l’essentiel
Six étudiants ont passé la semaine à Cahors et dans ses environs pour s’entraîner à réaliser des films documentaires ethnologiques. Leur sujet : Cahors mundi ou plutôt les traces laissées par cette utopie.
Les Cadurciens les ont aperçus devant Le Jardin de Suzan ce mardi 8 octobre, et les ont croisés au marché le lendemain. Avec leur caméra et leur micro, Salomé et Zoé ne sont pas passées inaperçues.
Initiation au documentaire ethnographique
Comme quatre de leurs camarades, ces étudiants ont passé une semaine à Cahors et ses environs pour un projet pédagogique. Tous sont en deuxième année d’un master d’expertise ethnologique du patrimoine immatériel* à l’Université Toulouse Jean-Jaurès. Le but : leur faire découvrir le film documentaire ethnographique. Et plus particulièrement aux films sensoriels : peu d’explications, beaucoup de gestes filmés.
Il s’agit de la cinquième édition de ce projet. Les anciens étudiants ont travaillé sur le patrimoine du Quercy. « Truffe, pierre sèche, lavande… » énumère Nicolas Adell, professeur d’anthropologie à Toulouse. Cette année, le sujet était plus abstrait : Cahors mundi ou plutôt ce qui reste, dans les mémoires, le paysage, les gens, de cette utopie d’un monde non-violent et sans frontières. Un restaurateur arménien, un historien, un Lotois habitant le long de la route sans frontière, entre Cahors et Saint-Cirq-Lapopie… le groupe a voulu voir « la manière dont chacun s’empare du sujet ».
Une semaine intense
Et parce que filmer, ça s’apprend, la partie technique a été assurée par La Fabrique des écritures ethnographiques de Marseille. Pourtant, le patron de cette Usine, directeur de recherche au CNRS, n’est autre que le Cadurcien Boris Pétric.
Retour sur le projet : « Entre lundi matin et vendredi midi, nous avons dû apprendre à des élèves qui n’y avaient jamais touché, à utiliser l’outil vidéo, à réaliser un enregistrement », commence Nicolas Adell. « Faites une enquête », ajoute Jeff Da Silva, chercheur et enseignant en anthropologie audiovisuelle à Marseille. « Apprendre l’enquête en filmant et apprendre à monter », résume le premier, avec tout ce que cela implique d’imprévus humains et techniques : « Cela les sort de l’illusion que la recherche se fait sans contraintes ».
Trois courts métrages réalisés
Le plus difficile pour Zoé : « La concentration… Rester au courant du moindre détail… avoir toujours une longueur d’avance ». «La diversité des plans et des plans», pour Salomé. Et aucun d’eux ne connaissait Cahors mundi.
Les journées ont été longues. Lundi : entraînement technique. Mardi, ils ont filmé, peloté. Mercredi, reprise et initiation au montage. Et jeudi, chaque groupe de deux étudiants a monté son film de 5 à 8 minutes. Ils doivent être librement accessibles sur le site Internet de La Fabrique.
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