Exposition
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L’artiste, originaire de Madagascar, explore les relations de domination qui existaient dans les colonies européennes dans une œuvre immense et toujours en cours. Une partie de sa création est exposée au Palais de Tokyo.
Ils se serrent et se poussent, courent, dansent, posent solennellement ou, malicieusement, grimacent dans le désordre vertigineux et fascinant de l’immense collage imprimé qui s’affiche sur le mur courbe de la grande verrière du Palais de Tokyo. Aucun de ces personnages, illustres ou anonymes, n’occupe le centre ou la première place. Il n’y en a pas, et il n’y a pas vraiment de début ni de fin. Le travail de Malala Andrialavidrazana, commencé en 2015 et exposé depuis par fragments (jamais à cette échelle), est toujours en cours. L’artiste continue de collectionner des images anciennes de toutes sortes (peintures, timbres, billets de banque, estampes, publicités, atlas, etc.) où subsiste une trace, un signe, un trait de domination sociale, politique, économique ou encore de genre.
Ambigu et plein de contradictions
Ainsi résumés, le thème et le sujet de cette fresque truculente aux couleurs vives, mais au ton légèrement estompé des illustrations d’un manuel scolaire de la vieille école, restent flous. Autant le corpus tumultueux et hétérogène des Chiffre. Malala Andrialavidrazana, née à Madagascar en 1971, vit en France depuis l’âge de 12 ans et travaille depuis le début des années 2000 dans une indifférence relative et injuste envers l’environnement (cette exposition au Palais de Tokyo est sa première dans une institution française) et de le marché. Elle aurait le profil type d’une artiste qui, avec cette exposition, se venge du sort réservé aux femmes, notamment noires, dans le monde de l’art (et au-delà).
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