Fanny Mallette a fêté ses 50 ans il y a quelques mois, prouvant qu’il est toujours possible de se réinventer, quel que soit son âge. Nous la reverrons bientôt dans la deuxième saison deÀ propos d’Antoine et elle jouera également un nouveau personnage dans Sorcières. Malgré son emploi du temps chargé, elle a réussi à trouver le temps de retourner aux études pour poursuivre une de ses autres passions : la photographie.
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Fanny, à part ta carrière d’actrice, qu’est-ce qui t’occupe en ce moment ?
Je retourne étudier la photographie à temps partiel à l’École des beaux-arts de Concordia ! C’est une expérience enrichissante, car elle nourrit aussi mon travail de comédienne et de scénariste. J’ai toujours été inspiré par la photographie, et je consulte souvent des livres sur ce sujet pour me ressourcer. J’ai recommencé à explorer sérieusement ce domaine il y a quelques années car cela me manquait. J’ai même commencé à organiser des expositions, à louer des galeries pour présenter mon travail et connaître les réactions du public. Pour mes 50 ans, j’avais envie de m’offrir ce cadeau.
Comment vivez-vous l’arrivée de cette nouvelle décennie ?
Je suis meilleur que jamais ! Je ne sais pas si c’est à l’université que je traîne avec des gens de tous âges. De plus, c’est le 50e anniversaire de l’Université Concordia et mon âge est affiché partout dans l’université, comme pour me célébrer aussi ! (rire) On dirait que ça me garde jeune et me nourrit beaucoup. J’ai besoin de continuer à évoluer, à apprendre et à repousser mes limites et je pense que cette décennie commence bien !
Vous serez de retour pour la deuxième saison deEn parlant d’Antoine, à quoi peut s’attendre le public ?
Nous continuons d’explorer les liens qui unissent les deux familles. Il y a des événements qui vont arriver dans leur quotidien et ils vont devoir être plus unis que jamais. J’ai également une excellente relation avec Antoine et sa famille, pour qui j’ai beaucoup d’attachement et d’amour. Notre lien s’est encore renforcé cette saison. Mon partenaire, Claude Despins, joue également l’un des médecins, et il est rare dans notre carrière que nous ayons partagé un dialogue.
On se retrouve également bientôt dans la série Sorcières, comment s’est passé le tournage ?
Je vis une belle expérience avec une équipe très accueillante, même si j’étais nerveux au début. Mon personnage est très mystérieux, riche et profond. Pour être honnête, je ne connais pas encore toute l’intrigue, car je reçois les épisodes au fur et à mesure. D’habitude j’aime voir les choses dans leur ensemble, mais découvrir l’histoire à travers les textes est une approche intéressante. Mon personnage influence le parcours des autres personnages et apparaît en même temps que celui de Solène, interprétée par Marianne Fortier. A mon âge, c’est vraiment gratifiant qu’on me propose encore ce type de personnage.
Trouvez-vous qu’on vous propose moins de rôles passionnants à mesure que vous vieillissez ?
Cela n’a duré qu’un certain temps et il semble que les choses reprennent lentement. Entre 45 et 50 ans, après la série Mensonges dans lequel j’ai joué le rôle principal, enquêtrice Julie Beauchemin pendant quatre ans, il y a eu la pandémie. Par la suite, j’ai découvert que je jouais beaucoup la mère, parfois en deuil, et j’avais peur d’être condamnée à ce type de personnage. Au début de ma carrière, je jouais de beaux rôles de composition plus variés et j’avais peur de perdre cette diversité. Passer une audition reste un défi, même à 50 ans, car il faut encore faire ses preuves. Rien n’est acquis dans ce métier, une humilité sans limite est de mise.
Vos trois garçons sont désormais grands. Que ressentez-vous en tant que mère en les regardant grandir ?
J’aime vraiment être maman, c’est le rôle que j’ai le plus réussi dans ma vie. Le temps passe extrêmement vite et j’ai maintenant un adolescent et deux beaux adultes que j’admire beaucoup. J’ai vraiment aimé qu’ils m’encouragent à mon retour à l’école. Je n’aurais pas pu rêver de meilleurs enfants.
Vous êtes entourée d’hommes à la maison avec votre partenaire Claude Despins qui est également comédien. Cela présente-t-il des défis ?
Faire le même métier quand on a de jeunes enfants demande un sens de l’organisation. Pour deux personnes totalement désorganisées, il a fallu travailler dur ! (rires) J’ai dû refuser des contrats, mais je ne l’ai jamais regretté car je voulais voir mes enfants grandir. Dans mon métier, on vit par procuration avec nos personnages, mais quand je suis rentré à la maison, mes enfants étaient contents de me voir, ça permet de relativiser. Maintenant qu’ils sont plus âgés, j’ai l’impression d’avoir plus d’espace pour créer. Je me sens épanouie et équilibrée dans tous les domaines de ma vie et c’est le plus beau moment pour entamer un processus créatif.
D’ailleurs, vous développez également un projet de long métrage !
C’est un long voyage, mais je travaille très dur sur le projet. Je me suis inspiré du court métrage Amour que j’avais présenté juste avant la pandémie et qui n’a malheureusement pas pu avoir l’influence que j’aurais souhaité. Alors que je finalisais la post-production du film, j’avais l’impression que mes personnages avaient encore des choses à dire. J’ai donc pris ce local de trois sœurs qui se retrouvent dans l’appartement de leur père décédé pour le vider. On reste dans une comédie noire et j’espère pouvoir retrouver les mêmes actrices : Joëlle Paré-Beaulieu, Christine Beaulieu et Évelyne Rompré.
Était-ce un rêve pour vous d’être actrice ?
Même au lycée, j’adorais le théâtre, mais je ne savais pas qu’on pouvait en faire un métier. Un jour, l’acteur Albert Millaire est venu dans mon école. Il a commencé à sortir des accessoires et à se transformer en un personnage différent à chaque fois et c’est là que j’ai compris ce qu’était être acteur. En parallèle, j’ai aussi fait beaucoup de judo et l’été où j’avais 14 ans, j’ai remporté le championnat canadien. A mon retour, j’ai dit à mon père que j’allais arrêter ce sport et que pour mon anniversaire, je voulais suivre des cours de théâtre. Dès mon premier cours, j’ai eu une révélation. Même si j’étais très timide, quand je faisais du théâtre, je me sentais enfin vivante.
Que diriez-vous à la jeune Fanny qui commençait ses cours de théâtre ?
Quand j’étais jeune, on me disait souvent d’envisager une autre carrière, mais j’étais en feu, je n’y avais jamais pensé. Je déplore qu’à mon époque, tout ait été compartimenté. Nous pouvons désormais être pluriels ; on a le droit d’être actrice, scénariste, réalisatrice si on veut. J’admire les jeunes d’aujourd’hui qui développent de multiples talents. Je dirais à cette Fanny qu’elle a le droit d’être artiste, mais d’ouvrir ses horizons, de se lancer et de se donner toutes les permissions du monde.
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