«Je lis chaque soir une page de Marguerite Duras»

Publié le 4 novembre 2024 à 23h03

Babylone, Babylone. Le titre du double album d’Indochine, sorti en septembre après sept ans d’absence, évoque naturellement la tour éponyme. Cet épisode biblique où Dieu, punissant l’orgueil des hommes, brouilla leurs langues pour qu’ils ne se comprennent plus. Si les traducteurs automatiques ont depuis résolu une bonne partie du problème, l’époque n’a jamais été aussi cacophonique, déplore le groupe, qui épingle le chaos ambiant sur des titres où les riffs dialoguent avec la pop et l’électro : la guerre en Ukraine, les femmes iraniennes, ou encore Sanna Marin, ancienne Première ministre finlandaise de 35 ans, a été fortement critiquée pour avoir été filmée en train de faire la fête et pour sa politique anti-russe.

Si le titre de ce quatorzième album va comme un gant à Indochine, c’est aussi parce qu’après quarante ans de carrière, le groupe a aussi des airs de gratte-ciel. Un monument du rock français capable de remplir les arènes – leur prochaine tournée a fait exploser la billetterie en ligne et deux de leurs trois concerts aux arènes vaudoises en mai ont affiché complet. Car leurs tubes sont un langage commun, imprimé dans les mémoires de générations trop jeunes pour avoir connu la new wave. Mentionnons seulement L’Aventurier, parmi ces rares refrains sur lesquels les inconnus dansent et s’embrassent tard dans la nuit, avec Lacs du Connemara et LLes démons de minuit. “On fait toujours la fin des mariages, quand les alcooliques sont à terre”, s’amuse la chanteuse Nicola Sirkis.

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