« En effet, elle a d’abord gagné la confiance de […] a ensuite profité de leur vulnérabilité pour les dévaliser, tout en s’enrichissant à leurs dépens, en toute connaissance de cause. La Cour est d’avis que ce comportement doit être puni, dénoncé et dissuadé », relate la décision rendue le 1er novembre.
Les faits allégués se sont produits entre novembre 2018 et juillet 2019. Les deux victimes, FG et DN, étaient initialement âgées de 75 et 77 ans. Les deux plaignants étaient alors confrontés à d’importantes limitations physiques. L’un a été victime d’un accident vasculaire cérébral en 2015, tandis que l’autre souffre d’hypertension artérielle, d’insuffisance veineuse et d’apnée du sommeil.
« FG n’est plus en mesure d’effectuer les activités quotidiennes essentielles du ménage et DN a du mal à exprimer ses volontés en plus de risquer de retomber. Ils ont besoin d’aide », relate le jugement
Confiance
C’est à cette époque qu’ils rencontrent Sylvie Leclerc, par l’intermédiaire d’un voisin. Un lien de confiance s’établit.
« Dès novembre 2018, les plaignants acceptaient que Mme Leclerc entreposait des meubles dans leur garage et qu’en échange, elle agissait immédiatement comme aide-soignante pour eux. Ses services comprennent l’entretien ménager, la préparation des repas et l’accompagnement. […] faire du shopping. Elle se rend également à la banque avec les plaignants. Ils acceptent aussi que Mme Leclerc entrepose des meubles et des cartons dans leur sous-sol.
Sylvie Leclerc emménage alors dans un petit appartement au sous-sol des plaignants, puis commence à faire du shopping seule.
À l’été 2019, les soutiens de Mme Leclerc ont commencé à s’épuiser. Elle ne dort plus aussi souvent chez les plaignants et fait moins la cuisine.
« À la mi-juillet 2019, les plaignants se sont rendus à leur institution financière avec leur belle-soeur […] Ils constatent qu’il ne reste que des peccadilles dans leurs comptes respectifs. A cette date, Mme Leclerc n’est plus présente dans leur vie”, poursuit le jugement.
Exploitation financière
Lorsque l’accusée a été confrontée, elle n’a pas été en mesure de justifier plusieurs retraits des comptes des plaignants.
La Cour a finalement conclu que la Commission des droits de l’homme et des droits de la jeunesse avait prouvé les trois éléments constitutifs de l’exploitation financière : la vulnérabilité, la position de force et l’avantage.
Finalement, Sylvie Leclerc s’est approprié une somme de 6 368 $ appartenant au couple. Elle devra cependant rembourser plus de 18 000 $ pour préjudice moral ainsi que des dommages-intérêts punitifs.
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