le créateur Victor Weinsanto présente sa collection pour la première fois en Alsace, dans une église

On a pu voir ses coiffes et accessoires alsaciens extravagants et colorés sur le podiums de la « fashion week » et pendant la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024. Mercredi 13 novembre, c’est dans une église de Strasbourg que Victor Weinsanto a présenté ses créations issues (en partie) de la collection baptisée « Hopla Geiss », en hommage à ses grands-mères alsaciennes.

«Revisiter l’Alsace, avec un peu plus de fun»

C’est la première fois que le créateur, originaire de Souffelweyersheim, présente un défilé dans sa maison alsacienne. C’est aussi la première fois qu’il était accompagné d’un orchestre philharmonique, celui de Strasbourg, qui accompagnait le cortège avec Tchaïkovski, Saint-Saëns et Gabriel Fauré. Le défilé s’est ouvert avec une grande coiffe alsacienne rose. Autre clin d’œil à l’Alsace : un sac en forme de Kougelhopf, toujours rose.

« Je voulais m’inspirer de tout ce qui me rappelait mon enfance, à savoir mon Alsace natale. Les décorations de Noël ici et les maisons à colombages de toutes les couleurs. Il y a tellement de signes… » explique Victor Weinsanto pour parler de sa collection. « Je ne sais pas s’il y a vraiment quelque chose de contemporain là-dedans. C’est plutôt moi qui essaie de moderniser un peu l’image désuète de l’Alsace et d’essayer de la revisiter et de la rendre un peu plus ludique, un peu plus inclusive et moderne.

Hopla Geiss – Collection Weinsanto SS22

Le podium a été installé dans une église. Une approche unique en Alsace. Le travail de l’association « Passions croisées », qui avait déjàorganisé un spectacle de pole dance en mai 2023, malgré les menaces de lettres anonymes. “Ce ne sont pas les menaces de mort qui nous font peur. Au contraire,” Guillem Aubry, le co-directeur artistique de l’association, évacue. Il faut savoir s’approprier tous ces lieux culturels, à la fois dans le respect de chacun et dans l’écoute, au service de l’art, de la culture et du partage. C’est ce qui nous motive au quotidien.

C’est la démarche très ouverte de l’église Saint-Guillaume qui a poussé Victor Weinsanto à participer à ce spectacle. « Je suis catholique, je ne suis pas protestant du tout, donc me retrouver à défiler dans une église protestante est dommage, mais j’ai beaucoup aimé l’approche du pasteur et de l’organisateur de la marche qui me touche car j’ai une foi profonde. mais pas nécessairement dans les diktats que nous imposent la Bible ou autre. Je trouve intéressant de pouvoir montrer qu’on peut être croyants, mais qu’on peut aussi être gay et de tous horizons.»

Le spectacle était rythmé par les prestations vocales d’un chanteur. Une douzaine de tenues de différentes collections étaient présentées.