Pianiste et compositeur sans frontières, Jean-Marie Machado se définit comme un « inventeur de la musique » . Ce qu’il aime, ce sont les projets hybrides autour de la voix.
Ses spectacles vont de l’hommage à Boby Lapointe à la sublimation des voix latines, mais il a aussi composé des oratorios, des œuvres de poche, travaillé pour le théâtre… «C’était le bon moment pour tenter cette aventure» souligne.
La falaise de demainc’est sa première œuvre dans laquelle se mêlent le breton, l’anglais et le français. Avec une musique écrite dans l’esprit de la musique improvisée, “qui ouvre vers des registres inattendus” .
Il sera interprété par Danzas, l’orchestre du compositeur, avec un quintette à vent, un sextet à cordes, piano, guitare, batterie et accordéon, « qui apporte une couleur populaire et émouvante », explique ce natif de Tanger (Maroc), résident dans la baie de Morlaix (Finistère) depuis 2008.
Un amour impossible
Jean-Marie Machado a commandé le livret au narrateur Jean-Jacques Fdida. « Un drame, car le public aime entendre raconter des histoires, il aime s’attacher aux personnages. »
La falaise de demain raconte un amour impossible, avec jalousie, passion extrême et meurtre sur fond de Première Guerre mondiale. C’est l’histoire d’un coup de foudre entre un marionnettiste anglais, venu donner un spectacle à Roscoff (Finistère), et une femme agressée par un monstre qui ne supporte pas le fait de pouvoir regarder un autre homme. « Cela remet en question le concept de cruauté sur Terre et la manière dont nous pouvons nous en débarrasser. Si nous n’y parvenons pas, pensons à un autre endroit : celui de l’éternité…”
« Une aventure en territoire inconnu »
Le compositeur a choisi de mélanger des voix lyriques, mais aussi des voix d’artistes musicaux et chantants. Il a invité Nolwenn Korbell : “C’est un défi, une aventure en territoire inconnu, qui fait grandir et avancer”, accueille l’actrice, compositrice et interprète bretonne.
C’est la première fois qu’une œuvre est créée en breton, sa langue maternelle. « C’est l’occasion de faire vivre cette langue, de l’écouter, de l’accepter. Le faire jouer dans un environnement comme l’opéra n’est pas une mince affaire. »
Jean Lacornerie met en scène ce projet atypique : « Quand je suis arrivé, Jean-Marie Machado n’avait pas encore commencé à composer, j’ai vu comment la musique peut changer la lumière du livret. »
Le metteur en scène fait monter sur scène, comme dans un amphithéâtre, les dix-huit musiciens de l’orchestre. « C’est à moi d’aiguiser l’écoute du spectateur. J’ai la chance que la musique soit très visuelle. On voit la mer, les paysages. C’est également très vital. Le mélange des langues ajoute également au charme du spectacle. »
Du 7 au 10 novembre, à l’Opéra de Rennes, opera-rennes.fr/fr. Du 26 au 1er févrierET Marzo 2025 a Nantes, il 24 aprile ad Angers, poi a Créteil, Tourcoing.
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