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Comment survivre à un autre mandat de Trump

Donald Trump a été réélu président des États-Unis. Malgré son penchant pour le fascisme et l’autoritarisme, sa campagne de peur, ses mensonges répétés.


Publié à 3h29

Mis à jour à 6h00

La grande majorité des Québécois – 73 %, selon un récent sondage Environics⁠1 – a soutenu Kamala Harris. Vous en faites partie et le résultat vous déprime ? Vous ne savez pas comment vous allez traverser quatre années supplémentaires de Trump à la Maison Blanche ? Voici un guide pour survivre (mentalement) à ce deuxième mandat.

Un choc normal

Avez-vous l’impression que la joie autour de vous s’est soudainement dissipée ? Ne pas paniquer.

« C’est une réaction normale, ce n’est pas irrationnel. C’est normal d’être choqué par quelque chose de choquant», explique Kaspar Schattke, professeur de psychologie à l’UQAM.

Si l’élection de Donald Trump vous touche autant, c’est probablement parce qu’il s’attaque à des valeurs qui sont importantes pour vous – et pour la majeure partie de la société québécoise – comme la démocratie, le respect d’autrui et les droits des femmes.

«Cela touche à nos valeurs fondamentales», affirme Roxane de la Sablonnière, professeure de psychologie à l’Université de Montréal et spécialiste en psychologie sociale.

Il est donc normal d’être en colère et de mauvaise humeur pendant quelques jours.

Mais si ce nuage noir envahit votre quotidien pendant des semaines et que vous avez de la difficulté à fonctionner, il peut y avoir un problème plus important qui nécessite une aide extérieure, estime la psychologue Geneviève Beaulieu-Pelletier. Il existe plusieurs ressources telles que des lignes de crise. Si nécessaire, vous pouvez également consulter un psychologue.

Trouver une ligne d’assistance

Vivre sa déception, identifier ses émotions

Prenez le temps de vivre votre déception.

Il y aura sans aucun doute de la tristesse, de la colère et de l’impuissance. « Il faut identifier nos émotions et les exprimer », explique la psychologue Geneviève Beaulieu-Pelletier. Une bonne façon de le faire : écrire ce que vous ressentez. Pour un statut Facebook, ou simplement pour vous-même.

Attention, vivre ses émotions ne signifie pas participer à toutes les discussions de bureau autour de Donald Trump. « Nous pouvons fixer nos limites. Nous choisissons les personnes avec qui nous en parlons. On peut simplement répondre : « Je suis déçue, mais je ne veux pas en parler », affirme la psychologue Geneviève Beaulieu-Pelletier, professeure agrégée à l’UQAM.

Prendre du recul

Prendre du recul (« réinterpréter la situation » en psychologie) est une stratégie de régulation émotionnelle généralement efficace. «On se donne le temps de réfléchir, de digérer la situation, de la comprendre», explique la psychologue Geneviève Beaulieu-Pelletier.

Dans le cas de Donald Trump, prendre du recul peut signifier se rendre compte qu’il ne sera pas tout-puissant : le système politique américain a des contre-pouvoirs.

Agir selon vos valeurs

Une fois le choc passé, il est temps d’agir.

Pensez à vos valeurs fondamentales, celles qui sont en conflit. Et agissez en conséquence.

«Essayez de poser des gestes concrets dans votre quotidien qui vous rapprochent de ces valeurs», explique la professeure Roxane de la Sablonnière. S’il s’agit du respect des autres, que puis-je faire dans ma vie pour promouvoir le respect des autres ? »

Il peut s’agir d’actions dans l’espace public, comme participer à une manifestation pour une cause qui vous tient à cœur, comme les droits des femmes.

À plus petite échelle, vous pouvez également poser des gestes dans votre quotidien. « Si le respect des autres est une valeur importante pour vous, cela peut être aussi simple que d’écouter un ami », explique M.moi de la Sablonnière.

Vous êtes impuissant face aux décisions de l’administration Trump qui pourraient heurter vos valeurs. Mais vous contrôlez vos actions. «Avoir un réel impact autour de soi, à petite échelle, permet de sortir de ce sentiment d’impuissance», estime la psychologue Geneviève Beaulieu-Pelletier.

Une mise en garde : ne prenez pas non plus le sort des États-Unis sur vos épaules. “L’idée est de se rapprocher de nos valeurs avec nos capacités et nos ressources”, précise M.moi de la Sablonnière.

Mangez équilibré d’informations trumpiennes

Comme Donald Trump fait souvent la une des journaux, cela peut vite devenir très lourd pour les citoyens troublés par son élection.

Dans ce cas, mieux vaut ne pas être constamment exposé à chaque déclaration de Donald Trump, pour ne pas trop le laisser envahir notre routine informationnelle.

Il faut « trouver notre dose optimale d’information pour rester informé sans que cela nous angoisse. Nous voulons être informés, mais pas dépassés», explique la psychologue Geneviève Beaulieu-Pelletier.

Comment trouver cet équilibre délicat, qui varie selon chaque citoyen ? En « consommant des informations de manière équilibrée provenant de sources d’information crédibles et fiables », déclare M.moi Beaulieu-Pelletier.

Et arrêter complètement d’en apprendre davantage sur les États-Unis ? Pour les gens qui aiment être informés, cela s’appelle le déni. “Le déni n’est pas une stratégie utile à long terme, notre anxiété persiste toujours”, déclare M.moi Beaulieu-Pelletier.

Ne pas anticiper les scénarios catastrophes

Qui dit Donald Trump dit incertitude et imprévisibilité. Il va falloir s’y habituer ces prochaines années et éviter de ruminer tous les scénarios catastrophiques potentiels. « Comme nous n’avons absolument aucun contrôle sur quoi que ce soit, ce n’est pas une voie qui nous apaisera. Attendons de voir ce qui se passe. On peut alors se laisser mettre en colère», estime la psychologue Geneviève Beaulieu-Pelletier.

Donald Trump pourrait nous en montrer de toutes les couleurs au cours des quatre prochaines années.

Alors gardez ces conseils pas trop loin.

Ils pourraient (malheureusement) être utiles plus d’une fois.

1. Consultez le sondage Environics

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