Par
Edwin Bleunven
Publié le
10 novembre 2024 18h56
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Seguire Le Républicain Sud-Gironde
Depuis son arrivée dans le sud de la Gironde, il y a 20 ans, Daniel a créé une sorte de petit musée caché dans son garage.
Une pièce qu’il préfère garder endroit secrettout comme son identité, pour préserver sa panoplie.
ChanelClarins, Ruinart, Yves Saint Laurent… Ce temple du carton de luxe regorge de trésors. UN collection originale créé de toutes pièces par cet ancien directeur de production d’une usine de cartonnage.
Une collection unique et luxueuse
« Je pense que je suis le seul au monde à posséder une telle collection », avoue Daniel, un habitant du quartier de Podensac. Dans une partie de son garage, il a aménagé un petit musée privé. Où l’on trouve des coffrets de parfum, de cognac, de cigarettes, etc.
Dans sa collection, certaines boîtes en carton contiennent plus de 100 ans. D’autres sont à l’intérieur velourscertains en satin. Les modèles exposés disposent de boîtes de toutes tailles, de toutes couleurs et s’ouvrent différemment selon les commandes.
Certains contiennent poudres de riz parfumé par Hermès. D’autres, une fois ouverts, le deviennent miroirs à trois faces et celui, juste à côté, une fois fermé donne l’illusion de trois livres rangés dans une bibliothèque.
Parfums, cognac, champagne
Tous les murs et un couloir qui traversait la pièce étaient recouverts de cartons de toutes sortes contenant des flacons de parfum, des flacons de cognac ou Champagnemais aussi des bouteilles de Chanel, Lalique, etc.
« Certaines des pièces ici sont unique au monde » confie le collectionneur en montrant une boîte bleue contenant un flacon de parfum. Celui-ci est unique car tous les autres ont été jetés. En effet, entre la commande et la production du packaging de luxe, la société sponsor a fait faillite. Daniel était le seul à en conserver une copie.
2 000 cartons collectés tout au long de sa carrière
Mais comment ce Girondino a-t-il pu devenir propriétaire de plus que ? 2 000 cartonsdes produits de luxe ? Il fut simplement, pendant plus de dix ans, directeur de production d’une usine de cartonnage en Seine-et-Marne. Il n’avait pratiquement aucune formation. Mais cela ne l’a pas empêché d’exceller dans son domaine.
Je suis tombé accidentellement dans la boîte.
Grâce à sa formation, Daniel a obtenu un CAP derégulateur d’équilibre . Un métier en mécanique qui lui permet de se faire remarquer auprès d’un client pour qui il travaille et qui lui propose de travailler presses à papier et du carton.
Découvrir le monde du carton
Il découvre alors le monde du carton. Un premier contact qui le laisse perplexe.
Au début, quand j’ai vu qu’ils jetaient les cartons à cause d’un microdéfaut, je leur ai dit “Mais vous êtes fous !”
Si la passion du carton n’est pas là, l’envie de le faireinventer les choses sont présentes.
« Nos machines ne pouvaient fabriquer que des boîtes carrées ou rectangulaires. La société Clarins, spécialisée dans les produits de beauté, a créé un projet de coffrets coupés en biais. Mon patron de l’époque est venu me présenter ce projet et m’a consulté pour savoir si je pouvais relever ce défi. J’ai dit que c’était possible », se souvient le mécanicien.
La nouvelle s’est également répandue parmi les autres fabricants de carton et les gens ont dit que je mentais et que je n’y arriverais pas.
Pionnier dans la production de boîtes en carton
Du coup, Daniel repense les machines, les adapte et réussit pour honorer votre commande auprès de la marque de beauté. « J’ai été le premier à adapter les machines pour réaliser différents modèles. Il y avait ce genre de boîtes fait à la main », revendique l’ancien directeur de production de la papeterie Aubert.
Une certaine maîtrise technique est possible, car Daniel connaissait ses machines par cœur et aimait « inventer de nouvelles choses ».
Durant les dix années qu’il a passées comme directeur de production, il a récupéré et boîtes de magasin et des échantillons de ses productions, mais aussi de productions antérieures à son arrivée. Il est désormais propriétaire de plus de 2 000 cartonsde produits de luxe qu’il chérit. A l’abri des regards indiscrets.
Chanel, Paco Rabanne, Hennessy, Cartier, Chivas… ils sont tous présents sur les étagères du petit débarras éclairé par des dizaines de publicitéslumineux pour mettre en valeur ces curiosités.
Paire de gants blancs et pansements anti-humidité
Après le rachat de son entreprise par une société américaine puis sa liquidation en 1999, Daniel prend sa retraite à l’âge de 57 ans. Maintenant vieilli 82 ans prend soin de ces pièces soigneusement agencées.
Avant de déplacer ou de toucher une caisse, il enfile une paire gants blancs. Dans chaque carton il laisse des pansements anti-humidité. Seul bémol ? Il est le seul à connaître l’histoire et les particularités de chaque pièce. Pas d’étiquettes ni de panneaux de musée.
« Ce serait trop long de tout référencer », coupe Daniel lorsque la question est posée.
Il espère cependant qu’un jour sa collection sera récupéré dans un muséepour qu’il ne soit pas perdu à jamais. « Mon souci, c’est qu’en mourant, je risque que tout finisse à la poubelle… », conclut l’octogénaire avec inquiétude.
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