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Les sept BD et romans graphiques de la rentrée à ne pas manquer

Le secteur de la bande dessinée et du roman graphique continue de séduire un large public. En 2023, les Français ont acheté plus de 75 millions d’albums. Voici notre sélection non exhaustive pour la rentrée.

« Le journal de 1985 » : Xavier Coste, auteur majeur

C’est le roman graphique de tous les superlatifs. Xavier Coste prouve, s’il en était besoin, qu’il est l’un des auteurs majeurs de la bande dessinée. Après le remarquable 1984, il revient avec une œuvre à la fois personnelle et fidèle à l’univers orwellien anxiogène. Xavier Coste imagine une suite à 1984, roman dystopique de George Orwell. Nous ne sommes plus dans une adaptation mais plutôt dans une création originale glaçante. Grâce à son dessin désormais reconnaissable, Xavier Coste, avec Philip Börgn, nous plonge dans un Londres oppressant où tente de s’élever une rébellion contre le Parti. Tout commence lorsque, dans sa fuite, un homme qui vient de peindre un visage géant sur un mur perd un livre. La machine policière s’emballe, des vies sont écrasées. Le journal de 1985roman graphique ambitieux et époustouflant.

«Le journal de 1985», Xavier Coste and Philip Börgn, Sarbacane, 29 euros

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Couverture de la bande dessinée « Le journal 1985 » de Xavier Coste et Philip Börgn. (Sarbacane)

« Walicho » : mes sorcières bien-aimées

Véritable coup de coeur pour ce roman graphique de Sole Otero qui repense l’histoire de l’Argentine à travers le destin de trois sorcières. Une fresque qui va de 1740 à nos jours. Trois sorcières, sœurs dotées de pouvoirs surnaturels, racontent l’histoire d’une société en proie à ses propres démons à travers neuf histoires, indépendantes mais toutes connectées. Dès leur arrivée à Buenos Aires, ces étranges sœurs (accompagnées d’une chèvre) vont marquer plusieurs destins de leur empreinte. La force de l’auteur de NaphtalinePrix ​​du Public Télévision 2023 à Angoulême, réside aussi dans sa narration poétique et fluide. Sole Otero aborde avec brio plusieurs thèmes contemporains. L’auteur a créé une œuvre complexe, sensible et d’une intelligence exceptionnelle. Enchantant.

“Ce qu’ils sont”, Sole Otero, traduction Anne Plantagenêt, Éditions Ici et là, 28 euros

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Couverture du roman graphique « Walicho » de Sole Otero. (Editions ça et là)

« Revue Comanche » : le crépuscule des anges

Tout d’abord une observation : Donnez votre avis sur Comanche est d’une grande force graphique. Romain Renard, auteur de Melville, reprend le travail de Greg et Hermann et crée une œuvre personnelle crépusculaire très convaincante. Son personnage, Red Dust, “une légende écrite dans la poussière et le sang du Wyoming », prend une autre identité et vit loin du monde. Il vieillit. Sa seule compagnie, ce sont ses souvenirs, des souvenirs qu’il essaie d’oublier. Jusqu’à l’arrivée de Vivienne. Et avec elle, le passé vient frapper à sa porte. Un étrange voyage commence. Le vieil homme n’a pas oublié son amour de jeunesse, son amour de toujours. Armé de son courage et de ses armes, il remonte le temps. Et tente de sauver un présent incertain. Revoir Comanche, un western épique.

“Revoir Comanche”, Romain Renard, Le Lombard, 22.50 euros

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Cover of “Revoir Comanche” by Romain Renard. (Editions Le Lombard)

« Pillow Man » : les secrets d’un oreiller

C’est l’histoire »d’un homme menteur qui veut rester debout pour vivre”, celui d’un ancien chauffeur routier au chômage à cause de problèmes de dos. Jean a perdu tout espoir de trouver un emploi lorsqu’il se présente à un entretien à la recherche d’insomniaques. Son uniforme ? En pyjama. Avec métier ? Oreiller vivant. Jean est Pillow Man, il prend son nouveau travail au sérieux. En offrant du réconfort aux autres, il se découvre. Stéphane Grodet nous offre une comédie non dénuée de réflexion. Oreiller Hommeune histoire au coucher. Jean, un ours en peluche presque parfait. Poétique.

“L’homme à l’oreiller”, Stéphane Grodet and Théo Calméjane, Glénat, 26 euros

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Reprise de « Pillow Man » de Stéphane Grodet et Théo Calméjane. (Editions Glénat)

« Idéal » : la dictature du bonheur

Dans cette bande dessinée presque contemplative et minimaliste, Baptiste Chaubard et Thomas Hayman nous invitent à la réflexion. Qu’en est-il du bonheur dans un monde où tout est à portée de main, de rêve ? ? La composante SF n’est qu’un moyen d’interroger cet objet obscur qu’est le désir. Nous sommes en 2160 au Japon. Partout ailleurs dans le monde, les androïdes sont devenus d’usage courant. Ici, notamment sur l’île de Kino, ils sont interdits. En apparence, le temps semble figé. En apparence seulement. Car le couple Hélène/Edo craque en silence. Un robot pourrait-il être la solution ? ? Idéal demande l’intime. Brillant.

“Idéal”, Baptiste Chaubard and Thomas Hayman, Sarbacane, 28 euros

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Couverture du livre « Idéal » de Baptiste Chaubard et Thomas Hayman. (Editions Glénat)

« Pendant une fraction de seconde » : un cheval au galop

Le cheval au galop a-t-il les quatre fers en l’air pendant les phases d’extension ? ? Eadweard Muybridge entreprend de percer le mystère à l’aide de la photographie. Nous sommes dans la seconde moitié du XIXème siècle, un jeune Anglais, Eadweard Muybridge, peu intéressé par les chevaux, émigre en Californie. Passionné de photographie, il acquiert du matériel de très bonne qualité et se lance dans une carrière hors du commun. Il réussit à filmer la course d’un cheval au galop, devenant ainsi le premier homme à apprivoiser le mouvement et à projeter un film. Guy Delisle dresse le portrait d’un homme d’avant-garde, rempli d’une passion rare. A découvrir.

« Pendant une fraction de seconde », Guy Delisle, Delcourt, 24,50 euros

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Couverture de la bande dessinée « Pour une fraction de seconde » de Guy Delisle. (Editions Delcourt)

« La 3e Kamera » : à la recherche des photos perdues

Le propos de Denis Rodier est d’une précision impressionnante, le scénario de Cédric Apikian est captivant. Les auteurs de La bombeun ouvrage traduit en 18 langues et vendu à plus de 150 000 exemplaires en France, auteur d’un ouvrage documenté sur le « Propaganda Kompanien », reporters de guerre allemands sous les ordres de Goebbels. Durant la Seconde Guerre mondiale, ces soldats de la propagande utilisaient deux caméras officielles. Certains, comme le lieutenant Frentz qui suivait le Führer en personne, cachèrent un troisième appareil clandestin, échappant à tout contrôle : la 3e « Kamera ». Nous sommes à la mi-avril [1945aroundBerlinTheRedArmysurroundsthecapitalHitlerishidinginhisbunkerHisphotographertakeshislastphotos. The 3e Cameraa controlled and gripping comic book.

“The 3e Camera”, Cédric Apikian and Denis Rodier, Glénat, 23 euros

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Cover of “La 3e Kamera” by Cédric Apikian and Denis Rodier. (Editions Glénat)

 
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