été vaccinés contre l’hépatite B, « une obligation légale du Code de la santé publique », explique Stéphane Rouillard, directeur régional de Kalhyge dans l’Ouest.
Exaspéré par les conditions de travail, « bas salaires » et un « un avenir incertain », cette demande a été reçue comme “une goutte de trop” pour de nombreux salariés. S’ensuit une grève le 3 octobre, puis l’arrivée de la direction à Pouzauges le 21 octobre pour annoncer “reconstruction d’usine” et le “maintenir les équipes en place”. Les premières convocations à un entretien préalable ont été envoyées le même jour.
De la réorganisation des sites aux licenciements
Les difficultés s’accumulent et s’entremêlent pour Kalhyge à Pouzauges depuis plusieurs années : suppression des prestations sociales pour les salariés en 2020, incendie sur le site de production le 24 août 2022, décision de la direction de « rationaliser nos ressources et nos coûts » en 2024. L’organisation du travail sur le site de Pouzauges est modifiée avec la fin de la séparation entre l’équipe linge propre et l’équipe linge sale.
C’est pour mettre en œuvre cette réorganisation que la direction exige une attestation de vaccination contre l’hépatite B. De nombreux salariés refusent, arguant que « La santé de chacun doit être préservée, mais dans le respect de nos choix personnels. Cependant, les contrats de travail stipulent que vous devez avoir satisfait à toutes les vaccinations obligatoires avant de commencer à travailler, mais pas après. » Que Ouest de la France a pu vérifier dans un contrat.
Malgré le rejet, la plupart pensaient qu’ils conserveraient leur emploi après l’annonce de la décision. “maintenir les équipes en place”, par la direction le 21 octobre. “Ils nous ont menti”disent les salariés aujourd’hui. “Les équipes seront conservées, oui, mais pas les personnes non vaccinées, car ce n’est pas possible”se défend Stéphane Rouillard. Même les personnes qui ont été licenciées disent l’avoir fait « Il a finalement accepté de se faire vacciner lors de l’entretien de pré-sortie. Nous ne comprenons pas. » La direction a refusé de commenter ce point.
Le climat de tension dans l’entreprise s’est accentué après les premiers licenciements. « Nous avons peur d’aller travailler, le moral est bas. Nous restons en contact avec nos collègues licenciés, mais nous nous inquiétons de leur réaction. Cela pourrait mal finir. » un salarié témoigne.
Stéphane Rouillard déplore également la situation : « Ce qui me peine, c’est que dans la reconstruction du site on a besoin de chacun, de son savoir-faire. Nous sommes déçus de devoir nous séparer de nos collaborateurs. »
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