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le paiement de la visite est « un vrai scandale »

Par

Julien Munoz

Publié le

4 oct. 2024 à 10h22

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On the stage of the auditorium of La Cité de la Mer, in Cherbourg (Manche), Frédéric Bastian lit un message envoyé il y a quelques jours par une sœur de SOS Médecins dans une boucle WhatsApp dédiée.

Quelque part, en France, un patient de 74 ans vient d’être vu lors d’une visite. Elle a été hospitalisée fin août dans un service de cardiologie pour une embolie pulmonaire, avec découverte d’un diabète. Pendant le séjour, durant lequel elle n’a pas mangé, une hyperthyroïdie a été détectée. Un médecin de l’hôpital a écrit une lettre pour réaliser une évaluation avant une future consultation. Évidemment, il est impossible d’obtenir un rendez-vous sans une lettre du médecin traitant. Il s’est contenté du renouvellement habituel de l’ordonnance qu’il a remise au fils du patient.

En un mois, cette dernière a perdu neuf kilos. Elle ne pouvait plus rester debout plus de deux ou trois minutes. Le tremblement de ses doigts ne lui permettait plus d’envoyer un SMS au téléphone. “C’est tellement, triste, révoltanttermine le professionnel de santé. Nous n’avons pas fini de voir des patients comme ça. »

Un anniversaire et des observations

Trente ans après son ouverture à Cherbourg, en mai 1994, SOS Médecins organisait sa congrès national dans le Cotentin, ce jeudi 3 octobre 2024. Un anniversaire, par nature, est l’occasion de regarder en arrière, de faire le point sur le temps passé, et de se projeter vers l’avenir.

Les structures SOS Médecins deviennent incontournables dans le domaine des soins non programmés. Cherbourg en est un bon exemple, avec un maillage territorial très étendu. En dix ans, l’activité a augmenté de plus de 60 %. Nous sommes débordés, partout. Il faut trouver la meilleure réponse possible à ce déficit de soins, dans un écosystème en pleine transformation.

Jean-Christophe Masseron, president of SOS Médecins France

La question est primordiale. Depuis plusieurs années, les collectivités prennent leur part. Comme Benoît Arrivé, les élus présents ont rappelé qu’il ne pouvait y avoir de développement régional sans soins adéquats.

La rémunération de la visite, « un scandale »

Tour à tour, David Margueritte, président du Cotentin, et Sébastien Fagnen, sénateur de la Manche, ont un peu parlé d’eux en rendant hommage à la structure. De leur expérience de jeune père pour qui SOS est un point de premier recours, qui rassure.

Au fil des années, face à l’érosion de la démographie médicale, voilà ce qu’est devenu le centre de consultation.

L’année dernière, les visites, vocation première de SOS, n’ont représenté que 8 % d’activité. Un chiffre qui reflète un malaise, à l’heure où les autorités de tutelle vantent les mérites du maintien à domicile. Le modèle n’est plus viable et a été réduit aux soirées et aux week-ends.

Devant François Mengin-Lecreulxle directeur général de l’Agence régionale de santé Normandie, Antoine Leveneur mentionné “un scandale” lorsqu’il s’agissait de discuter de la rémunération des visites. Celles-ci ont été augmentées de cinq euros en vingt-deux ans. ” Une visite à domicile est difficileexplique le président de l’Union régionale des médecins libéraux (URML) de Normandie. C’est des voyages, c’est souvent long car ce sont des patients lourds, avec des pathologies. Cette valorisation est totalement irrespectueuse. »

Règlement

Même problème dans les Ehpad, où de nombreuses personnes n’ont plus de médecins traitants, pointe le Dr Philippe Chollet, président de la CPTS du Cotentin.

Ce sont des sujets, qui, je l’espère, progresseront dans les prochains mois, répond François Mengin-Lecreulx. Nous défendrons vos préoccupations.

François Mengin-Lecreulx, directeur ARS Normandie

En avril, Sébastien Fagnen écrit au ministère de la Santé au sujet de la visite à domicile. Il reprendra la plume dans les prochaines semaines pour ramener le problème Françoise Darrieussecqnouvellement nommé.

L’autre sujet de tension chez SOS Médecins est sa place dans le dispositif Care Access Service (SAS), les soins non programmés.

Appeler la régulation ou directement SOS Médecins aboutit à un acte identique… pour un prix différent, au détriment de SOS Médecins.

L’un des enjeux actuels est de faire reconnaître le double accès (accès direct à SOS Médecins et partenariat avec le Samu-SAS).

Pour l’instant, impossible de convaincre le ministère. Les mises à niveau de la visite à domicile passent toutes par le SAS.

Quel que soit le canal d’entrée, nous pensons que la facturation doit être la même.

Jean-Christophe Masseron, president of SOS Médecins France

SOS Médecins France rassemble 63 associations et compter 1 300 médecins.

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