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Ce que le jury n’a jamais su

Au tribunal de Haileybury, le jury du procès de Jacob Hoggard n’a jamais été informé que l’accusé avait déjà été jugé pour viol à Toronto et qu’il était en prison depuis le verdict de culpabilité. Cependant, la plaignante du deuxième procès a renversé la mèche la semaine dernière, lorsqu’elle a fait allusion aux plaignants du premier procès dans des recherches sur Internet qu’elle n’était pas autorisée à faire.

Le chanteur du regretté groupe Hedley a plaidé non coupable à une accusation d’agression sexuelle concernant la rencontre qu’il a eue avec la plaignante après un concert à Kirkland Lake le 24 juin 2016.

Apparition d’un vice de procédure

Au troisième jour du contre-interrogatoire de la défense, la plaignante, poussée dans ses retranchements, a admis avoir fait des recherches sur Internet au sujet de la fiancée de Jacob Hoggard, mais aucune autre recherche sur les femmes qui l’ont accusé dans le passé.

L’avocate Megan Savard s’est immédiatement levée pour s’opposer et empêcher la plaignante d’aller trop loin dans son témoignage. Le jury a alors été prié de quitter les lieux.

Ce selfie du plaignant avec le chanteur Jacob Hoggard a été montré au jury et déposé en preuve par la Couronne lors du procès de Jacob Hoggard à Haileybury.

Photo : AVEC LA COURTOISIE DE LA COUR SUPÉRIEURE DE L’ONTARIO

Me Savard avait déclaré qu’elle devait d’abord consulter son client pour savoir quelle procédure suivre.

L’accusé semble avoir suggéré de ne pas déclarer de vice de procédure, puisque son avocat a plutôt suggéré que le juge donne une instruction immédiate au jury pour corriger la situation.

La Couronne avait minimisé les fautes de la plaignante en rappelant qu’elle n’avait nullement mentionné que l’accusé était en prison pour le viol d’une autre femme, mais affirmait plutôt que d’autres femmes avaient dénoncé dans le passé conduite répréhensible.

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L’avocate Megan Savard arrive au tribunal de Haileybury le 26 septembre 2024, au quatrième jour du procès de son client, Jacob Hoggard.

Photo : Radio-Canada / CBC

Me Savard a toutefois souligné que la plaignante avait appris le passé du chanteur auprès du journaliste de Radio-Canada à qui elle a accordé une interview en 2018.

L’instruction que je propose doit préciser qu’il s’agit d’une preuve par ouï-dire, sinon le mal sera faitelle a prévenu.

Le juge a néanmoins rappelé à Me Savard qu’il était facile de prévoir qu’un tel incident surviendrait lors du procès.

Vous avez tellement insisté sur les recherches qu’elle a faites sur Internet que si vous continuez dans cette voie, j’aurais de sérieuses inquiétudes.il a prévenu.

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L’ancienne journaliste de CBC Judy Trinh a interviewé à l’hiver 2018 la plaignante, qui était âgée de 19 ans au moment des actes reprochés en 2016 à Kirkland Lake.

Photo : Radio-Canada / CBC

Le juge a ordonné à la plaignante de ne pas mentionner le passé de l’accusé jusqu’à la fin de son témoignage.

Lorsque les jurés revinrent, il leur ordonna d’ignorer la dernière réponse de la femme, car elle n’était pas pertinente et les informations provenant de Radio-Canada à l’époque ne constituait aucune preuve.

Les difficultés du deuxième procès

Le premier procès de Jacob Hoggard a représenté une épine dans le pied de la Couronne et de son seul témoin à charge et la défense a continué de garder un œil sur ce sujet pour éviter que les audiences ne déraillent.

Le jury avait d’ailleurs fait l’objet d’une sélection minutieuse le 23 septembre et les candidats connaissant le passé de l’accusé avaient été automatiquement exclus.

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Jacob Hoggard arrive au tribunal de Toronto pour son audience de détermination de la peine le 6 octobre 2022, lors de son premier procès.

Photo : La Presse Canadienne / Alex Lupul

Jacob Hoggard a été condamné à l’automne 2022 à cinq ans de prison pour agression sexuelle ayant blessé un résident d’Ottawa en novembre 2016 à Toronto.

Il a toutefois été acquitté d’une accusation similaire portée contre une adolescente de Mississauga. Il a subi un premier et même procès au printemps 2022 en France métropolitaine.

Le chanteur de 40 ans a fait appel du verdict de culpabilité, mais sans succès. La Couronne n’a pas contesté l’acquittement.

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Jacob Hoggard entre au palais de justice de Toronto avec sa femme Rebekah (en costume vert jade) et l’une de ses deux avocates, Kally Ho.

Photo : Radio-Canada / Tina Mackenzie

Jacob Hoggard a par la suite demandé, en vain, à la Cour d’appel de l’Ontario de le maintenir en liberté sous caution, le temps qu’il soit entendu ou non devant la Cour suprême du Canada.

La presse n’a pas été autorisée à mentionner le premier procès afin de préserver l’impartialité du deuxième procès et la présomption d’innocence des accusés.

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Objections et corrections

La Couronne et la défense avaient également exprimé des objections à leurs arguments finaux respectifs, le juge a donc dû apporter des corrections avant de les communiquer au jury juste avant la présentation de ses instructions finales vendredi.

Par exemple, Me Savard a déclaré dans ses conclusions que le plaignant avait menti et que les mensonges peuvent ruiner des vies, briser des familles et envoyer des innocents en prison.

La prison peut être une punitiondit-elle sans nommer son client.

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L’hôtel Thompson de Toronto, où Jacob Hoggard a été reconnu coupable du viol d’une première femme le 22 novembre 2016 à Toronto.

Photo : Radio-Canada / CBC

Le juge a expliqué aux jurés que leur tâche n’est pas d’infliger une punition à un accusé et qu’il est le seul à devoir décider de la peine de Jacob Hoggard dans le cas où le chanteur serait reconnu coupable au-delà de tout doute raisonnable.

La défense s’est également opposée au fait que la Couronne ait fait référence dans ses arguments au traumatisme subi par la plaignante.

M. Savard avait affirmé en l’absence du jury qu’aucune preuve scientifique d’un tel traumatisme n’avait été présentée par un expert dans ce procès.

La présence d’un traumatisme dans les affaires de viol est sujette à débat, mais elle ne peut être acceptée dans ce procèsa-t-elle déclaré.

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Le motel Comfort Inn de Kirkland Lake, où Jacob Hoggard est accusé d’avoir violé une deuxième femme le 24 juin 2016.

Photo : GOOGLE MAP – VUE SUR LA RUE

La Couronne avait néanmoins précisé que le jury est en droit de faire preuve de bon sens pour constater que la plaignante souffre de traumatismes depuis sa relation sexuelle avec la star et que son comportement au procès, ses larmes et ses silences sont l’expression même d’un tel traumatisme. traumatisme.

Le juge a toutefois ordonné au jury de ne pas se prononcer sur le traumatisme allégué du plaignant, mais plutôt de se concentrer sur les raisons pour lesquelles la femme a déclaré que l’évaluation de la crédibilité de son témoignage avait été une expérience déchirante.

La défense avait finalement rejeté un aspect de l’argument final de la Couronne qui concernait la fréquence à laquelle l’accusé aurait demandé à la prétendue victime si elle était correct pendant les rapports sexuels et pourquoi il était si préoccupé par son bien-être.

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Tribunal de Haileybury, où des mesures avaient été prises pour empêcher les jurés de voir Jacob Hoggard sortir du fourgon de la prison chaque matin à son arrivée au palais de justice.

Photo : Radio-Canada / Mehrdad Nazarahari

Le procureur Peter Keen a laissé entendre que l’accusé surveillait la plaignante parce qu’elle n’arrêtait pas de pleurer, de se débattre et de lui demander d’arrêter.

Me Savard a toutefois expliqué, à la lumière de la jurisprudence, qu’il est normal qu’un individu veille à ce que son partenaire prenne du plaisir lors d’une relation sexuelle.

Le magistrat a donné raison à la défense et a demandé au jury de ne pas tenir compte de cette observation de la Couronne lors de ses délibérations.

Dans ses instructions, le juge a rappelé aux jurés que chaque victime d’agression sexuelle réagit différemment à la suite d’un viol. Elle peut se défendre, se figer ou fuir, mais il ne faut pas juger son comportement, aussi incompréhensible soit-il.il a expliqué.

Le magistrat faisait référence au fait que la plaignante avait mentionné avoir eu recours à un thérapeute après sa rencontre avec l’accusé.

Il a néanmoins prévenu les jurés que cela ne signifie pas nécessairement qu’elle a été agressée comme elle le prétend et qu’ils ne devraient se fier qu’à la preuve de la Couronne à ce sujet.

 
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