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Monstres : L’histoire de Lyle et Erik Menendez

Netflix classe sa série Monstres : L’histoire de Lyle et Erik Menendez dans son secteur bien fourni du « vrai crime ». Mais dans quelle mesure cette mini-série populaire sur deux frères qui ont assassiné leurs parents à l’été 1989 dans un somptueux manoir de Beverly Hills est-elle vraie ?


Publié à 3h14

Mis à jour à 7h15

Le contenu des neuf épisodes est-il vrai à 40 %, 60 % ou 80 % ? C’est ce que se demande le spectateur, toutes les deux minutes, en regardant L’histoire de Lyle et Erik Menendezqui regorge de détails extrêmement précis, scabreux et dégoûtants.

Le père qui oblige son fils de 21 ans à porter une perruque, les attaques incestueuses avec une brosse à dents et de la vaseline, la cannelle saupoudrée dans le café de son père pour donner meilleur goût à son sperme, la tension sexuelle entre Lyle (Nicholas Alexander Chavez) et Avec son jeune frère Erik (Cooper Koch), impossible de séparer la réalité de ce qui a été greffé au scénario pour raconter une histoire encore plus tordue et inquiétante.

Depuis la sortie de cette production de Ryan Murphy (Histoire d’horreur américaine, Cliquet), qui ne tricote jamais de dentelle, c’est la folie aux Etats-Unis.

Des hordes de jeunes fans, qui ne suivaient pas à l’époque la saga judiciaire, ont pris la défense des frères Menendez en s’appuyant uniquement sur les neuf épisodes fabriqués – et fantasmés – par Netflix.

La pétition pour libérer Lyle et Erik Menendez de leur prison de San Diego a accumulé plus de 350 000 signatures.

Une semaine après la mise en ligne de la mini-série, les recherches sur les frères Menendez ont bondi de 2000 % sur Google, bonjour le vortex de contre-vérification des faits (coupable !). Et les extraits des deux procès de Lyle et Erik Menendez, tenus au début des années 1990, abondent sur TikTok et Instagram.

Ce qui est le plus choquant, je trouve, c’est la manière glamour qui a été choisie pour représenter les deux fils meurtriers âgés de 21 et 18 ans, le soir du 20 août 1989, lorsqu’ils ont abattu leurs parents Kitty (Chloë Sevigny) et José Méndez (Javier Bardem). La scène des têtes arrachées par des fusils de chasse ressemble à un hyper film d’horreur sang et sanglant.

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PHOTO DE LA SÉRIE, FOURNIE PAR NETFLIX

Chloë Sévigny et Javier Bardem

Tout au long de la série, la caméra filme Lyle et Erik Menendez à moitié nus, ou carrément flambés, comme s’ils filmaient une publicité homoérotique pour un parfum Calvin Klein, abdominaux bombés, mâchoires carrées, muscles tendus, paquet exposé. Il fait beau, il fait chaud, sortez vos Speedos.

Les frères Menendez, enfants riches gâtés qui jouent au tennis, ne portent que des vêtements de marque (Sergio Tacchini, vive les années 80) et incarnent le parfait petit preppy américain, tricot Ralph Lauren pastel noué sur les épaules.

Lyle est haineux, colérique, instable et centré sur le nombril. Une vraie tête brûlée. Discret et plus timide, Erik est moins sociopathe, en apparence. D’ailleurs, c’est Erik, plein de remords, qui a révélé l’histoire à son psy, ce qui a conduit à son arrestation, ainsi qu’à celle de Lyle, six mois après le carnage.

Dès le troisième épisode, L’histoire de Lyle et Erik Menendez insiste sur un élément crucial, qui a pourtant été exclu des procès des deux frères Menendez en 1993 et ​​1996. S’ils ont brutalement tué leurs parents, c’est parce que Lyle et Erik craignaient pour leur propre vie et leur sécurité physique.

Pendant plusieurs années, José Menendez, un homme cruel, sadique et manipulateur, aurait agressé sexuellement son fils aîné Lyle, puis son plus jeune fils Erik. Plus tordu encore : Lyle a également violé son frère Erik, ce qui a complètement ruiné la vie de cette famille cubano-américaine. De plus, la mère Kitty était au courant de l’inceste et a choisi de fermer les yeux.

La justice américaine a conclu que les frères Menendez ont orchestré le massacre de José et Kitty pour empocher un héritage de près de 15 millions, et non pour se protéger de leur père.

Depuis le palais familial de Beverly Hills qui appartenait autrefois à Prince et Elton John, Lyle et Erik finissent en prison, où ils réclament de l’autobronzant et du ruban adhésif pour fixer la perruque de Lyle, qu’il lave directement dans le lavabo. toilettes. Ils sont insupportables, surtout Lyle, un vrai psychopathe. Lors des funérailles de sa mère Kitty, quelques mois avant que la police ne l’arrête, Lyle a eu l’audace de jouer la chanson Fille, tu vas me manquer par Milli Vanilli. Mauvais maniaque.

Mais est-ce vraiment arrivé ? La réponse : oui, c’est un fait vérifié. Pour le reste, il faut prendre L’histoire de Lyle et Erik Menendez pour ce qu’il est : un divertissement palpitant, répétitif, mais très efficace, librement inspiré d’un crime horrible perpétré de sang-froid.

D’un point de vue esthétique, cette série Netflix sent la laque et le Drakkar Noir avec ses Reebok Pumps, ses polos à cols montants, ses couleurs vives de Miami Vice et ses chaussures Adidas Samba, de retour dans les rayons des boutiques branchées.

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PHOTO DE LA SÉRIE, FOURNIE PAR NETFLIX

Cooper Koch et Nicolas Alexander Chavez

Au fond, il ne faut pas chercher à déterminer si les frères sont des victimes de leur père ou simplement des monstres avides d’argent. Il est tout simplement impossible de refaire le travail des tribunaux et des détectives.

Les idoles des frères Menendez, Milli Vanilli, ont chanté Fille tu sais que c’est vrai au moment des homicides. On aimerait croire à la vérité sur Lyle et Erik, mais la frontière entre fiction et réalité est bien trop floue. Et la seule chose que les Menendez peuvent désormais reprocher, comme Milli Vanilli, c’est la pluie.

 
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