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l’absurdité du monde selon Bénédicte

Caricatures de presse

L’absurdité du monde au bout du crayon de Bénédicte

Troisième recueil pour l’éditorialiste du « 24 Heures », qui couvre l’actualité depuis dix ans pour le quotidien vaudois.

Publié aujourd’hui à 12h34

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Bref:
  • Bénédicte fête dix ans de dessins pour le quotidien « 24 Heures ».
  • Elle publie une nouvelle sélection de dessins ironiques et poétiques.
  • L’artiste évite la morale, préférant l’absurde et l’humour.

Bénédicte commente depuis dix ans l’actualité du bout de son crayon pour le quotidien « 24 Heures ». “Maintenant, je n’ai plus peur de ne pas pouvoir le faire.” Il faut se méfier de ses traits arrondis et de ses personnages bon enfant qui cachent souvent un sarcasme plutôt lunaire. Le dessinateur ne s’en cache pas : « J’aime beaucoup les dessins quand ils commencent à devenir absurdes. »

Pour célébrer cette décennie passée à croquer l’actualité trois fois par semaine pour « 24 Heures » – avec quelques petites infidélités à « Vigousse » – la dessinatrice de presse publie une troisième sélection de ses dessins pour le quotidien vaudois. Oui, celui que vous lisez en ce moment… Un nouveau recueil de vignettes sarcastiques, espiègles et poétiques, qui évitent habilement les affrontements agressifs et préfèrent ouvrir des pièges où transparaît l’absurdité dans une ligne poétique pleine d’humour du monde tel qu’il est.

« Disons que ce que je n’aime pas, ce sont les dessins moralisateurs. Quelque chose que je ne supporte pas», concède celle qui a succédé à Raymond Burki et avec qui elle partage une forme de folie douce, peut-être un peu plus douce de son côté. Elle se souvient de l’époque où elle travaillait pour « Le Courrier » et cherchait une idée sur un avion de ligne disparu des écrans. «Je n’ai rien trouvé. Et Burki a imaginé ce magnifique dessin où quelqu’un arrive au bureau des objets trouvés avec une photo de l’avion et vous secouez la tête. C’était fabuleux.

L’une des différences les plus heureuses entre les deux artistes de l’impertinence est le fait que Bénédicte soit une femme, avec son look, sa sensibilité et ses loisirs, ce qui est plutôt bien à l’ère #MeToo. Après avoir accueilli le métier de dessinateur comme un défi, pour avoir remarqué que la bande dessinée se présentait comme « masculine », le dessinateur ne va pas s’excuser. « C’est vrai que quand il y a un sujet féministe, j’ai envie de le faire. Mais c’est comme ça pour l’environnement aussi, ça m’a toujours intéressé, bien avant qu’on ne se concentre que sur le climat.»

Ajoutons aussi une sensibilité pour la mobilité avec autant de facilité en pointant les ratés du chantier de la gare de Lausanne qu’en stigmatisant l’invasion de la ville. « Je dois être un peu masochiste parce que franchement, les voitures… Quand j’ai commencé à dessiner, je n’arrivais pas à en dessiner une. Cela m’a pris des années et des années. Donc la mobilité, oui, mais je dirais aussi la question du logement. En voiture, c’est Bénédicte qui conduit !

« Bénédicte 3, Meilleur des dessins depuis 2021 », Éd. Favre, 128 p.

Boris Senff travaille dans la section culturelle depuis 1995. Il écrit sur la musique, la photographie, le théâtre, le cinéma, la littérature, l’architecture et les beaux-arts.Plus d’informations @Sibernoff

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