l’essentiel
Le Salon des Arts et du Feu se déroule du 1er au 3 novembre à Martres-Tolosane, avec Christian Ghion comme invité d’honneur. Le designer parisien, qui occupe une place importante dans son secteur en France et à l’international, signe une exposition avec Michel Goldstyn à l’occasion de cette grande rencontre de la céramique et de l’artisanat.
N’avez-vous pas toujours été designer ?
J’étais à l’origine avocat, mais j’étais un très mauvais étudiant en droit. Pour des raisons personnelles et relationnelles je me suis tourné vers le design. Je prétends vraiment être un designer.
Quel genre d’objets dessinez-vous ?
Je préfère dessiner une tasse à café qu’un vase, un vase qu’une chaise et une chaise qu’un canapé. Plus les objets sont petits, plus je dois chercher un moyen de les rendre intelligents. D’une certaine manière, je suis un peu obsédé par la fonctionnalité, pas du tout comme un artiste. Bien sûr, parfois, c’est lié. Tant qu’on y est, autant faire des choses sympas, harmonieuses, poétiques et amusantes. Mon métier est de créer des objets fonctionnels avec une touche d’âme en plus.
Lire aussi :
“Une tradition majolique consolidée depuis trois siècles” : le Salon des Arts et du Feu prépare sa 23e édition à Martres-Tolosane
Vous ne vous considérez pas comme un artiste ?
Je dis toujours que je fais un travail artistique sans être artiste. Et puis il y a mille designers différents, il y a des gens qui font un travail totalement artistique pour des galeries. Et puis, à l’autre bout de la chaîne, se trouvent les designers qui conçoivent les téléphones et les machines à laver. Les machines à laver ne m’intéressent pas, mais mon rêve serait de concevoir pour Ikea, par exemple. J’aimerais concevoir des produits très simples, très modestes, comme la chaise la moins chère de la planète.
Avez-vous également réalisé d’importants projets de décoration d’intérieur ?
Je fais de la décoration d’intérieur, mais ce n’est pas ce qui me met à l’aise. C’est Chantal Thomass qui m’a appelé pour faire sa boutique. Je ne m’y attendais pas du tout. C’est une personnalité qui m’a beaucoup marqué dans les années 80 et 90. Il avait perdu le nom de son entreprise et lorsqu’il l’a récupéré, il m’a demandé d’ouvrir son premier magasin, ce que j’ai fait. De fil en aiguille, je me rends dans les boutiques de Jean-Charles de Castelbajac. Puis j’ai rencontré Pierre Gagniare et avec lui j’ai créé une dizaine de restaurants à Dubaï, Hong Kong, Shanghai, Paris… Mais toujours une architecture d’intérieur commerciale. Je ne travaille pas avec des particuliers, c’est trop compliqué.
Lire aussi :
Salon des arts et du feu : deux artistes en résidence au lycée Martin Malvy à Cazères
Qu’est-ce qui vous a amené à Martres-Tolosane ?
C’est ma rencontre avec Michel Goldstyn. Nous avons beaucoup de points communs, nous avons la même philosophie de vie et les mêmes intérêts. Un jour, il proposa au maire de Martres-Tolosane de m’inviter au salon. Nous avons eu l’idée de faire une exposition commune. C’était pour moi une manière de rendre hommage à notre amitié avec Michel et à nos quelques années de collaboration. A partir de là on s’est dit qu’on investirait dans l’espace du Grand Presbytère. Nous présentons à la fois des pièces personnelles, mais aussi des pièces réalisées ensemble dans son atelier. On retrouvera sensiblement le même type d’éléments sur le salon.
Related News :