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un « coup dur » pour les radios communautaires, qui perdent un tiers de leurs aides

Sept cent cinquante radios communautaires bénéficient du Fonds de soutien à l’expression des radios locales (FSER), en moyenne à hauteur de 40 % de leurs ressources. Le coup annoncé jeudi par Rachida Dati fait froid dans le dos.

Dans les locaux d’Euradio Nantes, une radio école associative, créée en 2005, qui couvre l’actualité locale et européenne en intégrant des stagiaires et des bénévoles venus de tout le continent. Théophile Trossat for Télérama

Sophie Gindensperger

Publié le 11 octobre 2024 à 17h35

Mis à jour le 11 octobre 2024 à 19h29

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Dfroideur pour les radios associatives : le projet de loi de finances annoncé jeudi par la ministre de la Culture Rachida Dati prévoit de retirer 29% des aides du Fonds de soutien à l’expression des radios locales (FSER), les faisant passer de 35 millions d’euros en 2024 à 24 millions en 2025 .

“C’est un marteau” » précise Jean-Marc Courrèges-Cénac, co-président de l’association Les Locales, qui représente la Confédération nationale des radios associatives (CNRA) et le Syndicat national des radios libres (SNRL). « Il y a des choix qui nous questionnent. Nos radios jouent un rôle essentiel dans notre démocratie et dans la cohésion territoriale. On parle beaucoup de l’importance de la pluralité, de la diversité du paysage radiophonique, et on voit finalement qu’il est mis à mal. Cela met à mal tout le travail que nous faisons au quotidien, donnant la parole à ceux qui en sont souvent privés, et relayant le travail des acteurs et élus locaux. » Une baisse de 35% de ce fonds pourrait « mettent en danger entre 70 et 80 % des radios communautaires », assure-t-il, l’économie du secteur est déjà très fragile.

« Mission de communication sociale de proximité »

Créé en 1982, le FSER concerne environ sept cent cinquante radios communautaires, pour lesquelles ces aides représentent en moyenne 40 % de leurs ressources. Pour être éligibles, les stations ne doivent pas disposer de ressources commerciales supérieures à 20 % de leur chiffre d’affaires. Le fonds vise à permettre à ces structures locales d’assurer « leur mission de communication sociale locale avec les territoires ». Cette mission consiste notamment à encourager l’expression de différents courants socioculturels, à soutenir le développement local, à protéger l’environnement ou encore à lutter contre l’exclusion.

Cette mesure surprise contredit d’ailleurs directement l’annonce faite récemment par le ministère de la Culture – dans le cadre du plan « Culture et ruralité » – de« accroître le soutien aux radios communautaires rurales et d’outre-mer », et qui proposait justement une prime d’environ 10 000 euros par station pour les deux cent vingt antennes concernées.

Ces dernières années, les radios communautaires ont dû faire face à la disparition des contrats aidés, mais aussi supporter le coût d’une double diffusion avec le lancement de la radio numérique terrestre, qui, tant qu’elle n’est pas complètement généralisée (elle devrait l’être en 2033) , implique toujours de diffuser simultanément en FM et en DAB+, deux modes de diffusion qui nécessitent des infrastructures différentes. Les branches associatives n’ont cependant pas dit leur dernier mot : elles comptent se mobiliser et porter leur cause aux oreilles des parlementaires locaux, en espérant que des amendements puissent encore changer la donne.

 
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