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Le plasticien suisse Daniel Spoerri, père de “Eat-Art”, est décédé à l’âge de 94 ans

Le plasticien suisse Daniel Spoerri, figure du mouvement artistique du « Nouveau réalisme » et père du « Eat-Art », qui consiste à fixer les traces d’un repas dans une œuvre, est décédé, a annoncé mercredi le Centre Pompidou. Il avait 94 ans.

“Nous sommes profondément attristés par le décès de Daniel Spoerri, figure emblématique et membre fondateur du Nouveau Réalisme”, a déclaré sur X le musée d’art moderne et contemporain.

« Son regard unique sur l’art, à travers ses ‘peintures pièges’ et ses assemblages inattendus, a su capturer l’instant, l’ordinaire et le surprenant. Son héritage restera une Source d’inspiration et de réflexion singulière », a poursuivi l’institution.

Vaisselle

L’artiste suisse d’origine roumaine né le 27 mars 1930 sur les rives du Danube à Galati (est de la Roumanie) est connu pour ses natures mortes en trois dimensions liées à l’art de la table.

Le principe est simple : à la fin d’un repas, Daniel Spoerri fige, en les collant sur le support, les traces de ce repas (couverts, assiettes, restes alimentaires, emballages…). Il appelle cela « Eat Art » des œuvres et des actions mettant en scène la nourriture et nos habitudes alimentaires.

>> A voir, une rencontre avec Daniel Spoerri dans son « jardin extraordinaire » :

Le Jardin extraordinaire de Daniel Spoerri / Illico / 8 min. / 17 mai

Mouvement du « Nouveau Réalisme »

Avec ce concept, Daniel Spoerri fonde le mouvement du « Nouveau Réalisme » en 1960 aux côtés d’artistes comme Yves Klein, Arman, Raymond Hains et Jean Tinguely.

Daniel Spoerri est même allé jusqu’à diriger un véritable restaurant à Düsseldorf (Allemagne) entre 1968 et 1972, où les clients qui en avaient les moyens pouvaient repartir avec leur propre travail.

Il double l’initiative avec la création de la Eat Art Gallery où des artistes comme Ceésar, Ben et Arman exposent des créations éphémères comestibles tandis que des peintres comme Pierre Soulages participent à certains de ses banquets.

Series of “trompe l’oeil”

Mais l’artiste cherchera à se débarrasser de cette étiquette de « sale Dish Artist ». Dans sa série de trompe-l’œil, il pose un objet réel sur une toile ou une tapisserie chinée aux puces et interroge les frontières entre réalité et illusion.

Ses œuvres ont fait l’objet d’une rétrospective dans de nombreux musées, dont le Centre Pompidou à Paris dans les années 1990. Plus récemment, en 2021, le Musée d’Art Moderne et Contemporain (Mamac) de Nice lui a consacré une grande exposition.

ats/afp/olhor

 
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