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meurtre des radios communautaires avec une réduction du budget de 10 M€

Par

Jean-Marc Aubert

Publié le

14 octobre 2024 à 10h43

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Une réduction drastique du Fonds de soutien à l’expression radiophonique -FSER- dans le cadre du budget 2025 de la proposition de loi de finances, suscite inquiétude et colère parmi radios communautaires. Un décès annoncé dans l’arène de ces radios libres incontournables.

La nouvelle a été brutale et violente, particulièrement pour Radio Aviva et aussi pour Radio Clapasdont les studios et bureaux sont situés dans le quartier des Prés-d’Arènes, à Montpellier. « C’est avec étonnement que l’association « Les Locales » et ses organisations représentatives SNRL -Union Nationale des Radios Libres- et CNRA -Confédération Nationale des Radios Associatives- viennent de découvrir le projet de Loi de Finances pour 2025. Malgré un budget de la Culture maintenu, le Fonds de soutien à la radio expression subit une réduction drastique de 35 %, soit plus de 10 millions d’euros ! », confirme l’association.

Le plan d’économies du Premier ministre

« Le projet de loi de finances 2025, présenté par le gouvernement, annonce une réduction de 35 % du Fonds de soutien à l’expression radiophonique. Cette réduction, qui s’inscrit dans le cadre du plan d’économies souhaité par le nouveau Premier ministre Michel Barnier et son gouvernement, n’est pas une simple coupe budgétaire. Elle frappe durement un secteur vital pour l’expression démocratique et culturelle de notre pays : la radio communautaire. Présentes sur tout le territoire, nos radios jouent néanmoins un rôle fondamental. Ils assurent un lien étroit avec les citoyens créant du lien social, ils favorisent la diversité des opinions, ils donnent la parole à ceux qui en sont souvent privés, ils ouvrent leurs micros aux acteurs locaux et aux élus pour informer les habitants d’une dynamique et d’un développement de leur territoire», réagit l’association Les Locales, ce lundi 13 octobre 2024.

« Piliers essentiels de notre démocratie »

Et d’ajouter que « les radios associatives ne doivent pas supporter le poids des économies imposées à la Direction générale des médias et des industries culturelles, la DGMIC.
Sur les 12 millions d’euros d’économies demandés, 10,4 millions d’euros seront entièrement pris en charge par les radios associatives locales, alors que ces dernières ne représentent que 4% du budget global dédié à la Mission Médias, Livre. et industries culturelles. Ce choix remet en question la priorité accordée à nos radios, qui sont des piliers essentiels de notre démocratie. Les radios communautaires sont un outil d’inclusion sociale et culturelle, un vecteur de cohésion, qui a toujours su évoluer avec peu de moyens. Mais aujourd’hui, c’est tout notre modèle qui est en péril.»

À Radio Clapas, c’est l’incompréhension : « les conséquences de cette forte coupure dans le fonctionnement économique des radios communautaires seront claires : impact direct sur l’emploi, alors même que nous sommes le deuxième employeur du secteur de la radio. Plus largement, c’est l’existence même de nos radios qui est menacée. Les médias locaux, garants de la diversité et du pluralisme du paysage radiophonique, risquent de disparaître totalement. Ce serait une perte irréparable pour la vie culturelle locale, pour l’accès à une information libre et pluraliste, et pour des milliers de citoyens qui trouvent dans nos radios une voix différente, alternative, ancrée dans leur quotidien. Ils représentent les médias locaux par excellence, souvent surnommés les médias du dernier kilomètre. Grâce au soutien du FSER, ils proposent une diversité inégalée de programmes réalisés par des professionnels de l’animation, des journalistes et des bénévoles passionnés. Comment comprendre une telle décision, qui risque d’étouffer les voix locales et la diversité sur nos territoires ? « .

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Cette mesure budgétaire est loin d’être comprise et acceptée : « il est d’autant plus paradoxal que c’est notre secteur, le plus vertueux, qui est la cible de cette réduction. Depuis 2002, nous avons dû faire face à une augmentation sans précédent des coûts de fonctionnement, tout en connaissant la disparition progressive des emplois aidés. Malgré cela, nous n’avons jamais renoncé à notre mission de service public, ni bénéficié d’une augmentation des aides individuelles pour le fonctionnement de nos radios. En s’attaquant à l’un des secteurs les plus vulnérables et économiquement modestes, le gouvernement semble nier ses propres engagements en matière de diversité et de proximité. Nos radios, pilier indispensable de la démocratie locale et de la vie culturelle, se trouvent aujourd’hui sérieusement menacées par cette décision, dans un contexte déjà difficile, au moment où les États généraux de l’information sont censés renforcer la liberté et le pluralisme de l’information. presse et qu’Arcom décide d’accélérer le déploiement du DAB+ dont les radios communautaires sont un moteur essentiel, la ruralité et les territoires sont au cœur des préoccupations, l’éducation aux médias et à l’information est reconnue comme un enjeu sociétal majeur, l’Economie Sociale et Solidaire -ESS- et le tissu associatif sont cruciaux pour la cohésion citoyenne. Il ne s’agit pas d’un plan économique, mais d’un véritable coup de guillotine. Cette exécution est-elle enregistrée, décidée, souhaitée et assumée ? « .

Ces radios communautaires représentent une force sur le territoire, où elles sont proches 750 y compris dans les zones rurales, de montagne, urbaines et périurbaines. Ces radios fonctionnent sur un modèle à but non lucratif, leur objectif principal étant d’offrir un service de proximité, souvent éducatif ou culturel. Ils génèrent environ 3 000 emplois directs. Ils constituent un réservoir important de nouveaux talents et s’appuient également sur le travail de nombreux bénévoles.

Bientôt les 50 ans de Clapas

« Les radios associatives ont un rôle indirect important : elles soutiennent les artistes locaux, encouragent le développement d’initiatives territoriales, comme des opérations auprès des collégiens et lycéens, et proposent des formations aux bénévoles et salariés », insistent les dirigeants et animateurs de Radio Clapas.

Mauvaise nouvelle qui intervient près de 50 ans après la naissance sur les ondes montpelliéraines de Clapas – en 1978 – la radio la plus montpelliéraine qui s’est imposée comme un acteur incontournable de la scène culturelle locale sur 93,5 FM. Une belle fête a été organisée pour ses 40 ans. Tout le monde espère pouvoir fêter ses 50 ans.

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