Dans les galeries avec Laurent Delaloye

Effets miroir

Manoir – Valentin Carron (1977) est le chef éclairé des 60 ans du Manoir. Elle fait résonner ses œuvres avec celles de la collection Martigny. L’idée n’est pas nouvelle, mais le résultat est réussi. Les confrontations entre la contemporanéité valaisanne et les œuvres hétérogènes de la Ville ont de superbes effets de miroir. Nous prenons plaisir à déceler l’authentique à partir de la copie, le vrai mensonge et la fausse vérité. Le bronze de Courbet qui se dresse devant l’orchestration de Valentin est-il une copie ? Le majestueux « Bonaparte » de la Manufacture des Gobelins est-il artistiquement plus imposant que le fringant guerrier en polyester du Martignerain ? La réponse n’a pas d’importance, pour peu que l’on veuille vaincre l’ivresse de ces profondeurs.

La (art)titude positive

Maison Visinand – Vous voulez gifler la morosité ? La solution réside dans la palette joyeusement colorée de Nicolas Bamert (1987), qui nous invite à vivre le festif « 10 ans avec The Original – Dans le jardin cosmique ». Autant d’années de savoir-faire et de pratiques ludiques dans lesquelles il propose aux adultes désireux de garder leur âme d’enfant et aux enfants pas pressés de grandir de s’immerger dans une féerie de couleurs, de joie et de poésie. Apprécier positivement l’art permet de le décomplexifier. Se plonger dans cette ambiance de lumières régénère votre esprit sain. « Donner de l’espoir et s’amuser » est son acte de foi. Nous le rejoignons.

Beauté

RichterBuxtorf – “Elle maîtrise son crayon.” Gilles Richter résume l’émotion de « Something is Cooking », l’exposition de dessins envoûtants et de céramiques suggestives de Lucie Kohler (1985). Son délire est communicatif. La Lausannoise puise l’inspiration pour ses compositions, aussi minutieuses qu’incongrues, dans le bassin d’internet, l’histoire de la peinture, la romance médiévale, dans son cerveau effervescent et dans l’intimité de la nature. Le sujet est souvent d’actualité… revisité. Autant d’heures pour faire revivre des mondes marginaux où se côtoient esprits légendaires et décors surréalistes ! Cette abondance de sketches se dévore avec autant d’acharnement que ses toasts en céramique aux saveurs érotiques. Qu’il fait bon se laisser envelopper dans ces ambiances dont l’accrochage aérien accentue le plaisir.

Bleus

L’ECAL – L’art pour l’art a le blues, à en juger par les « Diplômes ECAL 2024 ». Certes les projets de licence et de master reflètent un « esprit ouvert, engagé et résolument tourné vers l’avenir », mais le département beaux-arts marque le pas au contact des sept sections design qui regorgent de solutions aux défis contemporains et sociétaux. Il essaie de s’adapter, maladroitement ! Mais rien n’est perdu. Il existe des pistes attractives, notamment dans la présentation sculpturale de l’œuvre peinte ou photographique. Comme le triptyque articulé de Flavio Visalli (photo)le cadrage éclaté des photos de Tianyu Wang ou l’accrochage en angle de celles de Riccardo Fasana.

Vernissages/Finition

Lausanne – Philippe Deléglise nous invite à nous immerger dans ses réseaux géométriques, nuances irisées et transparences douces. D’étonnantes sculptures plates à découvrir lors de la visite guidée par l’artiste ce jeudi de 18h30 à 19h30

Lausanne – Ce 220^e vitrine met en lumière la pratique picturale de Camille Lütjens et son potentiel d’installation. Vernissage ce vendredi à partir de 18 heures de « Bedrock », structuré autour des notions de fatigue, de productivité, d’immaturité du langage et de marketing. Cela vous réveille !

Lausanne – Mirko Baselgia est fidèle à l’espace depuis dix ans. Il explore un univers de processus organiques et de réflexions à plusieurs niveaux sur la vie, la nature et les structures urbaines. Ses paysages de tavillon symbolisent bien sa démarche.

Renens – « L’oracle d’Oberhausern » est né dans l’esprit de Stéphane Lévy grâce aux prédilections de Paul le poulpe lors de la Coupe du monde 2010. La plongée plus artistique est « une métaphore contemporaine dans un monde souffrant ». Vernissage ce 15 novembre de 17h à 20h

Bex- De nouveau vaudois, Jérôme Rudin garde la nostalgie artistique du Valais. Il rend hommage aux éléments qui lui sont chers comme l’eau et la montagne. Fidèle à sa technique mêlant sucre, sable et résine, « La Reine des Sept Couronnes » passe d’un environnement à l’autre avec harmonie.

Lausanne – Pour le 27^ela Vitrine met en valeur Carles Valverde. Son installation lumineuse interagit avec les passants et les occupants des bureaux. L’artiste chaleureux interroge le rapport au monde extérieur alors que l’individu s’y isole avec ses écouteurs et autres addictions… Pour interagir à nouveau avec notre environnement, nous avons besoin de ces stimuli extrêmes. S’il vous plaît, rallumez la lumière !

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