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Théo Mercier, un pirate du spectacle vivant

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Artiste visuel et réalisateur Théo Mercier, le 2 décembre 2022. LOBATO

Peau après peau, mue après mue, Théo Mercier bouge. Il mute et déplace les lignes. A 40 ans, le cliché de « petit prince des arts plastiques » lui colle toujours à la peau. Mais, ces dernières années, c’est en tant que réalisateur qu’il a trouvé une seconde reconnaissance. Directeur de quoi, exactement ? Ses spectacles, Radio Vinci Parc a Outremonde en passant par Solution abordable pour mieux vivrene concernent ni le théâtre, ni la danse, ni même la performance, mot fourre-tout désormais utilisé pour classer les inclassables de la création contemporaine. Sans peauqu’il présente à La Villette dans le cadre du Festival d’Automne, poursuit cette évasion des cartons manufacturés comme les étagères Ikea, qui furent les héroïnes d’un de ses spectacles.

Et alors ? Est-ce si important ? « Je cherche juste un endroit « entre »pose aussitôt Théo Mercier dans ce qu’il appelle son “arbre à chat” de Belleville, à Paris, un espace plein de coins et recoins. Des lieux qui viennent hacker nos habitudes de faire, regarder, consommer de la culture. Au début, je ne voulais pas forcément être artiste. Je savais que l’objet m’intéressait et je suis allé dans une école de design industriel. Dans ce domaine, nous ne créons pas des objets pour eux-mêmes, mais pour qu’ils aient une relation avec l’individu. Il y a un usage, et dans cet usage, il y a une chorégraphie. Un corps fantôme se cache à travers le dessin d’une table ou d’une tasse. Par la suite, lorsque j’ai commencé ma pratique de la sculpture, je me suis toujours intéressé à l’aura des choses, à la part vivante de l’inanimé, à sa vibration, à son fantôme aussi au loin. Très vite mon travail s’est mis à jouer avec le mouvement, à vouloir s’émanciper de son statut d’inanimé. J’ai beaucoup travaillé autour de ce genre de chorégraphie à faire à travers le regard, la danse fantôme des choses. »

Le passage de « l’inanimé » (un mot impropre pour lui) à l’animé s’est opéré insensiblement, d’autant que Théo Mercier est depuis vingt ans un spectateur assidu de tout ce que la scène contemporaine offre de plus stimulant. “Cette scène m’a toujours plus intéressé que celle des arts plastiques, il admet. Creators like Gisèle Vienne, Phia Ménard, Philippe Quesne, Jan Martens, François Chaignaud, with whom I created Radio Vinci Parcet surtout Romeo Castellucci, a joué un rôle fondamental. Ce sont des artistes qui proposent des expériences sensorielles et temporelles particulières, créateurs de mondes. Ils m’ont magnétisé. J’ai voulu réunir les forces respectives de ces temples et de ces rituels que sont le musée et le théâtre, créer du mouvement dans ces deux lieux, et mélanger la magie blanche de l’un et la magie noire de l’autre. »

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