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Un reportage sur l’uranium au Niger de l’ancienne émission “Vert de rage”, par 5, une preuve pour la justice

TELERAMA INFO – L’émission parlait d’écocides, Télévisions l’a suspendue. Mais la justice a saisi l’un de ses documentaires, diffusé en mars 2022, dans une enquête sur danger pour autrui. Une forme de reconnaissance…

Un employé de la mine d’uranium à ciel ouvert d’Arlit, dans le désert de l’Aïr (Niger), inspecte des roches contenant de l’uranium. PhotoPierre Verdy/AFP

Di Etienne Labrunie

Publié le 21 novembre 2024 à 16h00

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jeimpact de la revue Vert de colère il n’a pas de limites. L’émission d’enquête environnementale, annulée par France Télévisions à la fin de la saison dernière, a de nouveau été contactée par la justice française. Après le documentaire Lyon : attention aux éternels polluants, saisi en septembre 2023 par l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp) comme preuve dans une enquête de mise en danger par un tiers, selon un autre rapport, L’uranium de la colèrea attiré l’attention de la justice française. La division d’investigation de l’Oclaesp elle a en effet adressé à France Télévisions une commission rogatoire en date du 8 novembre pour obtenir une copie du documentaire diffusé le 7 mars 2022. Comme il y a un an à Lyon, le film est versé en preuve au dossier.

L’uranium de la colère signalé les pratiques odieuses d’Oran, le nouveau nom d’Areva, en matière de traitement de l’uranium. Elle révèle un double écocide : à Narbonne, dans l’Aude, où la plus grande usine de conversion d’uranium d’Europe, située à 3 kilomètres du centre-ville, dégage des vapeurs ultra-toxiques et rejette des dizaines de milliers de tonnes de déchets ; et à Arlit, au Niger, où tout le monde travaille dans la « ville d’Areva » et où les habitants sont exposés à une radioactivité supérieure à celle de la zone critique de Tchernobyl. Un double scandale sanitaire documenté par une série de prélèvements, d’analyses capillaires et de mesures réalisées, comme d’habitude, de la part de l’équipe de Vert de colère.

Trois sélections pour le prix Albert-Londres

Les résultats édifiants rapportés par de nombreux médias ont incité en septembre 2020 vingt-sept citoyens nigérians, bientôt rejoints par cinq Français et plusieurs associations (trente-neuf plaignants au total), à porter plainte (contre « homicide involontaire, blessures involontaires avec interruption temporaire du travail supérieure à trois mois, avec danger pour autrui, avec violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence ». Dans le cadre de cette procédure inédite en France, le journaliste et producteur de l’émission, Martin Boudot, devrait être interviewé. «Le travail de Vert de colère, qui a surtout apporté des éléments scientifiques concluants et donné une impulsion importante à l’enseignement”, souligne Élise Le Gall, avocate au Barreau de Paris à l’origine de la plainte.

Quel paradoxe de voir Vert de colère, trois fois présélectionné pour le prix Albert-Londres de cette année, exigé par les tribunaux, mais désormais dépourvu d’enquête et de distribution. Une décision de France Télévisions qui a suscité l’incompréhension et la colère de diverses associations de défense du climat. En quatre saisons et quatorze enquêtes, le magazine, lié directement ou indirectement à sept enquêtes en cours, a pourtant prouvé son utilité publique.

 
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