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Après le lancement de son livre, Gino Chouinard plonge dans le vide

Quand Gino Chouinard est parti Salut Bonjour En juin dernier, c’était un véritable saut dans le vide. Son départ, qui a suscité une vague d’émotion, s’est néanmoins révélé bénéfique : il a trouvé le moyen non seulement d’aller là où on ne l’attendait pas, notamment en présentant un numéro de comédie à ComediHa!, mais aussi de nous offrir un livre intitulé 3800 matins. Dans cet ouvrage, l’auteur revient sur les moments forts de la matinale et se livre comme jamais sur sa vie de couple avec Isabelle, et sa vie de père de Marilou, 17 ans, et Nathan, 15 ans. Non, Gino n’a J’ai pas fini de nous surprendre !

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Gino, depuis que tu es parti Salut Bonjouravez-vous eu l’occasion d’explorer de nouveaux domaines dans votre carrière ?

Oui, j’ai présenté un numéro de comédie à ComediHa !. J’ai accepté de le faire car j’avais déjà participé à un bien-cuit. Dans un plat bien cuisiné, il y a un contexte, une ambiance. Au début, je voulais m’éloigner de Hi Hello, mais, finalement, je ne pensais qu’à des histoires liées à la série, à son impact sur ma vie, etc. C’est donc de cela dont j’ai parlé dans mon numéro, que les auteurs m’ont aidé. écrire. J’ai dû le roder, mais j’ai manqué de temps. Je l’ai présenté pour la première fois au Grand Théâtre de Québec devant 2000 personnes…

Donc tu n’avais pas de filet de sécurité ?

Non. Une fois sur scène, quand le rideau s’est levé, je me suis senti dans un état étrange… Je me suis demandé pourquoi j’avais accepté cette invitation. Au final, je pense que ça s’est bien passé. Les gens semblent avoir apprécié mon numéro. Cela m’a vraiment touché. J’ai aussi renoué avec mes anciennes amours cet été en animant un épisode de Faites comme chez vous, à la radio de Radio-Canada. On m’a fait certaines offres ces derniers mois, mais je n’étais pas prêt à les accepter à l’époque. Je pense que la véritable rupture viendra dans les prochaines semaines, après le lancement du livre. Je n’ai pas la moindre idée de ce que j’aurai à l’ordre du jour en janvier prochain, mais c’est ce que je voulais. J’avais envie de plonger dans le vide.

En attendant, tu as trouvé le temps d’écrire un livre, 3800 matins.

Oui, avec Nicolas Forget, un collègue de Salut Bonjour. Un jour, mon fils a demandé à l’intelligence artificielle : « Que devrait faire mon père, Gino Chouinard, après avoir animé Salut Bonjour pendant 17 ans en semaine ? Croyez-le ou non, la réponse était : « Premièrement, prenez des vacances, et deuxièmement, écrivez un livre. » (rires)

Incroyable quand même !

Je n’ai pas pris de vacances, mais j’ai accepté un contrat aux Éditions de l’Homme. Quand j’ai animé Salut BonjourJe n’ai jamais eu le temps de prendre du recul. En écrivant ce livre, j’ai trouvé intéressant de revenir en arrière, de me souvenir de ce que l’équipe de la série et moi avions fait, et de l’impact que cela a eu sur ma vie. J’ai pu revivre les événements et y penser différemment, avec mon point de vue d’aujourd’hui. Écrire ce livre a été la meilleure relecture de mon voyage vers Salut Bonjour. Plus j’écrivais, plus j’inscrivais des éléments personnels et des émotions dans le texte. C’est ainsi que le livre a pris forme.

Donnez-nous une idée des histoires qui le composent.

Je vous raconte les bons et les mauvais moments, les interviews marquantes comme les interviews chocs. J’ai reçu des témoignages extraordinaires au fil du temps. Et Salut Bonjour a été une fantastique courroie de transmission ! Certains artistes qui sont venus au spectacle plus tard m’ont remercié de leur avoir permis de vendre des milliers de billets de spectacle ou d’albums. Mais ce n’est pas grâce à moi, c’est grâce à la chaîne Hi Hello. Il s’agit aussi de ma relation avec le public et avec ma famille. La dernière année a été particulièrement mouvementée. J’ai parié sur des choses que je n’avais pas dites ; par exemple, je ne voulais pas évoquer les problèmes de sommeil ou l’horaire chargé. Je voulais emmener les gens ailleurs. J’explique davantage les coulisses, les coulisses.

C’est une belle façon de terminer cette aventure.

Effectivement, mais il fallait que cela aille vite. J’ai dû sacrifier une partie du printemps et de l’été pour terminer le livre, ce qui a été un travail plus éreintant que prévu. Je commence seulement à goûter le résultat. J’ai également conclu ma préface en écrivant : « Advienne que pourra ! » Cela représente mon départ de Salut Bonjour. C’est aussi le titre que j’ai donné à mon numéro sur ComediHa !. (rires)

Quels moments importants restent gravés dans votre mémoire ?

Il y a les secrets de mon équipe, nos rires, les interviews mémorables et les rencontres très touchantes. Dans le livre, je montre également l’impact que Salut Bonjour dans la vie des gens, en présentant des interviews qui ont changé le parcours de certaines personnes. Je ne me suis pas censuré. Je réfléchis également au fait que j’étais connu pour être un hôte très joyeux. C’est vrai que je souris, mais parfois j’ai eu des problèmes personnels avec mes enfants ou dans ma vie de couple. J’ai fait lire à ma copine ces passages plus personnels. Nous avons supprimé une ou deux choses trop intimes, mais je voulais démontrer que notre vie de couple n’a pas été comme une promenade dans le parc tous les jours.

Nous supposons que cela a nécessité une compréhension et un respect mutuels.

Oui, et nous avons réussi, mais il a fallu se donner des outils, en couple. Nous nous sommes consultés, avons discuté en profondeur, avons recommencé à faire des activités ensemble, des activités que nous ne faisions plus parce que l’horaire ne nous le permettait pas. Même si le capitaine Sourire passait chaque matin à la télé, la vie n’était pas toujours facile. En même temps, Salut Bonjour m’a permis d’oublier certaines parties de ma vie personnelle qui étaient parfois intenses. Pendant quelques heures, j’ai vécu le bonheur avec le public à la maison. Mais cela demandait des efforts et, parfois, c’était plus difficile. C’est intéressant que vous ayez accepté de parler de cet aspect de votre vie, vous qui êtes si discret de nature. Je l’ai fait parce qu’un couple sur deux, peut-être plus, va vivre des moments difficiles. Nous y sommes parvenus. J’avais envie de dire aux gens que ça ne m’avait pas épargné, que j’avais vécu ça. Isabelle et moi sommes toujours ensemble aujourd’hui. Cela envoie un message : oui, les choses peuvent aller mal, mais ce n’est pas nécessairement la fin. Il existe des solutions. D’ailleurs, dans ce livre, j’aborde l’infertilité et l’adoption de mes enfants. L’adoption a pu répondre à mon besoin de fonder une famille.

Adopter permet quand même de changer deux vies.

J’ai eu cette perception au début, puis j’ai réalisé qu’il s’agissait en réalité d’un geste égoïste. Je ne l’ai pas fait pour sauver des enfants, mais parce que j’en avais besoin pour réaliser mon projet de vie.

Comment voyez-vous l’avenir ?

Je veux m’amuser. C’est ce qui a motivé mes 21 ans Salut Bonjour: Je voulais m’amuser. J’ai beaucoup travaillé, mais je n’ai pas eu cette impression. Je ne pense pas avoir choisi ce métier par manque ou par dépendance affective. Ce n’était pas ma motivation. Je voulais faire un métier qui me passionnait et je trouvais la relation entre le public et moi fascinante. Pour l’avenir, cela pourrait être la radio, la télévision. J’ai le privilège de pouvoir prendre quelques mois de congé, mais je sais très bien que beaucoup de gens n’ont pas cette chance.

Au fil des années, vous avez reçu plusieurs distinctions.

Il y avait 14 Artis, ainsi que la Médaille du Député National. Depuis que je suis parti Salut Bonjourles gens me posent des questions sur mes projets. Je veux trouver une nouvelle façon d’entrer dans leur maison. J’espère maintenir le lien que j’ai avec eux.

Pour ceux qui aimeraient vous voir, donnez-vous toujours des conférences ?

Oui, j’ai le temps de le faire. Ma conférence Comment ça, impossible ? raconte mon voyage. J’ai eu ma part d’embûches. Les gens ne voient que le bon côté, mais il y a eu 10 ou 11 années difficiles avant d’en arriver là. J’aurais dû abandonner, mais quelque chose me disait que je devais continuer. Je faisais des petits travaux ici et là, comme faire le ménage, mais c’était à peine suffisant pour gagner ma vie. Après 10 ans à essayer d’exercer cette profession, j’allais me réinscrire au collège dans un autre domaine. J’ai essayé une dernière fois et ma carrière a finalement décollé pour de bon.

Vous vouliez abandonner vos études pendant l’été. Avez-vous réussi à en profiter ?

Je suis allée deux ou trois fois chez ma mère en Estrie. C’est mon ancre. J’ai passé une semaine en Gaspésie, en famille, chez mes beaux-parents. Je suis allé pêcher le saumon avec mon fils. Nous n’avons pas attrapé de poisson, mais ce fut une excellente semaine. Après le tourbillon public des derniers mois, j’avais besoin de retrouver un peu de calme. Ce voyage en Gaspésie était magique!

Comment avez-vous vécu de voir tout le monde participer à la rentrée, mais pas vous ?

Je ne me sentais pas du tout exclu. Ma décision était réfléchie et mature. De plus, le livre m’a tenu assez occupé jusqu’à présent. Par contre, j’ai encore le réflexe de vouloir aborder certains sujets, de vouloir inviter du monde au spectacle. Je dois penser différemment. Mes amis du matin me manquent. J’ai réussi à avancer, à regarder Salut Bonjour comme un spectateur. J’y ai été reçu et je me suis senti comme un invité. C’est la maison d’Eve-Marie maintenant. Je ne veux pas jouer à la belle-mère qui revient sur le devant de la scène pour donner son avis. Ève-Marie a pris la relève et elle est extraordinaire ! Les premières semaines, alors que tout le monde dans la maison dormait déjà, je me couchais à minuit ou 1 heure du matin, et je jure que je me sentais sauvage ! (rires) Je faisais quelque chose que je n’avais jamais eu la chance de faire auparavant, et j’adorais ça !

C’était aussi la rentrée pour vos enfants. Est-ce que tout le monde est heureux dans son domaine ?

Oui, Marilou est au cégep en sciences naturelles avec de solides mathématiques. Elle veut ouvrir autant de portes que possible. Elle s’intéresse aux services sociaux, à la santé et au marketing. Nathan est en secondaire 3. Récemment, je suis allée le conduire à l’entraînement de basket à 7h du matin. J’ai passé une heure à le regarder jouer, en sirotant mon café. J’ai aimé ça. C’est l’une des récompenses du changement que j’ai apporté dans ma vie.

Le livre 3800 matinspublié aux Éditions de l’Homme, est désormais disponible en librairie. Pour entendre Gino en conférence, contactez Orizon à orizon.ca.

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