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un sujet tabou mis sur table et sur scène à Beaumont-en-Véron

Moins d’une semaine après la sortie deune étude importante de l’Inserm et de l’ANRS (Agence régionale de santé) sur la sexualité des Françaisla mairie de Beaumont-en-Véron, dans le Chinonais, a accueilli une journée dédiée aux personnes âgées. Selon cette étude, 56,6 % des femmes et 73,8 % des hommes restent sexuellement actifs entre 50 et 89 ans.

La vie intime après soixante ans, un sujet généralement tabou, abordé d’abord par les artistes puis par les professionnels. De nombreux spectateurs, une centaine, ont pris place devant la scène. Beaucoup de couples et beaucoup de cheveux blancs ou grisonnants.

Des rapports sexuels moins fréquents, mais une sexualité active

Maryse et Michel ont soixante-dix ans. Ils fêteront bientôt leurs cinquante ans de mariage et auront vu leur sexualité évoluer petit à petit. « Ce n’est plus le même rythme, on n’a plus la vingtaine, le corps vieillit ! sourit Michel. Moins de performances, mais ce n’est pas forcément une mauvaise nouvelle, explique Maryse, son épouse : « C’est plus long, avec beaucoup de tendresse. Et maintenant nous nous connaissons, nous savons ce que nous aimons et ce que les autres aiment.

Même constat pour Chantal et Gilles, retraités qui profitent de leur sexualité au quotidien : « L’acte sexuel se prépare à l’avance, avec des petits gestes tendres et quotidiens. Pas en claquant des doigts, en dix minutes ! s’exclame Gilles. “La libido diminue avec l’âge” témoignage Chantal. « On voudrait peut-être le faire moins souvent, mais les rapports sont plus qualitatifs. »

Certaines personnes âgées ont une vie sexuelle très active puisque selon l’étude Inserm et ANRS, 63 % des femmes et 42 % des hommes entre 70 et 79 ans déclarent avoir eu des rapports sexuels au cours des quatre dernières semaines.

Une pièce qui sonne vrai

Pour mettre le sujet sur la table, une pièce de danse et de théâtre a été jouée devant la table ronde. C’est la société de Théâtre des Jeunes Plumes à Avoine qui a joué son spectacle Souffle sur les braises. Trois quarts d’heure de danse et de théâtre pour mettre en scène les témoignages de personnes âgées. Homosexualité, masturbation, asexualité, maladie, baisse de performance… Les questions sur la sexualité des personnes âgées coïncident également avec celles des autres tranches d’âge.

C’est pour cela que l’actrice Marion Charrier s’est sentie à l’aise pour parler de la sexualité des personnes âgées. « Les questions sont exactement les mêmes à tous les âges de la vie, à l’adolescence, à l’âge adulte… Avoir trente ans et pas de sexualité, c’est tout à fait acceptable, et avoir quatre-vingt-dix ans et une libido de feu, c’est cool aussi ! rigole la jeune actrice.

Après le spectacle, l’heure était à la discussion, mais le groupe était trop nombreux pour parler, regrette Chantal. “Prendre le micro devant une centaine de personnes pour dévoiler sa sexualité, c’est compliqué.”

Gaëlle Donnadieu, psychologue du service de gériatrie du CHU de Tours, est donc restée pour répondre aux questions des spectateurs. « À l’hôpital, la question de la sexualité émerge chez les patients, notamment en rééducation. Ils se demandent si, avec la perte d’autonomie, le sexe est encore possible. Ce sont des sujets difficiles à aborder avec les patients, mais il apparaît au fur et à mesure des discussions que l’on peut avancer vers des solutions, notamment médicales : il existe des médicaments pour la dysfonction érectile, ou pour les femmes pour la lubrification naturelle.

Mais le psychologue insiste : “Ce n’est pas parce qu’on a quatre-vingts ans que le désir sexuel n’existe plus, il faut le nier toute notre vie.”

 
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