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Qui est Marie Colomb, l’étonnante Loana de la série “Culte” ?

Marie Colomb jouait Loana dans la cour de récréation. C’était en 2001, lorsque le phénomène « Loft Story » débarquait sur M6. Elle ne s’en souvenait pas – elle n’avait alors que 6 ans – mais une amie de l’époque lui a récemment rappelé ce souvenir. Vingt-trois plus tard, devenue actrice, c’est à l’écran, dans la série “Culte” mise en ligne vendredi sur Prime Video, qu’elle incarne à nouveau Loana, cette fois pour un public bien plus large.

Sa composition est aussi saisissante qu’inquiétante. D’une intonation de voix, d’un regard perdu dans le vide ou d’un mouvement furtif des lèvres, elle fait revivre les attitudes et le physique de la candidate de la téléréalité de M6 qui sont restés dans notre mémoire collective. “J’ai tellement préparé le rôle en pensant à elle… Dans la rue, j’ai essayé de marcher comme elle”, confie à 20 minutes Marie Colomb, illustrant ainsi le sérieux de sa préparation.

« Il ne faut pas échouer »

« J’ai regardé tout « Loft », beaucoup d’interviews. Le livre dans lequel elle raconte son enfance [Elle m’appelait Miette] m’a aidé. J’ai essayé de construire des ponts entre elle et moi pour y mettre du cœur, poursuit-elle. Pour la partie « imitation », je me suis fait aider par un coach pour savoir où placer la voix, comment parler… J’ai essayé de reproduire sa façon de bouger en regardant des vidéos. »

Avant le tournage, Marie Colomb n’a pas rencontré Loana, qui est créditée comme consultante sur la série. Début octobre, lorsque 20 minutes l’a interviewée, elle n’avait toujours pas eu de discussion avec celui qu’elle incarnait. Pour l’actrice de 29 ans, incarner une personne existante était « un grand défi ». Elle craignait de ne pas être « à la hauteur ». « C’est une pression particulière, ça dépasse notre ego d’acteur de juste vouloir bien jouer. Notre métier est une fiction, mais pour les gens que nous représentons et ceux qui les entourent, c’est leur vie. Vous n’êtes pas obligé de vous tromper. »

“Je suis sûr que c’est Loana”

Aux yeux des créateurs de CulteMarie Colomb était une évidence pour le rôle. “On s’est toujours dit que la représentation de Loana devait être très fidèle”, raconte Matthieu Rumani. Lors de l’écriture de la série, son acolyte Nicolas Slomka regardait Le magnétisme de Vincent Maël Cardona sorti en 2021. Marie Colomb joue l’un des rôles principaux. Nicolas Slomka a eu un flash. “Il a arrêté les images, nous a envoyé une photo et a dit : ‘Je suis sûr, c’est Loana'”, raconte Matthieu Rumani.

Un an plus tard, Marie Colomb se présente au casting. Elle venait de tourner la série Suivre réalisé par Louis Farge, le réalisateur choisi pour Culte. « Là, les planètes s’alignent. Il nous dit qu’elle est exceptionnelle, une immense actrice, qu’il s’entend bien avec elle”, se souvient Nicolas Slomka. Son passage aux tests confirme leur intuition.

A travers ce rôle, Marie Colomb souhaite « montrer plus juste Loana, dans sa complexité d’être humain », loin de l’idée « étroite » que peut se faire d’elle le grand public. Ce n’est pas la première fois que l’actrice se sent accablée d’une forme de responsabilité. En 2019, elle brille dans le rôle-titre de Laëtitiala mini-série de Jean-Xavier de Lestrade retraçant le meurtre de Laëtitia Perrais en 2011. « C’est important pour moi d’incarner des personnages féminins intéressants. Cela donne un sens supplémentaire à mon métier. Je me dis que je me bats pour quelque chose qui me semble important, que je le fais pour de bonnes raisons. A condition que le projet soit dans le bon sens et ne soit pas du sensationnalisme. »

Les castings, « une galère » avec « un bon côté »

Elle précise cependant qu’obtenir ces rôles est “souvent une question de chance” car elle doit toujours passer par le casting. “C’est compliqué, car c’est une situation très étrange, mais le bon côté c’est qu’ils me permettent d’essayer des rôles dans lesquels les gens ne m’imagineraient pas au début”, dit-elle.

Dans chaque rôle, elle montre une facette différente du précédent. La Loana de Culte n’a pas grand chose à voir avec Léna, la stagiaire du service communication de la préfecture de Paris lancée à la recherche d’un tueur en série Suivreou avec Marie, la fille du couple formé par Marina Foïs et Denis Ménochet dans Les bêtes… Pour ce film de Rodrigo Sorogoyen, elle a également reçu une nomination au Goya – l’équivalent espagnol des César – de la meilleure actrice dans un second rôle.

« Ces rôles m’ont progressivement donné de la crédibilité. Dans le métier, on dit de moins en moins « Qui est-elle ? », je pense. Mais on ne me propose pas non plus de rôle sans casting”, explique-t-elle. Elle aimerait aussi sa performance dans Culte sera un tournant : “Je me dis que c’est une série qui se voit, j’espère que les gens penseront à moi pour autre chose”.

“Je suis arrivé à Paris avec un sac à dos et mille euros en poche”

Elle rêve d’un rôle « comme Erin Brockovich » ou d’autres « pour lequel il faut apprendre des choses. Celui d’une sportive de haut niveau, par exemple. La comédie, registre dans lequel elle n’a jamais essayé, lui plairait « énormément » : « J’admire les acteurs de comédie parce qu’il faut avoir un rythme particulier et ce n’est pas facile. « .

Pour l’avenir, elle essaie de ne pas se mettre trop de pression. Elle rappelle que, pour le moment, elle a gravi les échelons « petit à petit, mais de belles marches quand même ». Celle qui est montée sur scène pour la première fois à l’âge de 6 ans et « en est tombée amoureuse », s’est donnée les moyens de réaliser son rêve. Originaire de la campagne – elle a grandi « à une heure au sud de Bordeaux » – elle choisit le théâtre au lycée mais, à 18 ans, ne sait pas trop où aller.

« J’ai tourné dans un premier clip. Le réalisateur m’a dit : ‘Marie, fais du cinéma, va à Paris'”, explique-t-elle. Pendant un an, elle enchaîne les petits boulots, dont un dans un Flunch, pour économiser de l’argent. Et puis, il y a dix ans, elle a lancé une attaque contre la capitale. « C’est le cliché total : je suis arrivée avec un sac à dos et mille euros en poche », sourit-elle. Pourtant, les clichés sont parfois le point de départ des plus belles histoires.

 
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