Pour quelqu’un qui découvre Dancalia, pouvez-vous partager votre histoire et votre style ?
Balik : « Danakil est né d’un groupe d’amis lycéens en région parisienne. Lorsque nous sortions ensemble, et cela arrivait souvent, nous nous retrouvions tous autour d’une passion commune : le reggae. Nous avons sorti notre premier album, « Microclimat », en 2006, et nous sommes devenus célèbres surtout grâce au deuxième, « Dialogue de sourds », avec des chansons comme « Les champs de roses » ou « Marley ». Nous avons créé notre propre label, Baco Records. Pour cette tournée qui durera jusqu’à mi-décembre, nous sommes treize musiciens. »
Carnavalorock est connu pour être un festival dédié au métal. Comment un groupe de reggae est-il programmé là-bas ?
«Je pense que depuis quelques temps les festivals osent de plus en plus s’ouvrir à des genres qui n’étaient pas les leurs à l’origine et je pense que c’est une chose très positive. D’un côté, avoir des genres qui ne se croisent pas habituellement est très sain et très enrichissant, c’est comme ça qu’on progresse en tant qu’artiste ; deuxièmement, cela peut contribuer à augmenter la fréquentation d’un événement et à avoir un public ouvert à la nouveauté. Personnellement je n’écoute pas forcément du métal, mais dans le groupe nous avons notre guitariste Fabulous Fab qui est un fan absolu. »
Danakil est particulièrement connu pour ses paroles stimulantes. Dans votre dernier album, « Demain peut-être », on retrouve par exemple « La démocratie bégaie » ou « Marie-Antoinette ». Pouvez-vous nous les décrire ?
« Pour « La démocratie bégaie », les dernières élections législatives ne sont qu’un exemple, j’ai cette chanson en tête depuis bien plus longtemps. Il y a encore 20 ans, on ne pouvait pas vraiment dire qu’on n’avait pas voté, c’était considéré comme une honte. Aujourd’hui la vie devient de plus en plus chère, il peut être compliqué de prendre soin de soi ou de se réchauffer et malgré le vote rien ne change et la situation empire de plus en plus. Cette chanson ne parle pas seulement de la France. Lorsque je répète « La constitution sera révisée », je fais référence à la situation au Sénégal, où j’ai vécu quatre ans, par rapport aux tensions de la fin du mandat de Macky Sall. Quant à « Marie-Antoinette », c’est une sorte d’avertissement. Quand les gens ne sont plus écoutés et souffrent, la violence risque de prendre le dessus et personne ne veut en arriver là. »
À quelles chansons pouvons-nous nous attendre à Carnavolock ?
« Un peu de tout, comme d’habitude ! » Nous ferons évidemment les plus connus, ceux que tout le monde attend. Et nous mettrons aussi beaucoup de sons du dernier album. Ce soir (samedi 12 octobre, ndlr), nous aurons notre premier rendez-vous à Marseille. D’ici à Saint-Brieuc, nous affinerons la setlist au fur et à mesure des concerts. »
Pratique
Danakil en concert ce samedi 19 octobre, à 22h, au Carnavalorock, Salle de Robien à Saint-Brieuc. Programmation et billetterie du festival sur carnavalorock.com
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