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La belle histoire du coffret à livres installé dans leur résidence par des Niçois

L’art de mettre le livre dans une boîte pour déballer le dialogue. Cela se passe à Brasilia, 13-15, rue Caïs-de-Pierlas, où les habitants écrivent chaque jour le chapitre d’un nouveau lien social. Autour d’une boîte à livres. Une véritable bibliothèque pouvant contenir jusqu’à 250 livres. Que les habitants et les étrangers assurent la vie quotidienne en empruntant, en ramenant, en déposant des livres. Comme Roger, dégringolant avec l’épaisseur Codes Da Vinci par Dan Brown, qu’il conserve soigneusement. Depuis le début de l’été, la convivialité entre résidents et usagers des cinq bâtiments rose pâle en forme de U s’est accrue.

L’auteur de cette idée ? Un copropriétaire, Jean-Charles Ghiringhelli. A cheval sur Nice et La Rochelle, commune de Charente-Maritime « où nous déposions déjà beaucoup de livres dans les cabines téléphoniques. Ici, à la copropriété, je les ai vus sur les blocs de boîtes aux lettres. Des livres qui changent de propriétaire, qui réapparaissent… Pourtant, les habitants se plaignent de la rareté des cartons à livres dans le quartier, même en ville, alors qu’en même temps de nombreux livres sont abandonnés au sort de vieux papiers. J’ai suggéré l’idée d’une boîte à livres lors de l’assemblée générale de. la copropriété. L’accueil a été positif même si j’ai subi quelques moqueries..

Tous les genres littéraires

La bibliothèque rénovée sert également de point de rencontre et d’échange entre les résidents des 5 bâtiments et même les acteurs extérieurs. Bonne matinée.

Le concept validé par la plupart des 129 copropriétaires, il fallait alors trouver un meuble. «Je l’ai trouvé dans un marché aux puces. Nous l’avons réparé, repeint. Tout ça pour moins de 100 euros. Posée sur un muret, à l’abri des intempéries, la bibliothèque à portes doubles grillagées était alors équipée de livres. “J’en ai transporté quarante et ça s’est rempli rapidement.” De tous les genres littéraires. Pour adultes et enfants. Le jour de notre visite, une cohabitation hétérogène régnait entre Les étoiles froides de Michel del Castillo, Les grandes affaires de la Ve République by Philippe Broussard and Jean-Marie Pontaut, Le Parisien par Émile Zola, Un été avec Paul Valéry de Régis Debray, Les personnages by Jean de La Bruyère, Parler anglais 4e seconde languequelques Alice de la Bibliothèque Verte, Les Miserables par Victor Hugo, Lune de miel de Christine Arnothy, Jupe-culotte par François Dorin, magazines, etc.

Flux régulier

Un carton de livres naviguant désormais en vitesse de croisière. A la satisfaction générale. Roger est ravi : « J’ai proposé cette formule il y a plus d’un an. Par souci de lecture et de discussion. Car devant le meuble à la mode, on se croise, on s’arrête, on se salue, on discute. Sous le regard intéressé de Steve, technicien de surface d’une entreprise de nettoyage : “Je pense que c’est génial, ça marche, ça aide beaucoup de gens.” Pour Christiane, « c’est une excellente idée, car ces cinq bâtiments sont occupés par des personnes âgées qui ne peuvent pas se déplacer trop loin ».

Diane et Ian, résidents secondaires anglais, adorent ce meuble auquel ils ont légué des œuvres de la littérature britannique.

Anne était libraire. A Paris et Nice. Elle rayonne : “Je suis heureux de voir que les gens apportent et consultent autant de livres.” Henri, dit « Rico », remplit les rayons de « des livres sur la guerre d’Algérie, d’Indochine, le général de Gaulle, et aussi des thrillers ».

Des chaises ?

Pas de formulaire, pas de contrôle. Nous utilisons et empruntons librement, comme bon nous semble. Bonne matinée.

Chaque mois, un tiers des livres voyagent. Certains reviennent. D’autres non. Ou sont remplacés par de nouveaux titres. Des contrôles ? Aucun. Tout est libre d’accès. Tout est gratuit. Pour les résidents et autres : « Nous avons trois infirmières qui viennent prodiguer des soins et emprunter des livres. Le facteur fait de même, note Jean-Charles. Les passants demandent s’ils peuvent entrer et piocher dans la boîte. L’intérêt était aussi de créer un lieu de rencontre. Et ce fut réussi. Certains résidents aimeraient même pouvoir désormais s’asseoir sur des chaises…

 
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