« Libé » vous guide à travers les chants ou les spectacles de danse à voir. Parmi ceux-ci, cette semaine, deux grands spectacles pour enfants : « OISEAU » d’Anna Nozière et « Je suis trop vert » de David Lescot.
Pour aider nos lecteurs à s’orienter dans l’offre culturelle foisonnante, les journalistes du service Culture de Être déblayer le terrain et vous apporter l’essentiel de ce qui leur a plu dans l’actualité des sorties de films, d’albums, de pièces de théâtre et de spectacles, de séries et de livres. Et chaque samedi, notre top 10 de la semaine, toutes disciplines confondues. Retrouvez nos sélections
Théâtre
« D’après une histoire vraie… » de Christian Rizzo
Dix ans après sa création au Festival d’Avignon, le chorégraphe français renoue avec le succès Basé sur une histoire vraie…, sublime spectacle interprété par des danseurs venus de toute la Méditerranée. Cette pièce phare du répertoire contemporain a entraîné dans son sillage une vague de créations qui, comme elle, s’interrogent sur la transe et l’exhumation de gestes anciens, transmis de génération en génération loin des classes consolidées. Alors que le Moyen-Orient brûle et que l’Amérique célèbre le règne du virilisme, cette pièce entièrement masculine, sur le rêve de fraternité, résonne fortement avec l’actualité.
« D’après une histoire vraie… » de Christian Rizzo, les 12 et 13 novembre à Annecy, le 23 novembre à Béziers, le 26 novembre à Albi, puis tournée 2025 à Angers, Périgueux, Colombes, etc.
« La Mouette » de Tchekhov, mise en scène Stéphane Braunschweig
En choisissant d’ancrer l’œuvre de Tchekhov dans une contemporanéité indéfinie, le metteur en scène révèle le tournant prophétique de ce texte écrit en 1895 : c’est de la sixième extinction que nous parle le jeune Konstantin, dramaturge voué à l’échec, face à son les aînés qui le snobent et ils sont ironiques. Dans ce beau scénario de désolation, ce n’est plus la fin d’une société mais la fin d’un monde dont nous parle Anton Tchekhov.
« La Mouette » d’Anton Tchekhov (traduction André Markowicz et Françoise Morvan), mise en scène Stéphane Braunschweig. Jusqu’au 22 décembre à l’Odéon (75006).
« Le papier peint jaune » de Charlotte Perkins Gilman et Alix Riemer
Mettant en scène une femme isolée par son mari et condamnée à scruter obstinément les modèles fantastiques des murs qui l’entourent, l’ouvrage adapte honorablement mais sans panache le texte de l’auteure américaine Charlotte Perkins Gilman (essayiste, romancière, poète, journaliste…) dont la vie est sommairement résumée dès le début du spectacle, dans un prologue inattendu, vivant et drôle.
« Le Papier peint jaune » de Charlotte Perkins Gilman, mise en scène Alix Riemer, théâtre Silvia-Monfort (75015), jusqu’au 16 novembre.
«Les gens depuis que j’y suis» de Bob Wilson
Groucho Marx version Fernando Pessoa ou drag queen, lyrisme excessif ou bruitages assourdissants… Le réalisateur américain perd le spectateur entre les personnalités de son héros inspirées de l’écrivain portugais et les dispositifs scéniques. En fin de compte, Wilson livre un cabaret maladroit dans lequel il représente de manière confuse quelque chose d’artifice ou d’instabilité de soi, passant sous silence à la fois la complexité de Pessoa à cet égard et la poésie de ses paroles.
« Pessoa, depuis que je suis moi » de Bob Wilson d’après la pièce de Fernando Pessoa. Au Teatro Comunale-Sarah Bernhardt (75004) jusqu’au 16 novembre.
« Petits joueurs » de François Chaignaud
Dans l’univers souterrain du Louvre médiéval, le chorégraphe invite les spectateurs à déambuler librement à travers six petites pièces. Et il donne accès à tout un petit peuple souterrain, de tendres créatures, des fous danseurs maures, des chanteurs d’opéra chantant des airs des XIVe et XVe siècles avec des bouées de plage en forme de flamants roses attachées sur la tête. C’est Brueghel, Bosch. L’exposition est présentée en parallèle de l’exposition « Figures du fou », dans les étages du musée, à laquelle le billet pour l’opéra vous donne droit à des conditions privilégiées.
« Petites Joeuses » de François Chaignaud, les 14 et 16 novembre au Louvre médiéval (75001). Neuf places sont disponibles par soir, de 19h30 à 22h10. Dans le cadre du Festival d’Automne à Paris.
“OISEAU” par Anna Nozière
C’est une émission pour enfants qui parle avec subtilité et humour de la mort, des morts et de la façon dont la plupart d’entre nous les ignorent. Le père de Mustafa est mort. Avec tous les autres enfants de l’école qui ont perdu un être cher ou un animal de compagnie bien-aimé, Mustapha va créer une grande fraternité à l’école – « Si vous aimez vos morts, venez avec nous » –, organiser une grande fête au cimetière, avec du surimi et des Oreos, des graffitis sur les murs (« La police partout, nos morts nulle part ») et partent, la nuit, à la recherche de ceux qui ne sont plus là. Sous le regard interdit des adultes.
“OISEAU” d’Anna Nozière, les 15-16 novembre au Claude-Debussy de Maisons-Alfort (94), les 20-21 novembre au Théâtre Jean-François Voguet à Fontenay-sous-Bois, les 28-30 novembre au Théâtre du Fil d’eau à Pantin, les 10 et 11 décembre au Théâtre Jean-Vilar di Vitry sur Seine, puis en 2025 à Verdun, Angers, Nanterre, Sartrouville, Lorient, Marseille.
“Je suis trop vert” par David Lescot
Après j’ai trop peur et j’ai trop d’amisle réalisateur emmène son jeune héros à un cours d’écologie pour aborder la question écologique avec les enfants. C’est peu dire qu’il est difficile d’écrire pour un jeune public. David Lescot trouve un ton extraordinairement juste et protéiforme, parvenant à placer le point de vue de son héros, qui est aussi celui qui raconte l’histoire, au niveau très juste d’une compréhension du monde encore infantile, donc incomplète, parfois angoissée. . ., mais jamais simple.
« Je suis trop vert », texte et mise en scène de David Lescot. En alternance avec Lyn Thibault, Elise Marie, Sarah Brannens, Lia Khizioua Ibanez, Marion Verstraeten et Camille Bernon. Spectacle dès 8 ans au Théâtre de la Ville (75004) jusqu’au 16 novembre puis en tournée.
« Cécile » de Marion Duval
Avec un talent pour l’improvisation sans affectation et une énergie folle, l’actrice raconte ses mille vies Cécile, réalisé par son amie Marion Duval.
“Cécile”, mise en scène par Marion Duval les 14 et 15 novembre au Quai d’Angers, puis en tournée à Tours, Orléans.
De l’autre côté après Tchekhov, de Cyril Teste
A la fois belle soirée sur scène et performance cinématographique, l’adaptation libérée de Platonov Le film de Tchekhov révèle les relations banalement monstrueuses des personnages.
« De l’autre côté » d’après « Platonov » de Tchekhov, mise en scène Cyril Teste, jusqu’au 16 novembre au Théâtre du Rond-Point (75008), le 26 novembre à l’Equinoxe de Châteauroux, puis en décembre à Amiens, au Mans, Roubaix …
« L’Amant anglais » de Marguerite Duras avec Sandrine Bonnaire
L’actrice revient au théâtre dans une comédie de Marguerite Duras tirée d’un fait divers dans laquelle elle incarne à merveille une femme qui, accompagnée de son interrogateur, recherche les raisons d’un meurtre qu’elle a commis.
“L’Amant anglais” de Marguerite Duras, mise en scène Jacques Osinski à l’Atelier Théâtre (75018) jusqu’au 31 décembre, puis en tournée.
“Suicide” de Stéphane Varupenne
Mis en scène par Stéphane Varupenne, l’opéra de Nicolaï Erdman, censuré en 1930, dresse le portrait d’une société stalinienne qui avait toutes les raisons de se réprimer. Trop caricatural.
« Le Suicidé », mis en scène par Stéphane Varupenne, à la Comédie-Française jusqu’au 2 février.
« Racine carrée du verbe être » de Wajdi Mouawad
Wajdi Mouawad reprend un spectacle déjà présenté à la Colline. A travers cinq personnages qui n’en font plus qu’un, le réalisateur raconte le sort d’une famille libanaise dévastée par l’explosion du 4 août 2020 à Beyrouth. L’éclat de la mise en scène et la richesse des trajectoires font oublier une partie de la lourdeur de l’écriture.
« Racine carrée du verbe être », texte et mise en scène de Wajdi Mouawad, au Théâtre de la Colline (75020) jusqu’au 22 décembre.
« Larmes » de Caroline Guiela Nguyen
Entre Paris, Mumbai et Alençon, le réalisateur retrace la confection d’une robe de mariée de princesse. Son spectacle est une entreprise, un conte choral large et populaire, d’une rare précision.
Lacrima de Caroline Guiela Nguyen, à la Comédie de Reims du 20 au 21 novembre, au Théâtre du Nord à Lille du 7 au 11 décembre, à la Scène nationale de Douai les 18 et 19 décembre, à l’Odéon de Paris à partir du 7 janvier au 6 février 2025…
Danse
“Routade” di Olivia Grandville
Sept danseurs déconstruisent les tâches liées à leur genre. Une chorégraphie appliquée qui masque mal le manque d’originalité sur un sujet fréquemment abordé.
« Débandade » d’Olivia Grandville, Chaillot le 30 novembre au théâtre Liberté de Toulon, le 18 janvier à l’Equinoxe de Châteauroux
Seul sur scène
« La fin du commencement » de Solal Bouloudnine
Dans la chambre de son enfance reconstituée sur scène, Solal Bouloudnine plonge, à travers une passionnante galerie de personnages, dans ses années 90 hantées par la mort de Michel Berger.
“La fin du début” par Solal Bouloudnine au théâtre Lepic (75018) tous les lundis, mardis à 21h et dimanche à 19h30. Jusqu’au 5 janvier.
Musical
“La Haine” di Mathieu Kassovitz e Serge Denoncourt
Transposée dans la France de Bardella et de “Justice pour Adama” à l’ambition ultra-fédératrice, portée en live par de jeunes rappeurs et breakers, l’œuvre de Mathieu Kassovitz enflamme à nouveau la salle, trente ans après sa sortie au cinéma, la Seine musicale.
“Oh mon Dieu, rien n’a changé jusqu’à présent” direction artistique et direction par Mathieu Kassovitz et Serge Denoncourt à la Seine musicale (92100) jusqu’au 5 janvier, 15 et 16 novembre à Lyon puis en tournée nationale.
Trouver tous les films, séries et sélections musicales…du département de la culture.
Related News :