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«Je rattrape le temps perdu avec mes enfants»

Par

Sophie Pams

Publié le

6 octobre 2024 à 8h29

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Quand Jean-Luc emmenait sa petite-fille pour première fois dans les armesau lendemain de sa naissance en 2018, il se revoyait, 30 ans plus tôt, avec son fils. « Quelques heures après son arrivée, j’ai tenu Nico dans mes bras, puis je l’ai lavé. Chaque fois que je vois un petit bébé, je pense à ce moment. Ils représentent à la fois la fragilité et l’espoir. »

Depuis, son petite fille a grandi, tout comme leur relation. « Nous avons une complicité assez forte, elle m’appelle « le grand-père qui fait des bêtises », sourit-il. Comme Yves, 67 ans, et Pierre, 74 ans, le papy de 71 ans s’épanouit dans la relation qu’il entretient avec ses petits-enfants.

En ce jour de fête des grands-pèresDimanche 6 octobre 2024, ils ont accepté de partager leur histoire avec -.

“Une envie très présente d’être grand-père”

Pour Yves, le désir d’être grand-père s’est manifesté comme celui d’être père. « À 20 ans, je voulais déjà avoir des enfants et à 30 ans, j’en ai eu trois. Je pensais que je serais grand-père à 50 ans. Le désir était très présent et puis, ne voyant rien arriver, je l’ai intériorisé”, raconte le grand-père, enfin exaucé à 63 ans.

À la naissance de mon premier petit-fils, j’ai ressenti une immense joie et le désir de passer du temps avec lui.

Yves
Grand-père trois fois

Une envie partagée par Jean-Luc, aujourd’hui grand-père de trois filles et d’un garçon. « J’ai deux activités principales : le côté manuel, avec le jardin, la cuisine, et le côté ludique. Je suis très joueuse et je joue beaucoup avec eux, à la plage, avec un ballon… C’est ce qui fait que les enfants m’aiment. Ma petite-fille me demande souvent quand je vais venir jouer avec elle : c’est le plus beau compliment que n’importe qui peut me faire. »

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Musicien de longue date, le Suisse a offert un harmonica en plastique à chacun de ses petits-enfants, pour des concerts endiablés. « Quand j’étais jeune, je n’avais aucune relation avec mon grand-père. C’est un évolution générationnellenous passons du temps avec eux. Pour moi, le le temps est la base de l’amour. »

Musicien, joueur, bricoleur : Jean-Luc adore partager des activités avec ses petits-enfants. (©Photo envoyée à -)

Rattraper le temps perdu

Pour d’autres, partager avec leurs petits-enfants est aussi une sorte de “rattraper” pas assez de temps passé avec vos propres enfants. C’est notamment le cas d’Yves, qui travaillé à distance. « Depuis une dizaine d’années, je rentrais à la maison un mercredi sur deux et le week-end. J’ai eu une vie professionnelle, associative et politique très chargée», raconte-t-il.

Je suis un père aimant et j’ai essayé de savoir écouter, mais je n’étais pas toujours là lorsque mes enfants avaient besoin de moi. C’est un peu de rattrapage du temps perdu, le temps que j’aurais aimé passer avec mes enfants, que je passe avec mes petits-enfants.

Yves
Grand-père trois fois

Un sentiment partagé par Pierre, heureux grand-père de cinq petits-enfants. «Pendant 40 ans, j’ai travaillé comme un fou et c’est assez frustrant rétrospectivement, je n’en ai pas eu assez ici. Mes petits-enfants, je les aime pour ce qu’ils sont, mais aussi parce qu’ils sont les enfants de mes enfants. »

Partager des expériences

Les trois grands-pères conviennent qu’ils ne sont pas là pour éduquer leurs petits-enfants, mais partager de bons moments. Là où Jean-Luc se sentait responsable de la santé et de la sécurité de ses enfants, aujourd’hui il se sent plus « cool », « détendu », car plus expérimenté aussi.

« Mes enfants ont pu me reprocher d’être dur, reconnaît Yves. « Là, a priori, je ne suis là que pour le plaisir. je suis plus réceptif à leurs demandesJe donnerai plus facilement une glace à mon petit-fils à des heures indues ou j’irai à la plage à une heure où il aurait dû faire une sieste. La latitude d’être grand-père est de prends ce pas de côté. »

Les trois hommes sont également attentifs à ce qu’ils peuvent transmettre à leurs petits-enfants, aujourd’hui âgés de 1 à 11 ans.

Mes petits-enfants, je ne suis pas là pour les élever, je suis là pour les aimer. Je veux leur apprendre des choses intéressantes, leur montrer leurs racines et leur apporter le fruit de mon expérience, différente de celle de leurs parents.

Pierre
Grand-père cinq fois

« Nous restons dans accompagnementmais nous avons l’expérience des parents, avec l’envie de la partager », ajoute Yves.

Pour certains enfants, le grand-père joue un rôle central. (©Photo envoyée à -)

Un sentiment de devoir

Pierre va encore plus loin, et estime qu’il a un devoir envers ses petits-enfants : celui de les instruire. Une conception de son rôle qui remonte à sa propre enfance.

«Quand j’étais petit, je voyais très peu mes grands-pères», recontextualise-t-il. Je me suis abonné au magazine Tintin et il y avait la rubrique Histoires d’Oncle Paul qui choses apprises à ses neveux, sur l’histoire, les pays, les voyages… Je me suis dit que c’était ça un grand-père. »

Jean-Luc fait partie de l’association Grands-parents pour le climat depuis 2018. La structure invite la génération de plus de 50 ans à reconsidérer son mode de vie, tout en sensibilisant les petits-enfants à la sobriété. . Six ans plus tard, il y consacre encore au moins une journée par semaine.

J’ai rejoint l’association Grands-Parents pour le Climat dès que ma fille était enceinte. Si le climat change, l’humanité toute entière connaîtra des temps très difficiles.

Jean-Luc
Quatre fois grand-père

Au sein de la structure, le responsable de la collecte participe notamment à ateliers intergénérationnelsoù grands-parents et petits-enfants peuvent par exemple cuisiner, avec des produits locaux et de saison. «Je me sens responsable», déclare Jean-Luc. Je ne veux pas que mes petits-enfants me reprochent l’état de la planète. »

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