Entretien avec Cyrille Loua, président de l’Association culturelle Tremplin Gospel

Le 26 octobre 2024 vous avez organisé la troisième édition de votre spectacle Gospel à Casablanca. Quel est le but de votre programmation artistique ?

Le concert Gospel « Croissance » est organisé chaque année au Studio des arts Vivants de Casablanca. Et chaque année nous espérons faire mieux ou aller plus loin que la précédente, d’où le titre « Croissance ». Donnons un thème particulier au concert. C’est devenu une habitude.

La première édition était « Sans Limites », la deuxième « Beyond Borders » et cette année « Victory Songs ». Nous essayons, à travers le chant, la danse, le mime… de mettre en valeur tout ce qui est commun à l’humanité, tout ce qui transcende les couleurs de peau, les religions, les cultures, les frontières. Notre message c’est la joie, l’émotion, les larmes, le rire, la danse, la paix, la vie… tout ce que Dieu nous a donné gratuitement, tout ce qui n’a ni couleur ni nationalité, ce sont des cadeaux à partager. C’est pourquoi nos concerts sont des voyages à travers différentes langues, styles, rythmes de plusieurs continents et de multiples langues. N’oublions jamais de faire un clin d’oeil au Royaume du Maroc qui nous accueille tous

Une centaine d’artistes représentant différents styles artistiques se sont produits à cette occasion, comment préparez-vous exactement cet événement ?

La préparation du concert dure plusieurs mois. On commence vers février, je rappelle par la même occasion que le concert a généralement lieu en octobre. C’est près de 10 mois de préparation pour toutes les équipes (chant, création scénique, musiciens, chorégraphes, etc.). Nous sommes une cinquantaine de personnes qui sont membres à part entière de l’association et parfois nous nous tournons vers des bénévoles pour nous aider à préparer le concert. Au final, le concert de « croissance » compte une centaine de personnes en action et aucun d’entre nous n’est artiste à plein temps. Tremplin Gospel, en effet, est une association culturelle qui rassemble des travailleurs et des étudiants, tous bénévoles.

Des instrumentistes et des chanteurs plus ou moins expérimentés, issus d’horizons culturels différents, travaillent ensemble. Ce n’est pas toujours facile de trouver du temps libre mais avec la grâce de Dieu on y arrive. Nous répétons le week-end ou souvent en mode travail, notamment dans la nuit du vendredi au samedi.

Pouvez-vous nous parler de l’activité artistique de votre concert ?

Nous faisons principalement du Gospel que nous n’hésitons pas à revisiter à la sauce de nos cultures et de nos influences, ce qui donne chaque année un spectacle unique, différent, très varié et riche. Mais l’Évangile, qui signifie bonne nouvelle, a un fondement spirituel. Et c’est pourquoi nos chansons parlent de valeurs spirituelles telles que l’amour, le pardon, la paix, la tolérance, l’espoir, la foi etc.

Cette année, toutes les chansons composées ou interprétées avaient un thème commun : « la victoire ». Parce que nous croyons que ceux qui vivent ne sont pas ceux qui luttent, mais ceux qui triomphent. Et cette victoire n’est pas un privilège de certains, mais un don de Dieu à tous.

Celui qui vit est celui qui triomphe des limites, des différences, celui qui dépasse les barrières pour embrasser la coexistence.

Lors de votre prestation, les équipes qui se sont succédées sur scène ont brandi différents drapeaux, dont celui du Maroc. Quels messages souhaitiez-vous transmettre aux téléspectateurs ?

Nous comptons plus d’une dizaine de nationalités dans le groupe, d’Afrique de l’Ouest (Gabon, Côte d’Ivoire, Burkina, Mali, Ghana, Togo, Bénin), d’Afrique Centrale (RDC, Congo Brazza, Cameroun, Gabon, Centrafrique, etc.), mais aussi du Kenya, de Madagascar, d’Haïti, etc. Gospel Tremplin rassemble des jeunes de moins de 20 ans mais aussi des hommes de famille de plus de quarante ans, des filles mais aussi des mamans.

C’est un véritable trésor et un petit laboratoire où l’on peut expérimenter la coexistence. Nous essayons de communiquer ce message à travers notre musique en disant qu’il est possible de vivre ensemble. Notre plus grande joie est de voir, comme ce samedi 26, une salle remplie de gens de tous horizons, dansant et chantant d’un seul cœur. C’est un bonheur qui nous récompense plus que tout et nous rappelle que nous sommes liés par un lien d’amour.

Quelles sont vos perspectives pour la prochaine édition ?

Nous organiserons la quatrième édition de Croissance en 2025 et nous espérons, avec l’aide de Dieu, trouver un lieu plus grand pour accueillir davantage de personnes à cette belle fête de la coexistence. En fonction des disponibilités de l’équipe, nous prévoyons également de participer à d’autres projets artistiques et concerts organisés par des tiers.