Un massothérapeute de Mont-Saint-Hilaire accusé d’agression sexuelle sur sept clients a fait fuir une femme qui le consultait pour la toute première fois lorsqu’il lui aurait effleuré les mains avec insistance près de ses parties génitales.
« Normalement, le mouvement ne va pas si haut. Il y a une insistance qui me surprend. […] Je suis sur mes gardes, je ne vais pas bien, je ne ressens aucun bien-être, aucune détente», a déclaré lundi matin le client de 58 ans au procès d’Yvon Poirier. L’identité de la femme est protégée par une ordonnance.
À l’été 2019, elle a rendu visite au massothérapeute de 67 ans pour se faire soigner après avoir constaté qu’il proposait une promotion sur Facebook. Yvon Poirier accueillait ses clients dans une salle aménagée au sous-sol de sa résidence, en Montérégie.
Pas normal
Il massait les cuisses de la dame, allongée nue sur sa table, lorsque ses doigts effleurèrent son vagin à plusieurs reprises. Au début, elle se fige et se demande ce qui se passe. Puis, face à l’insistance du massothérapeute sur cette zone intime, elle réalise « que ce n’était pas normal. »
“C’est comme s’il attendait de voir ma réaction.” Je n’y suis pas allé pour ça. C’est une atteinte à ma féminité, à ma vie”, a-t-elle déploré devant le tribunal.
Lorsque le professionnel lui demande de se retourner sur le ventre, elle met plutôt fin au massage à la hâte en inventant une fausse excuse.
« Je me suis dit, c’est hors de question. [que ça continue]. J’ai préféré m’enfuir et fermer mon camp à partir de là. Mon instinct me disait de partir”, a-t-elle déclaré.
Après lui avoir fait payer, Poirier lui aurait fait signer une lettre qu’elle trouvait plutôt bizarre. « Il était dit que ce qui se passe ici reste ici. Comme si les soins étaient sous couvert confidentiel et que nous ne pouvions pas échanger le contenu de ce qui s’était passé », a-t-elle décrit.
La femme a quitté son rendez-vous « indignée et en colère ». »
Il rit dans la pièce
L’accusé assis dans la salle a éclaté de rire tandis que la plaignante répondait aux questions de la procureure de la Couronne, Me Marie-Claude Morin. Il était accompagné d’une demi-douzaine de proches pour le premier jour de son procès, au palais de justice de Longueuil.
Entre 2002 et 2021, il aurait agressé sexuellement sept de ses clients, qui témoigneront dans les prochains jours.
Yvon Poirier a été arrêté une première fois en décembre 2022. Après la médiatisation de l’affaire, d’autres victimes présumées se sont manifestées auprès des autorités.
« J’ai décidé d’unir ma voix à celle d’autres femmes. Je suis heureux parce que quelqu’un a eu [le courage] faire un pas que je n’ai pas fait. […] C’est une question de justice, on ne peut pas laisser les gens agir ainsi sans conséquences”, a déclaré le quinquagénaire.
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