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La vibrante Accra transformée en ville fantôme par le photographe Paul Addo

Il est souvent présenté à travers un seul adjectif : vibrant. Une ville qui vibre donc au rythme de sa vie économique frénétique, de ses routes, de ses fêtes, de ses couleurs. Que se passerait-il si cette capitale du Ghana était vidée de tous ses habitants, ne laissant que ses bâtiments ? C’est ce que le photographe ghanéen Paul Addo a choisi de montrer dans une série de photos qui montrent Accra comme vous ne l’avez jamais vue.

De notre correspondant au Ghana,

Un calme étrange règne sur cette artère majeure de la capitale. Seulement perturbé par le passage de quelques passants et trotros. Une atmosphère presque irréelle, que l’on ne peut observer à Accra que le dimanche matin, jour d’église et de repos pour la plupart des Ghanéens. C’est le moment que Paul Addo, 34 ans, a choisi pour sortir avec son appareil photo : « Nous sommes devant le théâtre national. Il a été construit vers 1990 environ. Je photographie ses lignes, ses dessins, son marbre. Ce sont des choses qui m’intéressent. »

Cela fait dix ans que Paul Addo sillonne le pays armé de son objectif. Une carrière qui a débuté dans les mariages et les fêtes traditionnelles, après avoir grandi dans une ferme de la région centrale, avec ses quatre frères et sœurs. Toujours entouré d’une nuée d’humains, à l’image de sa ville d’adoption, Accra. Mais cette affluence nous empêche d’apprécier le vraie beauté de la capitale.

« Parce que nous sommes toujours très occupés à nous déplacer dans la ville, nous ne pensons parfois pas à faire une pause pour voir les petites beautés qu’elle a à nous offrir. Son architecture, qu’elle soit ancienne ou moderne. Je pense que ce que je fais en sortant le dimanche, c’est capturer ce que nous négligeons parfois. »

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Une vue du Théâtre National d’Accra, Ghana. © Paul Addo

Une architecture époustouflante

Le résultat est étonnant : sur ses photos, aucun humain à l’horizon. A travers son regard, la vibrante Accra se transforme en une sorte de ville fantôme, mais toujours multicolore et bien vivante. ” Quand on s’intéresse uniquement à l’architecture, on se rend compte qu’elle est très occupée. Parfois même plus qu’un endroit avec beaucoup de monde. Quand on regarde un bâtiment, on comprend pourquoi l’architecte a décidé d’y installer un escalier. On peut regarder le design des fenêtres, des portes, c’est loin d’être ennuyeux. Parfois, je peux rester assis très longtemps devant un immeuble. »

Plus qu’un hommage au travail des architectes, les photos de Paul Addo témoignent aussi de la transformation rapide de la capitale. ” Cela va très vite, on constate qu’il y a beaucoup de nouveaux bâtiments en construction. J’ai montré à mon père une photo d’un endroit très moderne à Accra, et il m’a dit : «Oh, c’est quoiAccra ressemble à aujourd’hui ?« . Et je lui ai répondu : «Oui, c’est Accra ! »

Prochain objectif du photographe : organiser sa première exposition personnelle. Elle devrait se tenir au début de l’année prochaine, à Accra. En attendant, vous pouvez retrouver le travail de Paul Addo sur son site pauladdo.com.

 
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