Didier Wampas, JP Nataf, Catherine Ringer, Oldelaf, Albin de la Simone, Flavia Coelho, La Rue Kétanou, Guizmo de Tryo, Les Ogres de Barback… Les grands noms de la chanson française sont nombreux dans le livre-disque « Mon P’tit » loup », sorti le 25 octobre et qui connaît déjà un franc succès. Chacun intervient dans cette compilation de manière adaptée à tous les âges, en musique et sur papier, pour lutter contre les violences sexuelles envers les enfants.
Si le sujet est délicat, c’est bien le combat du Brestois Nicolas Puluhen, qui est à l’origine de l’ouvrage. Ce musicien, aujourd’hui expatrié à la Réunion, avait déjà livré son touchant témoignage, en mars 2023, à travers un livre préfacé par Pierre Perret (« Mon P’tit Loup », aux éditions Maïa). Il a notamment décrit l’inceste qu’il a vécu, la première fois alors qu’il n’avait que 5 ans, et les conséquences sur le reste de sa vie.
« Mon P’tit Loup est aujourd’hui une association sans frontières », glisse le Brestois de 53 ans, revenant « au pays » qu’il avait fui pendant des années « pour trouver un havre de paix et évacuer ces choses douloureuses de là.” enfance “. « Il ne s’agit pas de groupes de discussion, mais de développer des ateliers d’écriture, de musique ou d’arts visuels pour favoriser la liberté d’expression, le tout encadré par des psychologues et des coachs. L’idée est d’amener les gens à traduire leurs traumatismes ou à détecter des situations. On parle de gestion de la colère, d’estime de soi… Parce que nous intervenons aussi dans le cadre scolaire… Il est aussi malheureusement rare que, dans une classe, un enfant ne vienne pas vers moi en fin de séance. »
L’idée de ce nouvel album est venue d’un atelier d’écriture à Mayotte, d’où est né un premier titre, « Le Monde est à toi », dans lequel les enfants chantent « Mon corps est à moi ». Un titre qui a été enregistré avec le chanteur Polo et son groupe Minibus. « L’idée de faire un album, de préférence avec des artistes reconnus, a immédiatement germé », raconte le Brestois, qui a organisé de nombreux concerts à Brest avec l’association Vert Lézard, et le fait encore aujourd’hui à l’étranger. Il a fini par convaincre « des amis comme Guizmo de Tryo, Les Ogres de Barback ou Didier Wampas », mais aussi des artistes qu’il ne connaissait pas, comme Catherine Ringer ou JP Nataf, « qui ont été immédiatement touchés par le projet ».
17 titres originaux offerts à l’association
Chaque artiste a ainsi composé ou exhumé une composition originale de ses carnets, à l’exception de Didier Wampas qui reprend “L’Aigle noir” de Barbara, Albin de La Simone “qui a réenregistré un titre sorti il y a des années”, et Flavia Coehlo qui reprend “Mon P’tit Loup”, de Pierre Perret. Les 17 titres inédits ont été gracieusement offerts à l’association Mon P’tit Loup. Chaque titre est accompagné dans le livre d’une interview et d’un regard sur chaque artiste sur sa chanson ou son interprétation du thème, qui met en lumière les paroles et la musique. « J’aimerais que ce disque soit un outil pédagogique pour les enseignants et les professionnels de l’enfance, pour permettre aussi la liberté d’expression », observe Nicolas Puluhen.
L’album, tiré à 5 000 exemplaires (presque tous épuisés en deux semaines ; une nouvelle édition sera lancée), a attiré l’attention de la mairie de Paris, qui a invité ce collectif unique à chanter au théâtre de la Concorde le 25 novembre, dans le cadre du dixième anniversaire de l’Observatoire de Paris sur les violences faites aux femmes. A cette occasion, la danseuse Charlotte Arnould, qui mène une bataille judiciaire contre Gérard Depardieu pour viol, rejoindra Catherine Ringer dans la représentation de “L’Aigle Noir”.
« L’entrée est gratuite, mais sur réservation », explique Nicolas Puluhen, qui prévoit déjà de sortir le deuxième tome de la compilation l’année prochaine. Pourquoi pas avec des Brestois comme Miossec ou Matmatah ?
Pratique : « Mon P’tit Loup : le livre-disque », 25 euros, disponible dans toutes les librairies francophones et sur le site internet mon-ptit-loup.com.
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