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Cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, liquidation de Maugein… l’accordéoniste Félicien Brut s’exprime avant sa visite en Haute-Vienne

Lors de l’ouverture des Jeux Olympiques orchestrée par Thomas Jolly, Félicien Brut était l’ange accordéoniste virtuose au sommet du pont d’Austerlitz. Il revient sur cette expérience aussi folle qu’insolite, avant son concert du 5 octobre 2024 au Rok de Panazol.

Céline Dion a clôturé la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques Félicien Brut l’a lancée, en ange accordéon au sommet du pont d’Austerlitz à Paris, jouant dans la première séquence La foule d’Edith Piaf.

Le virtuose du piano à sangle revient sur cette folle expérience. Il présente également le concert qu’il donnera à Panazol, entre musette et musique classique, ce crossover étant sa grande spécialité.

Que retenez-vous de votre rôle lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques ?

C’était très fort, très émouvant. Nous avons préparé cette séquence pendant des mois. De plus, cela devait rester secret. Cela ajoutait à la tension de l’attente, à l’excitation.

Comment avez-vous travaillé sur cette séquence ?

J’ai adoré travailler avec Thomas Jolly et son équipe, de par leur inventivité, leur immense talent, couplés à leur grande gentillesse.

Avec Thomas Jolly, on s’écrivait, on se parlait, un an avant. Il voulait l’accordéon comme symbole de Paris. Évidemment, je savais qu’on éviterait les clichés. J’ai travaillé avec le directeur musical, Victor Le Masne, en studio et à Paris. Cela a pris du temps car il fallait tenir compte d’incroyables contraintes techniques.

Un accordéon, c’est lourd. Comment avez-vous géré la situation en haut du pont ?

J’ai triché ! Je n’ai pas utilisé mon accordéon de concert mais celui de ma sœur qui joue en amateur. C’est plus léger.

As-tu eu peur ?

Oui et en plus, j’ai le vertige ! Mais c’était très sécurisé. J’étais harnaché et accompagné par un cordiste.

Félicien Brut, l’enfant du Sancy, a illuminé la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris

Je me sentais très seul là-haut avec mon cordiste. Nous avons regardé le feu d’artifice bleu-blanc-rouge, avec le sentiment d’être seuls au monde. Il n’y avait pas de caméras. Les caméramans étaient dans des hélicoptères ou sur les toits. C’était donc comme si nous avions ces feux d’artifice pour nous seuls. Un moment fou !

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Quels sont vos liens avec le Limousin, pays de l’accordéon.

Tout d’abord des liens de voisinage puisque je suis née en Auvergne dans le Massif du Sancy, près de la Bourboule, donc à côté de la Corrèze. J’ai commencé à jouer de l’accordéon et de la musette à six ans. Mes parents m’ont donc emmené acheter mon instrument chez Maugein à Tulle. Malheureusement, ce fabricant vient de fermer ses portes.

La fabrique d’accordéons Maugein placée en liquidation à Tulle

Placé de fait en liquidation judiciaire.

Quelle perte ! Comme c’est triste ! Quel regret ! C’était une marque légendaire. Mais de nombreux autres fabricants de cet instrument ont fermé leurs portes. La fabrication d’accordéons s’est mondialisée. Il était très difficile pour ces entreprises artisanales de pouvoir suivre les demandes de ce marché.

Je suis également triste pour les travailleurs. Ils sont passionnés. À un moment donné, ils se sont même infiltrés pour sauver l’entreprise. J’espère que ce patrimoine continuera d’exister d’une autre manière. J’ai moi-même encore des accordéons Maugein.

Vous ne jouez pas avec un accordéon de cette marque ?

Maugein est pour le sac. Je joue avec un accordéon de concert. La particularité de cet instrument est de disposer de deux claviers, l’un pour les accords pré-imposés, l’autre pour la mélodie. Le mien a été fabriqué en Italie pour la mécanique. La partie musicale est l’œuvre de ma luthière, Stéphanie Simon, basée près de Bourges (Cher).

Qu’aimez-vous dans la musette que vous défendez, tout en étant un virtuose classique ?

J’ai commencé là. J’aime l’ambiance, le bal, la fête, la rencontre. Elle possède également un merveilleux répertoire, notamment la musette de la première moitié du XXe siècle, avec des compositeurs comme Tony Murena, Gus Viseur, Jo Privat, entre autres… Après la Seconde Guerre mondiale, la musette est devenue, disons, plus commerciale, moins soigné.

Il peut être très virtuose.

Parfois.

D’autres liens avec le Limousin ?

J’ai souvent joué aux Nuits de Nacre à Tulles. L’année dernière, j’ai joué pour la première fois à l’Opéra de Limoges. Je suis déjà venu jouer à Panazol.

Avez-vous visité la Cité de l’accordéon récemment ouverte à Tulle ?

Pas encore, malheureusement. Mais j’ai vu des photos. Je suis sûr que c’est un endroit génial.

Nous avons visité pour vous la Cité de l’Accordéon et du Patrimoine de Tulle

Que jouerez-vous à Panazol ?

Je propose un récital solo sur le thème de Paris, avec des transcriptions de musique classique et des pièces originales pour accordéon.

Panazol. Le Rok, samedi 5 octobre, 19h, 15 et 10 euros, gratuit jusqu’à 11 ans – réservations 05.55.06.47.91.

Après le concert de Félicien Brut, un bal est animé par Mathieu Martinie et ses quatre musiciens. Une exposition sur les accordéons Maugein est associée à la soirée.

Bouillie Muriel

 
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