Publié le 5 novembre 2024 à 21h59
Nous aimerions toujours avoir ce privilège. Être là, tout près de la forge, quand le rêve n’est plus un rêve, mais un corps, une vitesse, une lumière. A la Comédie de Genève, dès mercredi, Eléonore Bonah et Maria Clara Castioni vivent cet événement qui est une coupure dans un destin, une révolution dans une jeunesse, leur premier spectacle professionnel. Dans le lodge où ils vous accueillent, ils respirent l’air vif et boisé de Lenz, cette éblouissante nouvelle de Georg Büchner (1813-1837), cette histoire d’évasion qu’Eléonore met en scène, que sa complice scénographe, Maria Clara, inscrit dans sa clarté.
Sentez leur ardeur, ils sont débordés vingt-quatre heures avant le baptême du feu, mais ils mentent, comme des montagnards rusés au pied de la falaise. Sur ce Lenz, ils ont planté des pitons qui grattent la pierre et la font parler. Georg Büchner avait 22 ans en 1835, encore un an à vivre, mais déjà des chefs-d’œuvre en pièces attendant la postérité, sa pièce Woyzeck en particulier et cette nouvelle qu’il a écrite en pensant à l’écrivain Jakob Lenz.
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